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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Revue de presse

Le 7 mai 2020 – Tribune signée par Malik Salemkour “Coronavirus : faire taire les lanceurs d’alerte nuit gravement à la santé publique” publiée dans Libération 8 mai 2020

Tribune collective signée par plusieurs personnalités, dont Malik Salemkour, président de la LDH

Cette crise démontre la nécessité de protéger celles et ceux qui rendent publiques des informations pour protéger l’intérêt général, au risque de bousculer les intérêts économiques.

Pour que la crise d’aujourd’hui nous prémunisse, demain, de nouvelles catastrophes, il y a urgence à accorder aux lanceurs d’alerte plus qu’une promesse de protection. C’est pourquoi nous appelons les citoyens et les citoyennes soucieux de l’intérêt général à soutenir, à nos côtés, l’instauration d’un statut véritablement protecteur des lanceurs d’alerte et à se mobiliser pour que leur rôle fondamental dans l’exercice démocratique soit pleinement reconnu.

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Source: Le 7 mai 2020 – Tribune signée par Malik Salemkour “Coronavirus : faire taire les lanceurs d’alerte nuit gravement à la santé publique” publiée dans Libération

Le 5 mai 2020 – Tribune collective, signée par Malik Salemkour “Sous le masque d’une Guinée confinée, une démocratie qui cherche de l’air”, publiée sur le point 8 mai 2020

Tribune collective de plusieurs personnalités, dont Malik Salemkour, président de la LDH

À l’ombre de la crise sanitaire du Covid-19 couve la menace réelle de voir la démocratie du pays s’enliser dans les sables du 3e mandat du président Condé.

Comme ailleurs, la pandémie de Covid-19 fait peser la menace bien visible d’une nouvelle crise sanitaire sur la Guinée, un pays au système de santé fragile, qui a déjà été durement frappé par une épidémie due au virus Ebola en 2014. Cependant, à l’ombre de cette crise, un autre drame se joue : celui du déni démocratique par un pouvoir prêt à tout pour ouvrir la possibilité d’un 3e mandat au président Alpha Condé. La communauté internationale doit se remobiliser et se montrer proactive pour assurer le respect des droits fondamentaux et des principes démocratiques.

Un scrutin au forceps

Le 12 mars dernier, alors qu’un projet de changement de Constitution fait l’objet depuis un an d’une contestation massive menée par le Front national de défense de la constitution (FNDC), un premier cas de Covid-19 est recensé en République de Guinée. Malgré la menace sanitaire, le pouvoir organise au forceps un double scrutin législatif et référendaire le 22 mars, pour permettre la promulgation d’une nouvelle Constitution. Des centaines de milliers de manifestants dénoncent alors ce qu’ils qualifient de « coup d’État constitutionnel » et la communauté internationale (hormis la Chine et la Russie) remet en question la crédibilité des élections et du référendum. Quelques jours plus tard, l’état d’urgence sanitaire est décrété et différentes mesures sont mises en œuvre pour tenter de circonscrire l’épidémie à la capitale.

Répression sanglante par les forces de défense et de sécurité

Face à une contestation citoyenne inédite depuis l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé en 2010, les forces de défense et de sécurité ont recours à une répression sanglante. Les chiffres sont accablants : plus de 80 décès par balle en marge des manifestations, plus de 100 blessés graves et autant d’arrestations arbitraires, 40 disparitions forcées, intimidations, harcèlement et emprisonnement récurrents des leaders de la contestation… Aujourd’hui encore, un des leaders du FNDC, Oumar Sylla, est arbitrairement détenu après avoir dénoncé la répression à la radio. Le lendemain du référendum, des violences ont notamment éclaté à Nzérékoré où des témoignages rapportent que des personnes auraient été enterrées à la va-vite dans une fosse commune. Les dérives sont patentes et appellent à des enquêtes indépendantes. Dans ce contexte, toutes coopérations avec les forces de sécurité méritent d’être réinterrogées.

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Source: Le 5 mai 2020 – Tribune collective, signée par Malik Salemkour “Sous le masque d’une Guinée confinée, une démocratie qui cherche de l’air”, publiée sur le point

Le 3 mail 2020 – Tribune collective “Ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et la gendarmerie”, publiée dans Le Parisien 8 mai 2020

Tribune collective, signée par la LDH

Dans une tribune au Parisien – Aujourd’hui en France, plusieurs associations, dont la LDH, personnalités et partis politiques interpellent Edouard Philippe sur l’existence d’un racisme au sein des forces de l’ordre qui ne se traitera pas en le résumant à une succession de faits individuels isolés.

Depuis le début du confinement, ont été filmés plusieurs cas de violences verbales, physiques ou symboliques exercées par des membres des forces de l’ordre à l’endroit de personnes d’origine immigrée habitant dans les quartiers populaires. Outre qu’ils sont particulièrement irresponsables dans une période où les circonstances de nos vies sont sources de stress et de tensions, ces faits sont inadmissibles car ils contreviennent à un maintien de l’ordre respectueux des droits et de la dignité des citoyens. (…)

Ce que nous vous demandons, c’est que soit enfin ouvert le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et la gendarmerie nationales (…).

Depuis le début du confinement, ont été filmés plusieurs cas de violences verbales, physiques ou symboliques exercées par des membres des forces de l’ordre à l’endroit de personnes d’origine immigrée habitant dans les quartiers populaires. Pour une police sans racisme, la LDH signe, et vous ?

Signer la pétition pour une police sans racisme !

Paris, le 3 mai 2020

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Source: Le 3 mail 2020 – Tribune collective “Ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et la gendarmerie”, publiée dans Le Parisien

7 avril 2020 – Tribune collective “Sans-logis : l’Etat abandonne les populations les plus précaires ” publiée dans Libération 9 avril 2020

Tribune collective signée par la LDH

Après le rejet du Conseil d’Etat saisi en urgence par plusieurs associations dont la LDH, les pouvoirs publics continuent d’ignorer la nécessité de l’accompagnement social, sanitaire et juridique d’une partie de la population délaissée face à la pandémie. (…)

Demain, à quoi ressemblera notre monde ? La grande majorité d’entre nous se pose cette question et ne voit d’autre issue que de replacer la question des inégalités au centre des réflexions collectives, des décisions politiques et de l’action publique. Vu l’insuffisance manifeste des réponses apportées par l’Etat face à un risque sanitaire établi, nous refusons que demain soit la même chose qu’hier. Nous refusons que, demain, les pouvoirs publics continuent d’ignorer la nécessité de l’accompagnement social, sanitaire et juridique d’une partie de la population et nous continuerons à exiger le respect des droits des exilés et des personnes précarisées. Surtout, nous n’oublierons pas que, malgré une pandémie mondiale, la plus haute juridiction administrative se soit résolue à valider l’abandon, par le gouvernement, des personnes les plus précaires.

Signataires : la Ligue des droits de l’Homme (LDH), l’Action chrétienne pour l’abolition de la torture (Acat), Utopia 56, Droits d’urgence, Kâlî, le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti).

Lire la tribune sur Libération

 

Source: 7 avril 2020 – Tribune collective “Sans-logis : l’Etat abandonne les populations les plus précaires ” publiée dans Libération

19 mars 2020 – Tribune collective, signée par Henri Leclerc “Coronavirus : « Réduisons le nombre de personnes incarcérées pour de courtes peines ou en fin de peine »” publiée dans le Monde 27 mars 2020

Un collectif de chercheurs, de magistrats et d’avocats, dont Henri Leclerc président d’honneur de la LDH, demande à l’Etat d’agir au plus vite pour réduire la pression carcérale et diminuer les risques de transmission du Covid-19 en prison, tant pour les détenus que les personnels pénitentiaires.

Tribune. A l’heure où les consignes sanitaires imposent un confinement dans nos logements et une limitation drastique de la circulation de tous, où chacun doit respecter une distance de sécurité de plus d’un mètre à la boulangerie, des hommes, principalement, mais aussi des femmes et des enfants, vivent à plusieurs, derrière les murs en maison d’arrêt dans des cellules de quelques mètres carrés. Des hommes et des femmes qui y travaillent, des surveillants pénitentiaires, des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, des éducateurs, des directeurs, des professionnels de santé, éprouvent au jour le jour cette promiscuité.

Il n’est pas question de remettre en cause les motifs de l’incarcération, prononcée par des juridictions pénales dans le respect des procédures en vigueur mais de s’interroger sur les mesures exceptionnelles qu’il est désormais nécessaire d’adopter face à la pandémie en cours. Alors que la Cour européenne des droits de l’homme a récemment condamné la France, considérant les conditions de détention au sein de ses établissements surpeuplés comme un traitement inhumain et dégradant, les mêmes établissements se trouvent aujourd’hui confrontés à la plus grave crise sanitaire du siècle.

Lire la suite sur le site du Monde

Source: 19 mars 2020 – Tribune collective, signée par Henri Leclerc “Coronavirus : « Réduisons le nombre de personnes incarcérées pour de courtes peines ou en fin de peine »” publiée dans le Monde

18 février 2020 – Tribune collective, signée par Malik Salemkour “Après le blocage de BlackRock : nous sommes fier-e-s de cette jeunesse !” 24 février 2020

Tribune collective de près de 250 personnalités, dont Malik Salemkour, président de la LDH

En juillet 2019, Emmanuel Macron exhortait les manifestant-e-s pour le climat à « rendre la vie impossible aux dirigeants ». Lundi 10 février, il a été pris au mot : des centaines de manifestant-e-s Youth for Climate et d’autres collectifs ont envahi le siège de la multinationale BlackRock et l’ont bloqué pendant deux heures en empêchant son fonctionnement.

Alors que la contestation de la réforme des retraites se poursuit depuis deux mois, cette action est un bel exemple d’alliance des luttes sociales et écologistes. Avec 7000 milliards dans son portefeuille, BlackRock est le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. Sa succursale française attend avec impatience la destruction du système de retraites par répartition pour mettre la main sur l’épargne des retraités. Malgré son greenwashing, elle est le premier investisseur des bétonneurs et des compagnies pétrolières, à commencer par Vinci et Total.

Cette action alimente le débat en faveur d’une écologie lucide et radicale, qui pointe directement les responsables du désastre actuel. Beaucoup des manifestant-e-s sont très jeunes, voire mineur-e-s. Quelques bureaux ont été tagués, des chaises et des dossiers renversés : après avoir lancé l’alerte de mille manières sans jamais être écoutée, cette jeunesse assume désormais de commettre des dégradations matérielles minimes dans les locaux de BlackRock pour éviter des dégradations écologiques et sociales terribles dont les incendies en Amazonie, Australie et ailleurs ne sont que des avant-goûts. La violence n’est pas dans cette action mais dans la destruction de la planète.

17 personnes ont été interpellé-e-s, 13 placé-e-s en garde à vue. Pour le moment la plupart sont sorti-e-s avec un rappel à la loi, mais deux personnes passeront en procès sous peu. Quelles que soient nos positions sur les tactiques et les modes d’action, nous refusons de criminaliser et de condamner ces manifestant-e-s. Nous n’en pouvons plus d’assister à cette déferlante de violence sur cette jeunesse engagée, qu’elle agisse dans les lycées, les quartiers populaires ou les manifestations pour le climat.

Nous sommes fier-e-s de cette jeunesse conséquente qui a décidé de prendre en main non seulement son avenir mais l’avenir du vivant.

Nous sommes fier·e·s de cette jeunesse conséquente, cultivée et informée, qui vient nous sommer d’écouter les alertes du GIEC, de l’IPBES et autres organisations scientifiques internationales, là où nos décideurs économiques et politiques sont encore dans le déni de la gravité des dérèglements planétaires en cours.

Nous sommes fier·e·s de cette jeunesse courageuse qui fait face à des policiers lourdement armés, à des poursuites judiciaires toujours plus nombreuses, au mépris de toute une caste de puissants qui la traitent comme une menace.

Nous sommes fier·e·s de cette jeunesse déterminée qui relève la tête et porte la tâche immense de réparer un monde dévasté.

C’est dans cette jeunesse qui ne se « tient pas sage » – peu importe son âge – que réside sans doute la plus grande sagesse. Si BlackRock déposait plainte et que la justice décidait de poursuivre ces manifestant-e-s, nous serons pleinement solidaires. S’il s’avérait qu’on les qualifie de « bande organisée » ou « d’association de malfaiteurs », alors nous en ferons également partie.

La tribune est encore ouverte à signature : envoyez votre nom/prénom/ « fonction » à l’adresse

Paris le 18 février 2020

Lire la tribune et retrouver la liste des signataires sur Politis, Libération, Reporterre, ou encore Basta

 

Source: 18 février 2020 – Tribune collective, signée par Malik Salemkour “Après le blocage de BlackRock : nous sommes fier-e-s de cette jeunesse !”

12 février 2020 – Tribune du collectif Alerte, dont la LDH est membre « Pauvreté : Comment peut-on vivre dignement avec 560 € par mois ? » 18 février 2020

Tribune du collectif Alerte, dont la LDH est membre

Face au décrochage des ménages les plus pauvres, mis en évidence par l’OFCE, le collectif d’associations Alerte (LDH, Uniopps, FAS, Emmaüs, ATD-Quart Monde, Secours catholique) rappelle au gouvernement, dans une tribune au « Monde » qu’il est urgent de revaloriser le RSA et les APL.

Lire la tribune sur Le Monde

L’étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) rendue publique le 5 février éclaire douloureusement le débat sur l’impact des mesures fiscales et sociales engagées depuis 2018 sur le pouvoir d’achat des Français. Après un début de quinquennat marqué par une forte baisse de la fiscalité des plus aisés, les mesures prises dans le prolongement du mouvement des « gilets jaunes » ont majoritairement bénéficié aux classes moyennes et aux personnes en activité : augmentation significative de la prime d’activité, baisses des impôts sur le revenu et de la taxe d’habitation, défiscalisation des heures supplémentaires.

Paris, le 12 février

Source: 12 février 2020 – Tribune du collectif Alerte, dont la LDH est membre « Pauvreté : Comment peut-on vivre dignement avec 560 € par mois ? »

3 février 2020 – Tribune dont la LDH est signataire « « Zones sans-LGBT » en Pologne : l’ignominie doit cesser », publiée dans Têtu 10 février 2020

Tribune collective, dont la LDH est signataire

Emmanuel Macron arrive en Pologne ce lundi 3 février, pour une visite officielle dans le pays où des maires font de leur ville des « zones sans-LGBT ». 14 associations, dont la LDH, et groupes politiques appellent le président à réagir.

Lire la tribune sur Têtu

Nous exprimons notre solidarité avec les personnes LGBTI vivant en Pologne, confrontées à la stigmatisation et à une forme de persécution intolérable. Emmanuel Macron ne doit pas rester silencieux lors de sa visite officielle sur la situation des personnes LGBTI. Nous demandons au Président de la République, qu’il s’exprime publiquement, sur ce sujet, lors de sa visite à Varsovie afin que cesse au plus vite cette situation indigne au regard des valeurs européennes.

Les signataires : Paris en Commun/Fiertés en Commun, Amnesty international France, la Ligue des Droits de l’Homme, Centre LGBT de Paris – Île-de-France, SOS homophobie, EGPA (Association européenne des policiers LGBTI), ARDHIS (Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour), FLAG ! Intérieur et Justice LGBT+, Le Refuge, Urgence Homophobie, Beit Haverim, HES Socialistes LGBT+, Générations LGBTI+, Stop homophobie

Paris, le 3 février 2020

 

Source: 3 février 2020 – Tribune dont la LDH est signataire « « Zones sans-LGBT » en Pologne : l’ignominie doit cesser », publiée dans Têtu

31 janvier 2020 – Appel soutenu par la LDH « Laissez-nous respirer » publié dans l’Humanité 10 février 2020

Appel des familles contre l’impunité des violences policières, soutenu par la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Pour l’interdiction des techniques d’immobilisation mortelles et des armes de guerre en maintien de l’ordre.

Cédric Chouviat est le premier mort de l’année à cause de violences policières. Sera-t-il le dernier de la longue liste des personnes tuées par les forces de l’ordre ? Les statistiques des années précédentes nous font craindre que ce ne soit pas le cas.
Vingt-six décès en 2019, combien en 2020 ?

Ce ne sont pas des « bavures » ni des « dérapages », mais des pratiques régulières autorisées par un État qui assume de pouvoir blesser grièvement, mutiler ou tuer un homme pour un contrôle d’identité.
C’est pourquoi nous exigeons :
– L’interdiction totale de l’usage par les forces de l’ordre de toutes les techniques d’immobilisation susceptibles d’entraver les voies respiratoires.
– L’interdiction totale des armes de guerre en maintien de l’ordre (LBD, grenades GMD, GM2L et similaires).
– La création d’un organe public indépendant de la police et de la gendarmerie pour enquêter sur les plaintes déposées contre les agents des forces de l’ordre.
– La mise en place d’une réglementation qui associe la famille dès le constat de décès (autopsie autorisée seulement après un entretien de la famille avec les services de la médecine légale).
– La publication chaque année par le ministère de l’Intérieur :
• du nombre de personnes blessées ou tuées par l’action des forces de l’ordre,
• du nombre de plaintes déposées pour violence par les forces de l’ordre,
• du nombre de condamnations prononcées.

Pour nous soutenir, signez l’appel sur change.org/LaissezNousRespirer
Et nous vous appelons toutes et tous à nous rejoindre le 14 mars à Paris, pour la marche de la Journée internationale contre les violences policières.

Retrouvez l’ensemble de l’appel et la liste des signataires et soutiens dans l’Humanité

Source: 31 janvier 2020 – Appel soutenu par la LDH « Laissez-nous respirer » publié dans l’Humanité

17 décembre 2019 – Tribune signée par la LDH « Libres et inégaux , Naitre sans toit en France en 2019 » publiée dans Le Parisien 4 janvier 2020

Tribune collective signée par la LDH

Signer la pétition

 

Elles sont enceintes, jeunes accouchées avec leur bébé dans les bras, souvent seules, étrangères, prises en charge par une maternité française et elles sont sans domicile.

Nous sommes soignants, travailleurs sociaux, bénévoles ou professionnels, tous au contact quotidien ou presque de la grande précarité. Chaque nouvelle rencontre d’une de ces femmes, chaque nouveau récit sur les solutions de fortune à même le sol d’une salle d’attente de l’hôpital ou de la remise à la rue d’une mère avec son enfant quelques jours après son accouchement, chaque alerte sur le nombre d’enfants qui dorment dehors, nous désespèrent un peu plus par le manque de solutions à offrir.

Mais aussi tout cela éteint la révolte en nous habituant petit à petit ces situations indignes, sans se rendre compte qu’on finit parfois par tolérer l’intolérable.

Le Samu social alerte chaque année sur ce constat dramatique dans la 6ème économie mondiale : de plus en plus femmes enceintes et des familles dorment dehors sans solution d’hébergement disponible.

Le 20 novembre dernier, leur manifeste le rappelait : 700 enfants dorment dans la rue chaque soir à Paris, 160 en Seine-Saint-Denis.

100 femmes avec un nouveau-né ne trouveraient pas de solution d’hébergement à Paris actuellement.

Être à la rue enceinte ou avec un nouveau-né signifie pas de toit mais également un risque périnatal élevé, pas de couches, pas de vêtements propres, pas de protection contre le chaud ou le froid, peu de solution pour manger et de se reposer, pour allaiter, pour prendre soin d’un bébé, prendre soin de soi.. Les conséquences immédiates ou à long terme sur la santé de la mère et de son enfant sont inacceptables. Il y a eu et il y aura des morts si nous ne faisons rien. Les recours aux soins sont évidemment moins bons avec un risque d’hospitalisation dès la naissance et tout au long de la vie beaucoup plus élevé qu’un enfant vivant dans un environnement sécurisé.

« Les 1000 premiers jours de vie d’un citoyen français sont décisifs, sur le plan affectif, sur le plan cognitif, c’est là qu’on construit parfoisle pire et qu’on peut bâtir le meilleur. Nous devons avoir, construire, imaginer beaucoup
 plus loin que ce qu’on a fait jusque-là̀. »

Emmanuel Macron, 25 avril 2019

« Je ne veux plus de femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, ou perdus. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité et d’efficacité là aussi. »

Emmanuel Macron, Juillet 2017

Où est l’égalité quand des enfants mis au monde par les mains expertes des mêmes sages-femmes que nos enfants ont, à peine nés, déjà si lourdement grevés leurs 1000 premiers jours décisifs ? Quand des femmes au moment de leur vie où la plupart sont entourées et protégées sont exposées à la violence de la rue?

 Où sont nos engagements et nos valeurs à nous tou-te-s citoyen-nes, soignant-es, directions des hôpitaux, femmes et hommes politiques quand ces situations insupportables se répètent, que nous laissons nos collègues se débattre pour y faire face ?

Où est notre humanité quand depuis des mois ils nous alertent, que nos médias l’écrivent et que nous regardons ailleurs, en ne nous indignant pas de l’inacceptable?

Il est temps de mettre nos engagements et nos actes en cohérence.

Nous demandons dès aujourd’hui un état des lieux de cette situation de crise sanitaire et humanitaire et des propositions concrètes urgentes en accord avec les recommandations des professionnels et des associations concernées pour honorer les devoirs de la France sur la protection et le respect des droits de ces enfants et de leurs familles.

 

Associations signataires : AIDES, LE COMEDE, LE COMEGAS, LE CENTRE PRIMO LEVI, SOLIPAM, CATRED, CIMADE, GISTI, MEDECINS DU MONDE, MFPF PLANNING FAMILIAL, Syndicat de la Médecine générale, Le MRAP, La LDH, MG France Paris, SOS Hépatites, Act Up Paris, L’AFSV, Le réseau Louis Guilloux, Pôle de santé des Enverges, Maison de santé Pyrénées Belleville, La Case sante

Paris, le 17 décembre 2019

 


Source: 17 décembre 2019 – Tribune signée par la LDH « Libres et inégaux , Naitre sans toit en France en 2019 » publiée dans Le Parisien