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Communiqué Anafé
Dans une ordonnance du 22 janvier 2018, le tribunal administratif de Nice constate les pratiques illégales de l’administration française à l’encontre d’un mineur isolé de 12 ans et enjoint la préfecture à réexaminer sa situation. Cette décision condamne les pratiques de refoulement immédiat des mineurs isolés étrangers à la frontière franco-italienne.
« Si l’Anafé se réjouit de la décision rendue par le tribunal administratif de Nice, un long chemin reste à parcourir pour que les droits de tous les mineurs se présentant à cette frontière soient respectés par l’administration française », déclare Alexandre Moreau, Président de l’Anafé.
Le 12 janvier, Halim (prénom modifié), jeune Erythréen âgé de 12 ans a été interpellé par les forces de l’ordre françaises à son arrivée en gare de Menton-Garavan. Il s’est vu opposer un refus d’entrée sur le territoire et a été refoulé, en toute illégalité, le jour même par train vers Vintimille. Halim s’y est retrouvé livré à lui-même sans aucune prise en charge. Alertée de cette situation par les acteurs associatifs italiens et français, l’Anafé a décidé, de déposer, aux côtés d’Halim et de son avocate Me Mireille Damiano, une requête en urgence (référé-liberté) afin de faire sanctionner les atteintes portées à ses droits fondamentaux par l’administration française.
Le juge des référés du tribunal administratif de Nice considère que la décision de refus d’entrée sur le territoire est une atteinte illégale et grave à l’intérêt supérieur de l’enfant, garanti par la convention internationale des droits de l’enfant. Il rappelle que des garanties particulières doivent encadrer toute décision de refus d’entrée sur le territoire pour un mineur isolé étranger, parmi lesquelles la désignation sans délai d’un administrateur ad hoc et le droit au jour franc automatique qui ne sont jamais respectés à la frontière franco-italienne depuis le rétablissement des contrôles aux frontières internes en novembre 2015.
Il enjoint au préfet des Alpes-Maritimes de prendre attache avec les autorités italiennes afin de remettre sous trois jours un sauf-conduit à Halim afin qu’il puisse se présenter au poste de la police aux frontières de Menton Pont Saint-Louis. Il lui enjoint également de saisir le procureur de la République afin qu’un administrateur ad hoc soit désigné pour le représenter dans ces procédures.
Si la décision du tribunal administratif de Nice redonne espoir quant au respect des droits des enfants se présentant à la frontière franco-italienne, l’Anafé demande que cessent immédiatement les pratiques telles que celles subies par Halim. L’administration française doit respecter ses engagements internationaux et la législation applicable pour assurer une protection effective à tout mineur isolé étranger, et plus largement à toute personne en besoin de protection, se présentant à la frontière franco-italienne.
Pour aller plus loin : voir l’ordonnance du tribunal administratif de Nice, 22 janvier 2018
Voir également : http://www.anafe.org/spip.php?article452
Paris/Nice, le 24 janvier 2018
Sur le site de l’Anafé : http://www.anafe.org/spip.php?article446
De Dublin III à Dublin IV, de la lutte contre « l’asylum-shopping » au « burden-sharing »
Cette note a pour objectif de revenir sur les ajouts et modifications entre Dublin II et Dublin III, l’application de ce dernier en France, ainsi que d’informer sur le projet d’un règlement Dublin IV. Ce règlement vise à créer un système de répartition des demandeurs de protection internationale entre les États membres de l’Union européenne selon des critères hiérarchisés et précis. Il correspond à la vision de l’Union européenne de la politique migratoire et d’asile à mettre en œuvre à l’échelle européenne. Dans cette perspective, le règlement cherche à lutter contre ce que la Commission européenne appelle « l’asylum-shopping », concept correspondant aux mouvements secondaires des demandeurs d’asile qui souhaitent, pour des raisons qui leur sont propres, faire leur demande dans l’État membre de leur choix, et qui par conséquent, refusent d’être enregistrés ou de faire leur demande dans le premier État par lequel ils entrent sur le territoire de l’Union européenne. Cette idée s’associe depuis ce que la Commission européenne qualifie de « crise migratoire » à l’idée de « burden sharing » ou partage du fardeau : créer un système de solidarité entre les États membres permettant une répartition « juste » des demandeurs d’asile. Ces deux objectifs illustrent la logique dans laquelle l’Union européenne pense sa politique migratoire, sans prendre en compte la volonté du demandeur d’asile.
Cette note est à destination en premier lieu des bénévoles et membres de l’Anafé et se veut éclairante sur le contenu du règlement Dublin et son utilisation, mais plus particulièrement sur l’application de Dublin III aux frontières françaises. Elle doit permettre d’apporter des outils aux intervenants pour contester l’utilisation de Dublin à la frontière ou, dans le cas inverse, l’exploiter pour permettre à un demandeur d’asile de déposer sa demande où il le souhaite, en enclenchant les quelques mécanismes mis à disposition par Dublin III.
Cette note est donc aussi à destination d’un public plus large en tant que support d’information sur la thématique.
PLAN :
DUBLIN III, UN PROLONGEMENT DE DUBLIN II
Principaux changements du règlement Dublin
Application en France : la loi sur la réforme de l’asile
DUBLIN S’INVITE A LA FRONTIERE
Dans le texte : le règlement Dublin à la frontière
Problèmes et incompatibilités avec la zone d’attente
Risque d’enfermement prolongé
Recours effectif pour tous
Application concrète du règlement Dublin à la frontière
Application des critères de détermination de responsabilité d’un Etat membre
Quand Dublin III permet un regroupement familial
VERS DUBLIN IV
Constat d’un échec : manque de cohérence et de solidarité dans les politiques d’asile des Etats membres
Dublin est mort, vive Dublin : la proposition de la Commission européenne du 4 mai 2016
Source: Note d’analyse – L’application du règlement Dublin III aux frontières françaises
Contribution collective (dont la LDH)
Source: Mission d’expertise de l’évaluation et de la mise à l’abri des mineurs non-accompagnés (MNA)
Parce qu’elles n’accepteront pas que les centres d’hébergement deviennent des annexes des préfectures, 25 associations qui accueillent, hébergent, orientent des personnes sans abri, ont saisi ce jour le Défenseur des droits au sujet du nouveau dispositif étatique destiné à l’examen de la situation administrative des étrangers sans abri hébergés ou qui sollicitent un hébergement.
Annoncé aux associations lors d’une réunion organisée par les ministres de l’Intérieur et de la Cohésion des territoires le 8 décembre, ce projet, qui remet en cause l’accueil inconditionnel des personnes dans les centres d’hébergement d’urgence, principe fondamental de l’action sociale, avait provoqué le départ anticipé de représentants associatifs.
Deux circulaires (l’une publiée le 8 décembre et l’autre datée du 12 décembre, mais pas encore publiée) prévoient en effet l’envoi d’équipes mobiles constituées d’agents de l’OFII et du service étranger des préfectures dans les centres d’hébergement en vue d’identifier les personnes de nationalité étrangère.
Conséquences immédiatement anticipées par ces associations : des personnes (dont des familles avec enfants, rappelons-le) qui n’appelleront plus le 115 pour être hébergées, qui resteront à la rue ou dans des squats ou bidonvilles de peur d’être contrôlées et expulsées ou qui subiraient des fins de prise en charge.
Les associations demandent donc au Défenseur des droits d’intervenir auprès du gouvernement afin que ces instructions portant gravement atteinte aux droits fondamentaux des personnes étrangères hébergées dans les centres ne soient pas mises à exécution.
Si ces textes devaient être opposables aux personnes : ils mettraient un point final au principe de l’accueil inconditionnel, instaureraient un contrôle généralisé et discriminatoires des personnes étrangères au sein de lieux privés et obligeraient les associations à transmettre des informations à caractère personnel préjudiciables aux personnes qu’elles accueillent.
Associations signataires de la saisine :
Fédération des acteurs de la solidarité, La Cimade, Emmaüs Solidarité, Emmaüs France, Centre Primo Levi, UNIOPSS, Fondation Abbé Pierre, UNICEF France, Médecins sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme, Samu social de Paris, Médecins du monde, Secours catholique- Caritas France, JRS, Fédération de l’entraide protestante, CASP, France terre d’asile, Fondation de l’Armée du salut, , Association Cités du Secours Catholique, Le refuge, Droit au logement (DAL), Dom’asile, Amicale du Nid, MRAP, Fédération d’Habitat et Humanisme
Paris, le 18 décembre 2017
A l’occasion de la journée mondiale des migrants, 413 organisations affirment qu’elles sont «fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques». Et qu’elles veulent «faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux».
En cette journée internationale des migrants, nous pensons à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont péri en Méditerranée, dans le désert, ou en captivité, alors qu’ils avaient entrepris un voyage pour une vie meilleure, plus sûre et plus digne, comme tout être humain peut la désirer. Hommage à tous ces exilés qui ont dû risquer leur vie à cause de plusieurs décennies de politiques des pays les plus riches qui ont rendu les routes de l’exil impraticables et périlleuses.
En cette journée mondiale des migrants, nos pensées se portent également vers tous et toutes ces citoyens et citoyennes engagé⋅e⋅s qui, en France, en Europe et dans le monde, pensent qu’accueillir les personnes migrantes, manifester de la solidarité envers elles, c’est construire l’humanité d’aujourd’hui et le monde de demain.
Les obstacles mis sur les routes des migrants font le jeu des profiteurs de malheur, qui sèment le trouble et la terreur en se livrant au trafic d’êtres humains, au racket et à l’esclavage. Ces maux doivent être dénoncés et combattus. Or l’arsenal répressif déployé aveuglément par les gouvernements européens frappe du même coup les personnes migrantes, renforçant encore la nécessité pour elles de recourir à des réseaux criminels.
La France est en première ligne de ce mauvais combat. Une proposition de loi actuellement en discussion au parlement permettrait la rétention administrative anticipée des personnes « dubliné.e.s », puis, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif de répression à l’encontre de l’ensemble des étrangers. Sans attendre l’adoption de ces réformes, le ministre de l’Intérieur, via une circulaire en date du 20 novembre, a exhorté les préfets à obtenir des résultats rapides en matière d’expulsion de personnes en situation irrégulière. Pour ajouter encore au caractère inacceptable de cette politique, d’autres mesures sont envisagées qui remettraient en question le principe de l’accueil inconditionnel dans les structures d’hébergement d’urgence, et viseraient à contraindre les acteurs associatifs opérant dans ces centres à participer au tri entre « bons » et « mauvais » migrants.
On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à-dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.
L’action extérieure de la France est à l’avenant. Le Président Macron s’indigne du traitement des migrants détenus en Libye, et des marchés aux esclaves, qu’il feint de découvrir quand les ONG alertent sur leur existence depuis plusieurs années.
Mais ni la France ni l’Europe n’envisagent de renoncer à financer les « autorités » libyennes pour qu’elles continuent de bloquer les migrants, et donc à fermer les yeux sur les violences et les trafics dont elles se rendent de fait complices.
L’argumentaire est toujours le même : la France, comme l’Europe, ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Sauf que « toute la misère du monde » n’a aucunement l’intention de venir en France ou en Europe ! Les chiffres l’attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités des pays européens refusent d’admettre que les causes des migrations sont multiples, et d’envisager, en conséquence, que les critères pour accueillir et accorder une protection le soient aussi.
Dans nos actions de terrain, nous, associations et organisations citoyennes, constatons quotidiennement les conséquences de ces orientations : maltraitance des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation des bénévoles, affaiblissement des principes guidant le travail social et la protection des personnes les plus fragiles, et donc les fondements mêmes de la solidarité nationale.
Cette politique se développe sans concertation large avec les centaines d’associations locales, collectifs citoyens ou organisations nationales qui travaillent aux côtés des personnes migrantes. En dépit de nos demandes, le gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et confirmer son choix de pratiques démagogiques, au demeurant dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de solidarité et de respect.
Dans ce contexte plus qu’inquiétant, nous avons pris l’initiative, le 21 novembre, de lancer les « États généraux des Migrations ». D’abord marqués par des rencontres en régions de tous les acteurs citoyens impliqués, les idées et propositions qui en émergeront seront ensuite discutées à l’occasion d’une session nationale plénière prévue au printemps prochain. Notre objectif est de faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux.
Ce 18 décembre, en soutien à tous et toutes les migrant⋅e⋅s, nous sommes fermement décidés à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques.
On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à-dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.
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Organisations signataires :
2 MAINS pour DEMAIN
APTIRA (association pour la promotion et l’intégration Angers)
Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants Côte d’Or
A D S T
ACAT – Groupe de Carcassonne
ACC minorités visibles humanitaire
Accueil des réfugiés dans le Cap (association)
Accueil Solidarité Saint Urbain
Act For Ref
Act Up-Paris
Actes & Cités
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture – Niort
Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)
ActionAid France
ADA Accueil Demandeurs d’Asile
ADN – association pour la démocratie
AFPS Saint Etienne
AFVS
AG de Lutte contre toutes les Expulsions de CAEN
AGIR MIGRANTS LYON
Ah Bienvenus Clandestins ! ABC’éditions
AHSETI (ASTI du HAVRE)
Aide et Action
AIDES
AIR (Accueil Interculturel en Royans)
Alofa Tuvalu
Alternatives et Autogestion
AMG (Accueil Migrants Gresivaudan)
AMIR
AMISUV Accompagnement de personnes migrantes dans le Sud-Vendée
Amoureux au Ban Public – Collectif de Lyon
Amoureux au ban public
Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
Apardap (association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de protection de l’Isère)
APICED
ARDDI Association pour la Reconnaissance et la défense des Droits des Immigrés 79
ASEFRR (Association de SOLIDARITE EN ESSONNE AVEC LES FAMILLES ROUMAINES ROMS
Association « AIDER » Entraide protestante de l’EPU de l’Albigeois
Association « Accueillir au pays »
Association Accueillir à Valleraugue
Association Alwane
Association Bagagérue
Association Bonvenon
association CHAAM
association d’aide familiale populaire de l’aude
Association de la gestion du centre de santé des trois cités Poitiers
association de soutien à l’expression des communautés d’Amiens (ASECA) -la Lettre de la citoyenneté
Association d’Entraide Logement
Association des Jeunes filles pour la Promotion de l’espace Francophone
Association des Marocains en France
Association DINA Madagascar
association Femmes Plurielles
Association française des juristes démocrates
Association Grisélidis
Association ITINERANCE DIEPPE
Association Jarez Solidarités
association Kolone
Association les deux rives
Association Massif du Tangué en France [AMTF]
ASSOCIATION PER A PACE POUR A PAIX
Association Port d’Attache
Association Pour Toit
association pour toit chalonnes
association sara logisol
association solidarité rroms
association TRAJECTOIRES EQUITABLES
association Un Ailleurs pour Tous de Mézy-sur-Seine
Association unjourlapaix à Embrun
ASTA
ASTI
ASTI 14 (Calvados)
ASTI DE PETIT-QUEVILLY
ASTI de Sevres
ATD-Quart Monde – Groupe de Carcassonne
Attac 78 Nord
Attac France
Autremonde
AVIEP
Avocats pour la Défense des Droits des Etrangers
Ballon Rouge
blog « entre les lignes entre les mots »
BORGNE Antoine – citoyen du monde
CANVA (Coordination Action Non Violente de l’ Arche)
CAP MED -Marseille
Casa Africa Maison de L’afrique
Causons
CCADH Collectif Creusot-Autun des droits de l’homme
CCFD Terre Solidaire
CCFD Terre Solidaire Normandie
CCFD Terre Solidaire-Délégation de Lille
CCFD-Terre Solidaire DD25
CCFD-Terre Solidaire de l’Hérault
CCFD-Terre Solidaire Délégation de Rouen 76
CEDETIM/IPAM
CEECS/RESF44
Cent pour un toit
Cent pour un toit-01
Centre abbé Pierre – Emmaüs
Centre de Recherche et d’assistance Communautaire (CECAR)
Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP, Grenoble)
Centre Guinéen de Promotion & de Protection des Droits de l’Homme
Centre Primo Levi
CENTRE SOCIAL FOYER FRATERNEL
Cercle Citoyen Soustons
CERCLE DE SILENCE DE CERGY-PONTOISE
Cercle Louis Guilloux
CGT Educ’Action Limousin
Chemins Pluriels
CIDES Centre d’Information pour un Développement Solidaire
CIMADE
Cimade groupe local eymoutiers
CIMADE65
CISPM
CMR 62 Chrétiens en monde rural
CO SO MI SA Collectif de Solidarité Migrants de Salindrenque
Collectif « Migrants:Changeons notre regard! » – Antony (92160)
Collectif 28 pour la Régularisation des Sans Papiers
Collectif Accueil Migrants 32
Collectif Accueil Migrants Valfleury
Collectif ACTUS Compiègne
Collectif Agir du pays d’Aix
Collectif Antiraciste de la région d’Elbeuf
Collectif Cambrésis pour l’Aide aux Migrants
Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron
Collectif de Soutien aux Etudiants Exilés – Malaquais
collectif de soutien aux migrants de Millau
Collectif de soutien aux réfugiés d’Appoigny
Collectif de Soutien aux Réfugiés et Sans Abri de la Confluence
Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es
Collectif des associations citoyennes
Collectif des Associations Citoyennes de l’Est Val d’Oise (CAC-EVO)
Collectif des sans papiers de Livry-Gargan
Collectif Haïti de France
Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme CIVCR
Collectif Justice & Libertés (Strasbourg-67)
Collectif Loire (42) « Pour que personne ne dorme à la rue »
Collectif Migrant-e-s Bienvenue 34
Collectif Migrants 83
collectif migrants en Isère
Collectif millavois de soutien aux migrants
Collectif Palestine 12 de Millau
Collectif poitevin « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici »
Collectif POUR 64400
Collectif réfugiés du Vaucluse
Collectif républicain d’Albertville
Collectif Réseau de Solidarités Hôtel de Crouy
Collectif RESF27 – RéseauEducation Sans Frontières de l’Eure
Collectif Romeurope de l’agglomération nantaise
Collectif Roscoff – Soutien aux migrants et réfugiés
Collectif Saint-Lois d’Aide aux Migrants
Collectif Sol Re Mi
Collectif Solidarité Migrants – Etorkinekin
Collectif Solidarité Réfugiés Caen
Collectif Solidarité Réfugiés Cigalois
collectif soutien migrants Nantes
Collectif Urgence Welcome
Collectif Voisins Solidaires de Mézy-sur-Seine (78)
Comede
Comité de Parrainage de Familles Demandeurs d’Asile du canton de Firminy
Comité de Strasbourg du MRAP
Comité de Suivi du Symposium sur les Sénégalais de l’Extérieur (CSSSE)
Comité Denko Sissoko Marne
Comité des Tilleuls – Triel
Communauté Emmaüs Côte d’Azur (Nice)
Communauté Emmaüs d’Alençon
Communauté Emmaüs de Bourg en Bresse
Communauté Emmaüs de Chambéry
Communauté Emmaüs de Lyon
Communauté Emmaüs de Planay
Communauté Emmaüs de Vienne
COMMUNAUTE EMMAUS PEUPINS
Compagnie La Bao Acou
Confédération Syndicale des Familles des Deux-Sèvres
Coordination des Associations Guinéennes de France
Coordination SUD
Coordination Urgence Migrants – CUM
COPAF – Collectif pour l’avenir des foyers
Copité d’Amis d’Emmaüs de FIGEAC
CPP
CRID
Défends Ta Citoyenneté !
Délégation départementale 35 Terre des Hommes France
Délégation départementale Hautes Pyrénées de Terre des Hommes
Délégation du Calvados Terre des Hommes France
délégation du Jura de Terre des Hommes France
Diaconat Protestant – membre de la Fédération de l’Entraide Protestante FEP
DIEL
DiEM25
Droit Au Logement (DAL)
Droits devant !!
ecoute ephetz
Emancipation tendance intersyndicale
Emmaüs France
EMMAUS 44 NANTES FONDATION ABBE PIERRE
EMMAUS ANGERS
EMMAÜS CERNAY
Emmaüs Côte d’Azur (Nice)
Emmaüs du Clermontois
Emmaüs International
EMMAUS TARNOS
Ensemble
Ensemble! 05 Pour une Alternative Citoyenne à Gauche (PACG)
Ensemble-Français de l’étranger
ESPACE Espace de Soutien aux Professionnels de l’Accueil et du Conseil aux Etrangers
Et Puis d’Ailleurs
Etudiants et Développement
Etudiants Exilés Paris Diderot
fcpe73
Fédération de l’Entraide Protestante
Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives ( FTCR )
Fédération Nationale des Maisons des Potes
Fédération Sud éducation
FEMMES DE LA TERRE
Fondation Copernic
Football Club Phenix de Versailles
Forum de la Jeunesse Panafricaine
Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations [FORIM]
Français langue d’accueil
france Libertés loire
GESS-RéCoSol Nord et Sud
Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)
Grdr – Migration Citoyenneté Développement
GREF (groupement des Educateurs sans Frontières)
GROUPE ACCUEIL D’URGENCE DE L’ETRANGER
Habitat&Citoyenneté Nice
Habitat-Cité
Herbeys Accueil Solidaire
Horizon d’Echange et de Lutte contre la Pauvreté (H.E.L.P)
Hospitalité Chinonaise aux Migrants
IMAGINE
Immigration Développement Démocratie (IDD)
INETIC
InFLÉchir
Ingénieurs sans frontières
Institut pour une politique de la Relation
inter-collectif des Cévennes
ISM CORUM
JEUNE CHAMBRE INTERNATIONALE DE GUINEE
JRS France
JRS Welcome 44
Konexio
La CANTINE
La Cimade
La Cimade – Groupe local de Carcassonne
La Cimade 66
La Cimade Figeac
La Cimade, groupe local du Gers
La Grande Parade Métèque
LA VIE NOUVELLE
L’AMI des Hauts Cantons
Languedoc: Solidarité avec les Réfugiés
L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – L’ACORT
l’Auberge des Migrants
L’autre c’est nous
LCP Mets Tissés
LDH 6 section d’Aix-en-Provence
LDH Compiègne-Noyon
Le Cercle 49
Le CHAHUT, journal anti- capitaliste, anti- impérialiste et laïque fabriqué en Picardie (Oise)
le Mouvement de la Paix
Le paria
le Réveil Voyageur (Calais)
les ami.e.s de la Roya citoyenne
les Amis du CADA de digoin
Les Amoureux au Ban Public Breizh
L’eucalyptus
Ligue des Droits de l’Homme – section d’Aix en Provence
Ligue des droits de l’Homme
Ligue des Droits de l’Homme – section de Dunkerque
Ligue des Droits de l’Homme Angers Maine-et-Loire
Ligue des Droits de l’Homme Concarneau-Riec sur Belon-Quimperlé
ligue des droits de l’homme de Dracénie
Ligue des Droits de l’Homme, section de Carcassonne
LVN – personnalistes et citoyens
Maison des Droits de l’Homme
Marcq Terre d’Accueil
Médecins du Monde
Médecins Sans Frontières
Migrants Var Est
Migrations & Développement
MIGRENS
Mission Populaire Evangélique de France
Mouvement ATD Quart Monde France
Mouvement citoyen de défense des droits de l’homme « Kayak pour le droit à la vie »
Mouvement du christianisme social
Mouvement pour une Alternative Non violente (MAN)-Orléans
Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) fédéral
Mouvement pour une Alternative Non-violente, groupe Île-de-France
Mouvement utopia
MRAP
MRAP 06
MRAP du Vaucluse
MRAP Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples
MRAP Toulouse
MUGFAG
NO VOX INTERNATIONAL
Nogent d’Ailleurs
Nouvel AIR
On est Bretons, solidaires et on agit
ONG ASSAUVET
ONG/Agir pour le Bien Etre Communautaire (ABECOM-GUINEE)
Organisation Méditerranéenne des Arts
Oustalité (Lodève)
Pastorale des Migrants
pastorale des migrants 74
Pastorale des migrants diocèse de Cambrai
Pastorale des Migrants Rouen
Pays de Morlaix Solidarité Migrants
PILATOIS SOLIDAIRES
Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC)
POUR TOIT
Pour une mémoire des réfugié(e)s
P’tit Dej’ à Flandre
QUAZAR, centre LGBT d’Angers
RAHL42
RAIL
Rania titi
REAL Réseau des Elus-es et Acteurs-trices Locaux-les
Réfugiés Bienvenue
Rencontres avec le Tiers Monde
Réseau Chrétien – Immigrés
Réseau de solidarité avec les migrants (RSM Rouen)
Réseau Education sans frontières (RESF)
Réseau Education Sans Frontières 93 (RESF 93)
Réseau Foi & Justice Afrique Europe (AEFJN)
Réseau Solidaire Amiénois
reseau solidarité migrant
Réseau Sortir du colonialisme
RESF 06 (Réseau Education Sans Frontières)
RESF 11
RESF 34
resf 37
RESF 73 (Réseau éducation sans frontières Savoie)
RESF ANNONAY ARDECHE
RESF Châlons
RESF39
RESF43
resf44
RESF48
RESF65
RESOME
Ritimo
RomsAction Grenoble
Roya citoyenne
RUSF 13
SALAM Nord/Pas-de-Calais
SANG POUR SANS
SAVOIE-SOLIDARITE-MIGRANTS
Scarabée
Secours Catholique – Caritas France
SECOURS ISLAMIQUE FRANCE
section de PAU de la Ligue des Droits de l’Homme
Seguin
SNES-FSU
SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration
SOLIDAIRES 66
Solidaires Les Arcs sur Argens
Solidairité Migrants – Collectif 06
SOLIDARITAT
Solidaritat Ubaye
Solidarité Coye
Solidarité Laïque
Solidarité Migrants Graulhet
SOLIDARITE MIGRANTS OISE
solidarité migrants Tarn Sud
Solidarité Migrants-Collectif 06
Solidarité sans papiers Creil
Solrémi Les Vans (Solidarité avec les Réfugiés et Migrants au Pays des Vans)
SOS Refoulement Dijon
SPF Comité OISANS
STOP PRECARITE
Syndicat des Avocats de France ( SAF)
Tadamoon
Tero Loko
TERRAFRIK INTERFACE DES ALTERNATIVES SUBSAHARIENNES
terrafrique/Guinee
Terre d’Errance
TERRE D’ERRANCE FLANDRE LITTORAL
Terre d’Errance Steenvoorde
Terre des Hommes Délégation Ardèche
Terre des Hommes France
Terre des Hommes France – DD92
terre des hommes -France ; délégation 14
Terre des Hommes France DD 04
terre des hommes france, délégation du Doubs
Terre Des Hommes, délégation de la Loire
Terre En Vue
Territoires Alimentaires
TET-LLÄ FRANCE
Thot
Tous citoyens !
Tous Migrants
TOUS MIGRANTS SAVOIE
TRAAM – Tissage Réseau Armentierois Accueil Migrants
Transport People and Care
TURBULENCES MARNE-LA-VALLEE
UD CGT 87
UFAL Lille
UN TOIT C’EST TOUT
Unaterra74
union départelmentale de la confédération syndicale des familles de l’Aude
Union des Familles Laïques (UFAL)
Union syndicale de la psychiatrie
Union syndicale Solidaires
Utopia 56
Utopia 83
Vaugneray Accueil et Solidarité (VAS)
vie nouvelle Strasbourg
Voisins Solidaires
Voisins Solidaires Versailles
welcome
welcome rouen metropole
Welcome-Franois-Serre
Source: L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui
Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE)
Une circulaire du ministre de l’intérieur Gérard Colomb fixant « les objectifs et les priorités en matière de lutte contre l’immigration irrégulière » en date du 20 novembre 2017 vient renforcer l’arsenal des mesures qui pèsent sur les personnes migrantes en France. Elle rétablit de fait la politique du chiffre en matière d’expulsions et organise la surveillance et le contrôle des migrants dès le début de leur parcours en France.
Avant même la discussion parlementaire, ce texte donne le ton de la future loi, annoncée pour début 2018, préfigurant un nouveau renforcement de la politique d’éloignement. Au détriment de l’accueil et des droits des personnes étrangères, une seule logique : l’expulsion. L’une des orientations majeures impulsées par circulaire tient au lien assumé qu’elle établit entre hébergement et surveillance. Impossible de s’y tromper : les innombrables formules de l’accueil – des CHUM en passant par les CAO ou autres CAES – qui sont déjà déployées sur l’ensemble du territoire vise à répertorier les personnes, les trier, les contrôler pour, finalement, expulser la plupart. S’y ajoutent la pression sur les pays d’origine pour une « bonne coopération », la multiplication des vols spéciaux privés pour le renvoi des familles ou les renvois groupés de type « charter ». Le développement des lieux d’enfermement indignes, où les droits des personnes enfermées ne sont pas garantis, n’est pas en reste : les locaux de rétention administrative pourront désormais être une cellule de garde-à-vue ou même une chambre d’hôtel surveillée. Enjoignant aux préfets d’augmenter le nombre d’expulsions, le ministre de l’intérieur rétablit de facto la politique du chiffre menée de 2003 à 2012. Il les incite par ailleurs à recourir à des pratiques abusives et illégales comme le prononcé d’interdictions de retour sur le territoire français pour des personnes ayant demandé un retour volontaire, ou la systématisation de mesures d’éloignement à l’encontre des personnes interpellées sans qu’il ait été procédé à un examen individuel de leur situation. Alors que le nombre de placements en rétention et d’assignations à résidence ne cesse d’augmenter et que les dispositifs d’expulsion « hors les murs » se multiplient, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers, qui s’inquiète de la porosité croissante entre accueil et détention, dénonce cette politique qui, sous couvert d’accueil, organise la surveillance des personnes étrangères, les violations massives de leurs droits et, finalement, leur rejet.
Paris, le 15 décembre 2017
Organisations membres de l’OEE : Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) ; Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers (ADDE) ; Comité pour la santé des exilés (Comede) ; Droits d’Urgence ; Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (FASTI) ; Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s (GISTI) ; Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées (Genepi) ; La Cimade ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Observatoire du CRA de Palaiseau ; Revue Pratiques ; Syndicat de la Magistrature (SM) ; Syndicat de la Médecine Générale (SMG) ; Syndicat des Avocats de France (SAF).
Source: Circulaire Collomb : l’accueil des personnes étrangères asservi à la logique d’expulsion
Les associations nationales d’hébergement et de lutte contre l’exclusion ont été réunies aujourd’hui par le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Cohésion des territoires pour une présentation du projet gouvernemental d’examen de la situation administrative des étrangers présents dans les centres d’hébergement accueillant les sans-abri.
Cette orientation prévue par circulaire répond à la volonté de l’Etat d’identifier, dans les centres d’hébergement, les personnes étrangères dont le statut administratif est précaire, notamment les personnes sous statut Dublin ou déboutées du droit d’asile. Des équipes mobiles, constituées d’agents de l’OFII et des préfectures, feront des visites de contrôle dans les centres d’hébergement.
Lors de cette rencontre ce matin, les associations ont dit aux ministres que cette réunion ne pouvait en rien se substituer à la demande de rendez-vous avec le Président de la République qu’elles ont saisi par courrier le 14 novembre 2017.
Dans un contexte d’extrême saturation du parc hébergement, les associations ont réaffirmé les principes et priorités de leur action vis-à-vis des étrangers :
▶ L’accueil inconditionnel de toute personne en situation de détresse présente sur le territoire est un principe socle du code de l’action sociale et des familles : il s’oppose au tri des sans-abri en fonction de leur situation administrative. Ce principe qui constitue l’ADN des associations de lutte contre l’exclusion n’est pas négociable. C’est également un marqueur fort des valeurs de solidarité et républicaines de notre pays.
▶ Les services de police ne peuvent intervenir dans les centres d’hébergement en dehors de l’application d’une décision de justice.
▶ La Cnil encadre strictement la transmission d’informations individuelles : les associations veilleront scrupuleusement au respect de ce cadre légal.
▶ le renforcement des mesures de contrôle des personnes dans les lieux d’hébergement va précariser les personnes, dont des familles avec enfants, les éloigner des structures d’accueil en favorisant ainsi la reconstitution de squats et campements indignes, particulièrement dans les grandes villes.
Enfin les associations rappellent que l’Etat a toujours la possibilité de requalifier le statut des personnes sous Dublin afin qu’elles puissent demander l’asile en France et bénéficier des conditions d’hébergement et d’accompagnement garanties par le droit commun.
Sur ces principes – notamment le respect du principe d’accueil inconditionnel dans l’hébergement et le respect des missions d’accompagnement des associations en faveur des personnes en situation de précarité, quelle que soit leur situation – les associations réitèrent leur demande d’être reçues et entendues par le chef de l’Etat.
Paris, le 8 décembre 2017
Associations signataires :
Fédération des acteurs de la solidarité /// Fédération entraide protestante /// Cimade /// Fondation de l’armée du salut /// Emmaüs France /// Emmaüs Solidarité /// Fondation Abbé Pierre /// Médecins du monde /// Secours catholique /// Uniopss /// Samu Social de Paris /// Dom’asile /// Ligue des droits de l’Homme /// Association des cités du Secours Catholique /// Le Refuge /// Amicale du nid /// Centre Primo Levi /// JRS France /// France Terre d’asile
Source: LES ASSOCIATIONS S’OPPOSENT AU TRI DES PERSONNES SANS-ABRI
Lettre ouverte de plusieurs organisations, dont la LDH, concernant les conditions d’accueil des étrangers en France
Monsieur le Président de la République,
Les associations qui hébergent, accompagnent et favorisent l’accès aux droits des personnes précaires souhaitent vous saisir de leurs vives inquiétudes face à l’évolution de l’accueil des étrangers sur notre territoire, notamment du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile et du rôle attribué aux associations dans l’orientation de ces publics.
L’arrivée depuis quelques années d’un nombre plus important de migrants, en situation de grande précarité sociale et sanitaire, oblige à repenser une politique d’accueil respectueuse des droits et des besoins fondamentaux des personnes.
Nos missions associatives nous obligent à réagir envers celles et ceux qui arrivent, quel que soit leur statut administratif, et qui nous sollicitent pour un hébergement, un accès aux soins, une aide, un accompagnement sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien.
Nos associations se sont mobilisées, certaines avec les services de l’Etat, de l’OFII, de l’OFPRA pour accueillir au mieux ces migrants pour tenter de répondre le mieux possible à leurs besoins ; mais nous constatons la dégradation des conditions d’accueil qui leur sont proposées. Ainsi se sont multipliés particulièrement en Ile de France à la suite des évacuations de campements, les accueils en gymnase ou dans des salles collectives dans des conditions peu respectueuses de l’intimité et de la dignité. Dans le même temps, les actions à l’encontre de l’installation des migrants et de leurs soutiens se multiplient également à Calais, près de la frontière italienne, dans le nord-est de Paris sans que l’Etat n’assure l’accès aux prestations humanitaires et aux droits fondamentaux des personnes. L’installation d’un campement de plusieurs centaines de personnes à Metz illustre également l’urgence de la situation.
Le premier accueil des demandeurs d’asile reste quant à lui également très défaillant sur plusieurs points du territoire avec des délais anormalement longs d’enregistrement de la demande d’asile (jusqu’à 5 mois alors que la loi prévoit 3 jours). Ceux-ci retardent l’orientation des personnes vers l’hébergement et l’ouverture des droits à l’allocation pour demandeur d’asile. Cette situation, contraire aux dispositions de la loi de juillet 2015, contraint les personnes en demande de protection à vivre dans une situation d’extrême précarité, à la rue et sans ressources, laissant les seuls acteurs associatifs et bénévoles subvenir à leurs besoins fondamentaux. Le dysfonctionnement du premier accueil sur les territoires nuit à la solidarité territoriale et renforce aujourd’hui la situation d’arrivée massive en Ile de France, seule possibilité pour les personnes d’accéder plus rapidement à la demande d’asile.
Par ailleurs, la réforme de l’asile avait porté le modèle CADA comme pivot du dispositif national d’accueil. L’annonce de créations de places CADA et CPH sont des avancées positives. Cependant nous constatons aujourd’hui que, face à l’insuffisance des capacités d’accueil, se développent massivement des dispositifs dérogatoires au CADA, qui abaissent les conditions matérielles d’accueil (CAES à Calais, CPO, Pradha…). Ces dispositifs complexifient le parcours des personnes dans l’asile sans prendre en compte leurs besoins de protection et rendent illisible la politique d’accueil et le rôle des associations dans leurs missions d’accompagnement de ces publics.
En effet, la spécialisation en cours de centres d’hébergement dédiés à l’accueil des personnes sous statut Dublin et la généralisation des mesures d’assignation à résidence, en vue du transfert des personnes vers l’Etat responsable de leur demande d’asile sont des mesures contestables avec un faible niveau de transfert effectif, notamment vers les pays du Sud de l’Europe. Elle place les associations gestionnaires de ces capacités d’accueil dans des missions de contrôle contraires à la déontologie du travail social qui nécessite confiance et adhésion au projet de la personne. Les demandeurs d’asile sous statut Dublin ont les mêmes besoins de protection que les autres demandeurs d’asile et ont par conséquent droit à des conditions matérielles d’accueil dignes et à un accompagnement en fonction de leurs besoins, notamment en matière de santé et d’accès à la procédure d’asile. Dans certaines situations, Leur demande peut être requalifiée pour qu’ils accèdent à cette procédure d’asile en France. Plus globalement les accords de Dublin se révèlent peu applicables et la France doit demander leur renégociation, au niveau européen, en renforçant la solidarité entre les Etats membres et en priorisant le respect des droits fondamentaux des personnes.
Enfin, nous sommes inquiets des orientations annoncées dans le cadre de la prochaine loi asile qui va durcir les mesures à l’encontre des personnes sous statut Dublin ou qui sont déboutées du droit d’asile. La reconduite « massive » des personnes déboutées est peu réaliste. Nous pensons en particulier que l’accès à un titre de séjour des personnes présentes depuis plusieurs années sur le territoire national, dont l’éloignement n’est plus envisageable, doit être privilégié. Cette mesure permettrait de donner des perspectives de sortie de l’hébergement à des milliers de familles et atténuerait de ce fait l’extrême saturation de ces dispositifs.
Nous vous rappelons enfin que le socle de nos missions se fonde sur le principe d’accueil inconditionnel qui prévoit que toute personne en situation de détresse présente sur le territoire, a le droit à un hébergement et un accompagnement. Les associations n’envisagent pas d’intervenir dans un autre cadre et s’opposent clairement au tri des personnes sans abri en fonction de leur statut administratif pour refuser leur prise en charge. Ce principe de sélection serait contraire aux missions du travail social et entrainerait la reconstitution de campements et d’habitats indignes, souvent en présence d’enfants, avec tous les risques de santé publique qui en découleraient. Le Défenseur des Droits a également récemment pointé les menaces pour les droits fondamentaux d’une remise en cause de l’inconditionnalité.
Mobilisés sur le respect des droits fondamentaux des personnes qui demandent la protection de la France et des conditions de vie dignes, nous sommes à votre disposition pour un échange sur ces sujets sensibles.
Nous vous prions de croire Monsieur de Président de la République, en l’expression de notre respectueuse considération.
Associations signataires :
Louis Gallois, président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité ; Laurent Desmard, président de la Fondation Abbé Pierre ; Patrick Doutreligne, président de l’Uniopss ; Pierre Coppey, président d’Aurore ; Nicolas Noguier, président Le Refuge ; Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France ; Paul Duprez, président d’Emmaüs solidarité ; Hélène de Rugy, déléguée générale de l’Amicale du nid ; Véronique Fayet, présidente du Secours catholique ; Geneviève Jacques, présidente de La Cimade ; François Soulage, président du Collectif Alerte ; Eric Pliez, président du Samu Social de Paris ; Françoise Sivignon, présidente de Médecins du Monde, Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme ; Antoine Ricard, président du Centre Primo levi ; Jean-Marie Dru, président de l’Unicef France ; Jacques Mercier, président de Dom’Asile ; Michel Croc, président du Service Jésuite des Réfugiés France ; Thierry Le Roy, président et Pierre Henry Directeur général France terre d’asile ; Antoine Durrleman, président du CASP, Centre d’action sociale protestant ; Jean-Michel Hitter, président de la Fédération de l’Entraide Protestante
Source: Accueil des migrants : lettre ouverte des associations au Président de la République
Invitation à la conférence de presse organisée par plusieurs organisations, dont la LDH, à l’occasion du lancement des Etats généraux des migrations
Mardi 21 novembre à 11h
Dans les locaux du Gisti, 3 villa Marcès, 75011 Paris (métro St-Ambroise)
En juin dernier, 470 associations et collectifs citoyens, dont la LDH, appelaient le nouveau chef de l’État et son gouvernement à organiser une Conférence nationale sur la politique migratoire de la France.
Pour seule réponse, les pouvoirs publics ont développé un discours alliant « humanité et fermeté » et, sur le terrain, des politiques qui ne répondent pas, voire aggravent, la situation des étranger-e-s. La chasse aux migrants continue dans les Alpes, près de Calais et partout en France, tandis que les procès de citoyens solidaires se succèdent. Quant à la concertation réclamée, elle s’est limitée jusqu’à présent à des rencontres ponctuelles bilatérales avec quelques acteurs de la société civile…
Début septembre, le Président Macron a annoncé la préparation et le débat prochain d’un projet de loi « sur l’immigration », dont les maîtres-mots devraient être la sélection accrue entre « bons » et « mauvais » migrants, l’accélération des reconduites aux frontières, et l’externalisation renforcée de la politique de contrôle migratoire, en Libye, au Tchad ou au Niger.
Associations et collectifs citoyens ont décidé de s’organiser pour que leurs constats, leurs demandes et leurs propositions soient entendus.
Lors de cette conférence de presse, elles dresseront un premier bilan des 6 mois passés, en rendant compte des expériences et des situations constatées dans plusieurs régions de France.
Elles annonceront le lancement des États généraux des migrations, qui se traduiront par :
Cette dynamique et ses objectifs seront présentés avec et par :
– Cédric Herrou, de La Roya citoyenne, et Pierre-Alain Mannoni, de Solidarité migrants 06, tous deux condamnés pour « Délit de solidarité »
– Nan Suel, co-présidente de Terre d’Errance, à Norrent-Fontes, dans le Pas-de-Calais
– Bénédicte Chauvet, militante du collectif parisien Les P’tits déj à Flandre
– Michel Rousseau, pour Mouvement citoyen Tous migrants ! à Briançon
– Patricia Gonzalez, représentant l’Intercollectif Hérault-Cévennes
– Thomas Dessalles, inspecteur du travail, CGT-SNTEFP représentant la Campagne « Contre le travail dissimulé, pour la régularisation des sans-papiers »
– Jean-Claude Mas, secrétaire général de La Cimade
– Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale d’Emmaüs International
Seront également présent⋅e⋅s des membres d’associations nationales (Amnesty International, CCFD-Terre solidaire, CRID, Emmaüs France, Gisti, Fasti, Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, le Secours catholique, notamment) et de collectifs locaux impliqué⋅e.s dans le processus des États Généraux des Migrations.
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