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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Politique de l’immigration

Frontière franco-italienne : associations et avocat-e-s se mobilisent pour le respect du droit d’asile et la protection des enfants étrangers 23 février, 2018

Communiqué de plusieurs associations, dont l’Anafé, dont la LDH est membre

Pendant deux jours, les 17 et 18 février, des associations et des avocat-e-s sont intervenus à la frontière entre la France et l’Italie pour permettre aux personnes se présentant à la frontière française d’exercer leurs droits, conformément à ce que prévoient le droit français, le droit européen et le droit international.

Les représentant-e-s d’associations françaises mais également italiennes, ainsi que des avocat-e-s exerçant en France comme en Italie (venant de Nice, Lyon, Paris, Toulouse, Milan, Gênes et Turin), ont observé la situation à la frontière et assisté des personnes illégalement refoulées de France, pour qu’elles fassent valoir leurs droits devant le tribunal administratif de Nice. Ce dernier a été saisi de 20 cas de refoulements d’enfants non-accompagnés.

Cette opération d’envergure a été rendue nécessaire car les autorités françaises continuent de bafouer les droits des personnes qui franchissent la frontière pour rejoindre le territoire français, en dépit de plusieurs condamnations de leurs pratiques par la justice française.

Le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures décidées par le gouvernement français fin 2015, et renouvelé régulièrement jusqu’à ce jour, ne peut justifier de porter atteinte à des principes aussi fondamentaux que la protection des droits de l’enfant, la prohibition de la privation arbitraire de liberté ou encore le droit de solliciter l’asile.

Pourtant, les autorités françaises continuent de refouler chaque jour des enfants étrangers isolés en Italie, en violation de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. De nombreuses personnes ne sont pas mises en mesure de pouvoir solliciter l’asile en France, compte tenu des conditions illégales de renvoi qui leurs sont appliquées.

En parallèle, des membres des associations ont mené un travail d’observation pendant tout le week-end à la gare de Menton Garavan et devant le local de la police aux frontières de Menton Pont Saint-Louis. Ils ont notamment pu constater la privation de liberté de 36 personnes dans ce local dans la nuit du samedi à dimanche, pendant une durée pouvant aller jusqu’à 12 heures. Cet enfermement aux mains des autorités de police dépasse ce qui est légalement admissible et s’opère dans des conditions indignes, sans aucun accès à un-e avocat-e, à un-e interprète, à un-e médecin ou à un téléphone en violation des textes législatifs et de la jurisprudence du Conseil d’Etat du 5 juillet 2017.

Les organisations signataires continuent d’interpeller le gouvernement français pour qu’il porte un coup d’arrêt immédiat aux pratiques illégales qui se produisent très fréquemment sur notre territoire à la frontière avec l’Italie, en matière d’accueil des demandeurs-euses d’asile et des mineurs isolés. Le gouvernement doit respecter les législations française et européennes, ainsi que le droit international pour que les personnes qui franchissent la frontière ou s’y présentent voient leur situation examinée dans le parfait respect de leurs droits.

Lundi 19 février 2018

 

Liste des organisations signataires :  Amnesty international France ; L’Anafé, dont la LDH est membre ; L’ADDE ; La Cimade ; Médecins du monde ; Médecins sans frontières ; Secours catholique Caritas France ; AdN Association pour la Démocratie à Nice ; Citoyens solidaires 06 ; DTC-Défends ta citoyenneté ; LDH Nice ; Oxfam France ; Pastorale des migrants du diocèse de Nice ; Roya citoyenne ; Syndicat des avocats de France ; Tous Citoyens !

Italie : ASGi ; Diaconia Valdese ; Intersos ; Oxfam Italie ; Terre des Hommes Italie ; WeWorld Onlus


Source: Frontière franco-italienne : associations et avocat-e-s se mobilisent pour le respect du droit d’asile et la protection des enfants étrangers

Recours des associations contre la circulaire du 12 décembre : audience du Conseil d’Etat demain à 15h 17 février, 2018

Communiqué commun de plusieurs associations, dont la LDH

Le Conseil d’Etat examinera, demain à 15h, le recours en référé suspension déposé début janvier par trente associations contre la circulaire du 12 décembre 2017 qui organise « l’examen des situations administratives dans l’hébergement d’urgence » par des « équipes mobiles » composées d’un ou plusieurs agents de l’OFII et d’agents de la préfecture.

Depuis la publication de cette circulaire fin décembre, plusieurs équipes mobiles sont déjà intervenues dans des centres d’hébergement de différentes régions de France, malgré la vive opposition des associations qui refusent de voir opérer un tri parmi les personnes hébergées en fonction de leur nationalité et de leur statut et la demande en annulation du texte par le Défenseur des droits.

Les personnes à la rue craignent désormais d’être hébergées sous peine d’être contrôlées, quand d’autres quittent les centres et dorment dehors, mettant leur vie en danger, tout particulièrement en période de grand froid, pour échapper à la venue des équipes mobiles.

Il est par ailleurs demandé aux travailleurs sociaux de contrevenir aux directives de la Cnil et de mettre en jeu leur responsabilité pénale lorsqu’ils doivent, comme l’impose la circulaire, collecter et transmettre aux autorités relevant du ministère de l’Intérieur des informations à caractère personnel et confidentiel sur les personnes hébergées.

Ce texte remet non seulement en cause le principe de l’accueil inconditionnel en hébergement d’urgence prévu par le Code de l’action sociale et des familles au profit de toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale, quels que soient sa nationalité ou son statut administratif, mais également la continuité de la prise en charge.

Les associations demandent au Conseil d’Etat de décider, demain, de suspendre ce texte en urgence dans la mesure où il contrevient aux principes fondamentaux qui gouvernent l’hébergement des personnes en détresse, sans attendre l’examen de sa légalité au fond dans plusieurs mois.

 

Liste des associations requérantes :

Fédération des acteurs de la solidarité ; Cités du Secours catholique ; Association Droit au logement ; Ligue des droits de l’Homme ; Association les Petits frères des pauvres ; Aurore ; Dom’asile ; Emmaüs France ; Emmaüs solidarité ; France terre d’asile ; L’Amicale du nid ; Anas ; Uniopss ; La Cimade ; Fédération Entraide Protestante ; Fehap ; Fondation Abbé Pierre ; Fondation de l’Armée du salut ; Centre d’action sociale protestant ; Centre Primo Levi ; Gisti ; Le Refuge ; Le Secours catholique ; Médecins du monde ; Médecins sans frontières ; JRS France ; Association Charonne ; Oppelia

 

Paris, le 15 février 2018

Télécharger le communiqué au format PDF

Source: Recours des associations contre la circulaire du 12 décembre : audience du Conseil d’Etat demain à 15h

Refoulement immédiat d’un enfant de 12 ans à la frontière franco-italienne : le tribunal administratif de Nice sanctionne l’administration 29 janvier, 2018

Communiqué Anafé

 

Dans une ordonnance du 22 janvier 2018, le tribunal administratif de Nice constate les pratiques illégales de l’administration française à l’encontre d’un mineur isolé de 12 ans et enjoint la préfecture à réexaminer sa situation. Cette décision condamne les pratiques de refoulement immédiat des mineurs isolés étrangers à la frontière franco-italienne.

« Si l’Anafé se réjouit de la décision rendue par le tribunal administratif de Nice, un long chemin reste à parcourir pour que les droits de tous les mineurs se présentant à cette frontière soient respectés par l’administration française », déclare Alexandre Moreau, Président de l’Anafé.

Le 12 janvier, Halim (prénom modifié), jeune Erythréen âgé de 12 ans a été interpellé par les forces de l’ordre françaises à son arrivée en gare de Menton-Garavan. Il s’est vu opposer un refus d’entrée sur le territoire et a été refoulé, en toute illégalité, le jour même par train vers Vintimille. Halim s’y est retrouvé livré à lui-même sans aucune prise en charge. Alertée de cette situation par les acteurs associatifs italiens et français, l’Anafé a décidé, de déposer, aux côtés d’Halim et de son avocate Me Mireille Damiano, une requête en urgence (référé-liberté) afin de faire sanctionner les atteintes portées à ses droits fondamentaux par l’administration française.

Le juge des référés du tribunal administratif de Nice considère que la décision de refus d’entrée sur le territoire est une atteinte illégale et grave à l’intérêt supérieur de l’enfant, garanti par la convention internationale des droits de l’enfant. Il rappelle que des garanties particulières doivent encadrer toute décision de refus d’entrée sur le territoire pour un mineur isolé étranger, parmi lesquelles la désignation sans délai d’un administrateur ad hoc et le droit au jour franc automatique qui ne sont jamais respectés à la frontière franco-italienne depuis le rétablissement des contrôles aux frontières internes en novembre 2015.

Il enjoint au préfet des Alpes-Maritimes de prendre attache avec les autorités italiennes afin de remettre sous trois jours un sauf-conduit à Halim afin qu’il puisse se présenter au poste de la police aux frontières de Menton Pont Saint-Louis. Il lui enjoint également de saisir le procureur de la République afin qu’un administrateur ad hoc soit désigné pour le représenter dans ces procédures.

Si la décision du tribunal administratif de Nice redonne espoir quant au respect des droits des enfants se présentant à la frontière franco-italienne, l’Anafé demande que cessent immédiatement les pratiques telles que celles subies par Halim. L’administration française doit respecter ses engagements internationaux et la législation applicable pour assurer une protection effective à tout mineur isolé étranger, et plus largement à toute personne en besoin de protection, se présentant à la frontière franco-italienne.

 

Pour aller plus loin : voir l’ordonnance du tribunal administratif de Nice, 22 janvier 2018

Voir également : http://www.anafe.org/spip.php?article452

 

Paris/Nice, le 24 janvier 2018

 


Source: Refoulement immédiat d’un enfant de 12 ans à la frontière franco-italienne : le tribunal administratif de Nice sanctionne l’administration

Note d’analyse – L’application du règlement Dublin III aux frontières françaises 29 décembre, 2017

Sur le site de l’Anafé : http://www.anafe.org/spip.php?article446

 

De Dublin III à Dublin IV, de la lutte contre « l’asylum-shopping » au « burden-sharing »

Cette note a pour objectif de revenir sur les ajouts et modifications entre Dublin II et Dublin III, l’application de ce dernier en France, ainsi que d’informer sur le projet d’un règlement Dublin IV. Ce règlement vise à créer un système de répartition des demandeurs de protection internationale entre les États membres de l’Union européenne selon des critères hiérarchisés et précis. Il correspond à la vision de l’Union européenne de la politique migratoire et d’asile à mettre en œuvre à l’échelle européenne. Dans cette perspective, le règlement cherche à lutter contre ce que la Commission européenne appelle « l’asylum-shopping », concept correspondant aux mouvements secondaires des demandeurs d’asile qui souhaitent, pour des raisons qui leur sont propres, faire leur demande dans l’État membre de leur choix, et qui par conséquent, refusent d’être enregistrés ou de faire leur demande dans le premier État par lequel ils entrent sur le territoire de l’Union européenne. Cette idée s’associe depuis ce que la Commission européenne qualifie de « crise migratoire » à l’idée de « burden sharing » ou partage du fardeau : créer un système de solidarité entre les États membres permettant une répartition « juste » des demandeurs d’asile. Ces deux objectifs illustrent la logique dans laquelle l’Union européenne pense sa politique migratoire, sans prendre en compte la volonté du demandeur d’asile.

Cette note est à destination en premier lieu des bénévoles et membres de l’Anafé et se veut éclairante sur le contenu du règlement Dublin et son utilisation, mais plus particulièrement sur l’application de Dublin III aux frontières françaises. Elle doit permettre d’apporter des outils aux intervenants pour contester l’utilisation de Dublin à la frontière ou, dans le cas inverse, l’exploiter pour permettre à un demandeur d’asile de déposer sa demande où il le souhaite, en enclenchant les quelques mécanismes mis à disposition par Dublin III.
Cette note est donc aussi à destination d’un public plus large en tant que support d’information sur la thématique.

POUR TELECHARGER LA NOTE, CLIQUER ICI.

 

PLAN :

DUBLIN III, UN PROLONGEMENT DE DUBLIN II

Principaux changements du règlement Dublin

Application en France : la loi sur la réforme de l’asile

DUBLIN S’INVITE A LA FRONTIERE

Dans le texte : le règlement Dublin à la frontière

Problèmes et incompatibilités avec la zone d’attente
Risque d’enfermement prolongé
Recours effectif pour tous

Application concrète du règlement Dublin à la frontière
Application des critères de détermination de responsabilité d’un Etat membre
Quand Dublin III permet un regroupement familial

VERS DUBLIN IV

Constat d’un échec : manque de cohérence et de solidarité dans les politiques d’asile des Etats membres

Dublin est mort, vive Dublin : la proposition de la Commission européenne du 4 mai 2016




Source: Note d’analyse – L’application du règlement Dublin III aux frontières françaises

Recensement des étrangers dans les centres d’hébergement : les associations saisissent le Défenseur des droits 18 décembre, 2017

Parce qu’elles n’accepteront pas que les centres d’hébergement deviennent des annexes des préfectures, 25 associations qui accueillent, hébergent, orientent des personnes sans abri, ont saisi ce jour le Défenseur des droits au sujet du nouveau dispositif étatique destiné à l’examen de la situation administrative des étrangers sans abri hébergés ou qui sollicitent un hébergement.

Annoncé aux associations lors d’une réunion organisée par les ministres de l’Intérieur et de la Cohésion des territoires le 8 décembre, ce projet, qui remet en cause l’accueil inconditionnel des personnes dans les centres d’hébergement d’urgence, principe fondamental de l’action sociale, avait provoqué le départ anticipé de représentants associatifs.

Deux circulaires (l’une publiée le 8 décembre et l’autre datée du 12 décembre, mais pas encore publiée) prévoient en effet l’envoi d’équipes mobiles constituées d’agents de l’OFII et du service étranger des préfectures dans les centres d’hébergement en vue d’identifier les personnes de nationalité étrangère.

Conséquences immédiatement anticipées par ces associations : des personnes (dont des familles avec enfants, rappelons-le) qui n’appelleront plus le 115 pour être hébergées, qui resteront  à la rue ou dans des squats ou bidonvilles de peur d’être contrôlées et expulsées ou qui subiraient des fins de prise en charge.

Les associations demandent donc au Défenseur des droits d’intervenir auprès du gouvernement afin que ces instructions portant gravement atteinte aux droits fondamentaux des personnes étrangères hébergées dans les centres ne soient pas mises à exécution.

Si ces textes devaient être opposables aux personnes : ils mettraient un point final au principe de l’accueil inconditionnel, instaureraient un contrôle généralisé et discriminatoires des personnes étrangères au sein de lieux privés et obligeraient les associations à transmettre des informations à caractère personnel préjudiciables aux personnes qu’elles accueillent.

 

 

Associations signataires de la saisine :

Fédération des acteurs de la solidarité, La Cimade, Emmaüs Solidarité, Emmaüs France, Centre Primo Levi, UNIOPSS, Fondation Abbé Pierre, UNICEF France, Médecins sans frontières, la Ligue des droits de l’Homme, Samu social de Paris, Médecins du monde, Secours catholique- Caritas France, JRS, Fédération de l’entraide protestante, CASP, France terre d’asile, Fondation de l’Armée du salut, , Association Cités du Secours Catholique, Le refuge, Droit au logement (DAL), Dom’asile, Amicale du Nid, MRAP, Fédération d’Habitat et Humanisme

 

Paris, le 18 décembre 2017

 

Source: Recensement des étrangers dans les centres d’hébergement : les associations saisissent le Défenseur des droits

L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui 18 décembre, 2017

A l’occasion de la journée mondiale des migrants, 413 organisations affirment qu’elles sont «fermement décidées à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques». Et qu’elles veulent «faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux».

En cette journée internationale des migrants, nous pensons à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont péri en Méditerranée, dans le désert, ou en captivité, alors qu’ils avaient entrepris un voyage pour une vie meilleure, plus sûre et plus digne, comme tout être humain peut la désirer. Hommage à tous ces exilés qui ont dû risquer leur vie à cause de plusieurs décennies de politiques des pays les plus riches qui ont rendu les routes de l’exil impraticables et périlleuses.

En cette journée mondiale des migrants, nos pensées se portent également vers tous et toutes ces citoyens et citoyennes engagé⋅e⋅s qui, en France, en Europe et dans le monde, pensent qu’accueillir les personnes migrantes, manifester de la solidarité envers elles, c’est construire l’humanité d’aujourd’hui et le monde de demain.

Les obstacles mis sur les routes des migrants font le jeu des profiteurs de malheur, qui sèment le trouble et la terreur en se livrant au trafic d’êtres humains, au racket et à l’esclavage. Ces maux doivent être dénoncés et combattus. Or l’arsenal répressif déployé aveuglément par les gouvernements européens frappe du même coup les personnes migrantes, renforçant encore la nécessité pour elles de recourir à des réseaux criminels.

La France est en première ligne de ce mauvais combat. Une proposition de loi actuellement en discussion au parlement permettrait la rétention administrative anticipée des personnes « dubliné.e.s », puis, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif de répression à l’encontre de l’ensemble des étrangers. Sans attendre l’adoption de ces réformes, le ministre de l’Intérieur, via une circulaire en date du 20 novembre, a exhorté les préfets à obtenir des résultats rapides en matière d’expulsion de personnes en situation irrégulière. Pour ajouter encore au caractère inacceptable de cette politique, d’autres mesures sont envisagées qui remettraient en question le principe de l’accueil inconditionnel dans les structures d’hébergement d’urgence, et viseraient à contraindre les acteurs associatifs opérant dans ces centres à participer au tri entre « bons » et « mauvais » migrants.

On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à-dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.

L’action extérieure de la France est à l’avenant. Le Président Macron s’indigne du traitement des migrants détenus en Libye, et des marchés aux esclaves, qu’il feint de découvrir quand les ONG alertent sur leur existence depuis plusieurs années.

Mais ni la France ni l’Europe n’envisagent de renoncer à financer les « autorités » libyennes pour qu’elles continuent de bloquer les migrants, et donc à fermer les yeux sur les violences et les trafics dont elles se rendent de fait complices.

L’argumentaire est toujours le même : la France, comme l’Europe, ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Sauf que « toute la misère du monde » n’a aucunement l’intention de venir en France ou en Europe ! Les chiffres l’attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités des pays européens refusent d’admettre que les causes des migrations sont multiples, et d’envisager, en conséquence, que les critères pour accueillir et accorder une protection le soient aussi.

Dans nos actions de terrain, nous, associations et organisations citoyennes, constatons quotidiennement les conséquences de ces orientations : maltraitance des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation des bénévoles, affaiblissement des principes guidant le travail social et la protection des personnes les plus fragiles, et donc les fondements mêmes de la solidarité nationale.

Cette politique se développe sans concertation large avec les centaines d’associations locales, collectifs citoyens ou organisations nationales qui travaillent aux côtés des personnes migrantes. En dépit de nos demandes, le gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et confirmer son choix de pratiques démagogiques, au demeurant dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de solidarité et de respect.

Dans ce contexte plus qu’inquiétant, nous avons pris l’initiative, le 21 novembre, de lancer les « États généraux des Migrations ». D’abord marqués par des rencontres en régions de tous les acteurs citoyens impliqués, les idées et propositions qui en émergeront seront ensuite discutées à l’occasion d’une session nationale plénière prévue au printemps prochain. Notre objectif est de faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux.

Ce 18 décembre, en soutien à tous et toutes les migrant⋅e⋅s, nous sommes fermement décidés à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques.

On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à-dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.

 

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Organisations signataires :

2 MAINS pour DEMAIN

APTIRA (association pour la promotion et l’intégration Angers)

Collectif de soutien aux demandeurs d’asile et migrants Côte d’Or

A D S T

ACAT – Groupe de Carcassonne

ACC minorités visibles humanitaire

Accueil des réfugiés dans le Cap (association)

Accueil Solidarité Saint Urbain

Act For Ref

Act Up-Paris

Actes & Cités

Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture – Niort

Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)

ActionAid France

ADA  Accueil Demandeurs d’Asile

ADN – association pour la démocratie

AFPS Saint Etienne

AFVS

AG de Lutte contre toutes les Expulsions de CAEN

AGIR MIGRANTS LYON

Ah Bienvenus Clandestins ! ABC’éditions

AHSETI (ASTI du HAVRE)

Aide et Action

AIDES

AIR (Accueil Interculturel en Royans)

Alofa Tuvalu

Alternatives et Autogestion

AMG (Accueil Migrants Gresivaudan)

AMIR

AMISUV Accompagnement de personnes migrantes dans le Sud-Vendée

Amoureux au  Ban Public – Collectif de Lyon

Amoureux au ban public

Anafé (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)

Apardap (association de parrainage républicain des demandeurs d’asile et de  protection de l’Isère)

APICED

ARDDI Association pour la Reconnaissance et la défense des Droits des Immigrés 79

ASEFRR (Association de SOLIDARITE EN ESSONNE AVEC LES FAMILLES ROUMAINES ROMS

Association « AIDER » Entraide protestante de l’EPU de l’Albigeois

Association « Accueillir au pays »

Association Accueillir à Valleraugue

Association Alwane

Association Bagagérue

Association Bonvenon

association CHAAM

association d’aide familiale populaire de l’aude

Association de la gestion du centre de santé des trois cités Poitiers

association de soutien à l’expression des communautés d’Amiens (ASECA) -la Lettre de la citoyenneté

Association d’Entraide Logement

Association des Jeunes filles pour la Promotion de l’espace Francophone

Association des Marocains en France

Association DINA Madagascar

association Femmes Plurielles

Association française des juristes démocrates

Association Grisélidis

Association ITINERANCE DIEPPE

Association Jarez Solidarités

association Kolone

Association les deux rives

Association Massif du Tangué en France [AMTF]

ASSOCIATION PER A PACE POUR A PAIX

Association Port d’Attache

Association Pour Toit

association pour toit chalonnes

association sara logisol

association solidarité rroms

association TRAJECTOIRES EQUITABLES

association Un Ailleurs pour Tous de Mézy-sur-Seine

Association unjourlapaix à Embrun

ASTA

ASTI

ASTI 14 (Calvados)

ASTI DE PETIT-QUEVILLY

ASTI de Sevres

ATD-Quart Monde – Groupe de Carcassonne

Attac 78 Nord

Attac France

Autremonde

AVIEP

Avocats  pour  la  Défense  des  Droits  des  Etrangers

Ballon Rouge

blog « entre les lignes entre les mots »

BORGNE Antoine – citoyen du monde

CANVA (Coordination Action Non Violente de l’ Arche)

CAP MED -Marseille

Casa Africa Maison de L’afrique

Causons

CCADH Collectif Creusot-Autun des droits de l’homme

CCFD Terre Solidaire

CCFD Terre Solidaire Normandie

CCFD Terre Solidaire-Délégation de Lille

CCFD-Terre Solidaire DD25

CCFD-Terre Solidaire de l’Hérault

CCFD-Terre Solidaire Délégation de Rouen 76

CEDETIM/IPAM

CEECS/RESF44

Cent pour un toit

Cent pour un toit-01

Centre abbé Pierre – Emmaüs

Centre de Recherche et d’assistance Communautaire  (CECAR)

Centre d’Information Inter-Peuples (CIIP, Grenoble)

Centre Guinéen de Promotion & de Protection des Droits de l’Homme

Centre Primo Levi

CENTRE SOCIAL FOYER FRATERNEL

Cercle Citoyen Soustons

CERCLE DE SILENCE DE CERGY-PONTOISE

Cercle Louis Guilloux

CGT Educ’Action Limousin

Chemins Pluriels

CIDES Centre d’Information pour un Développement Solidaire

CIMADE

Cimade groupe local eymoutiers

CIMADE65

CISPM

CMR 62 Chrétiens en monde rural

CO SO MI SA  Collectif de Solidarité Migrants de Salindrenque

Collectif  « Migrants:Changeons notre regard! » – Antony (92160)

Collectif 28 pour la Régularisation des Sans Papiers

Collectif Accueil Migrants 32

Collectif Accueil Migrants Valfleury

Collectif ACTUS Compiègne

Collectif Agir du pays d’Aix

Collectif Antiraciste de la région d’Elbeuf

Collectif Cambrésis pour l’Aide aux Migrants

Collectif de Solidarité avec les Réfugiés de Sisteron

Collectif de Soutien aux Etudiants Exilés – Malaquais

collectif de soutien aux migrants de Millau

Collectif de soutien aux réfugiés d’Appoigny

Collectif de Soutien aux Réfugiés et Sans Abri de la Confluence

Collectif de soutien de l’EHESS aux sans papiers et aux migrant-es

Collectif des associations citoyennes

Collectif des Associations Citoyennes de l’Est Val d’Oise (CAC-EVO)

Collectif des sans papiers de Livry-Gargan

Collectif Haïti de France

Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme CIVCR

Collectif Justice & Libertés (Strasbourg-67)

Collectif Loire (42) « Pour que personne ne dorme à la rue »

Collectif Migrant-e-s Bienvenue 34

Collectif Migrants 83

collectif migrants en Isère

Collectif millavois de soutien aux migrants

Collectif Palestine 12 de Millau

Collectif poitevin « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici »

Collectif POUR 64400

Collectif réfugiés du Vaucluse

Collectif républicain d’Albertville

Collectif Réseau de Solidarités Hôtel de Crouy

Collectif RESF27 – RéseauEducation Sans Frontières de l’Eure

Collectif Romeurope de l’agglomération nantaise

Collectif Roscoff – Soutien aux migrants et réfugiés

Collectif Saint-Lois d’Aide aux Migrants

Collectif Sol Re Mi

Collectif Solidarité Migrants – Etorkinekin

Collectif Solidarité Réfugiés Caen

Collectif Solidarité Réfugiés Cigalois

collectif soutien migrants Nantes

Collectif Urgence Welcome

Collectif Voisins Solidaires de Mézy-sur-Seine (78)

Comede

Comité de Parrainage de Familles Demandeurs d’Asile du canton de Firminy

Comité de Strasbourg du MRAP

Comité de Suivi du Symposium sur les Sénégalais de l’Extérieur (CSSSE)

Comité Denko Sissoko Marne

Comité des Tilleuls – Triel

Communauté Emmaüs Côte d’Azur (Nice)

Communauté Emmaüs d’Alençon

Communauté Emmaüs de Bourg en Bresse

Communauté Emmaüs de Chambéry

Communauté Emmaüs de Lyon

Communauté Emmaüs de Planay

Communauté Emmaüs de Vienne

COMMUNAUTE EMMAUS PEUPINS

Compagnie La Bao Acou

Confédération Syndicale des Familles  des Deux-Sèvres

Coordination des Associations Guinéennes de France

Coordination SUD

Coordination Urgence Migrants – CUM

COPAF – Collectif pour l’avenir des foyers

Copité d’Amis d’Emmaüs de FIGEAC

CPP

CRID

Défends Ta Citoyenneté !

Délégation départementale 35 Terre des Hommes France

Délégation départementale Hautes Pyrénées de Terre des Hommes

Délégation du Calvados Terre des Hommes France

délégation du Jura de Terre des Hommes France

Diaconat Protestant – membre de la Fédération de l’Entraide Protestante FEP

DIEL

DiEM25

Droit Au Logement (DAL)

Droits devant !!

ecoute ephetz

Emancipation tendance intersyndicale

Emmaüs France

EMMAUS 44 NANTES FONDATION ABBE PIERRE

EMMAUS ANGERS

EMMAÜS CERNAY

Emmaüs Côte d’Azur (Nice)

Emmaüs du Clermontois

Emmaüs International

EMMAUS TARNOS

Ensemble

Ensemble! 05 Pour une Alternative Citoyenne à Gauche (PACG)

Ensemble-Français de l’étranger

ESPACE Espace de Soutien aux Professionnels de l’Accueil et du Conseil aux Etrangers

Et Puis d’Ailleurs

Etudiants et Développement

Etudiants Exilés Paris Diderot

fcpe73

Fédération de l’Entraide Protestante

Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives ( FTCR )

Fédération Nationale des Maisons des Potes

Fédération Sud éducation

FEMMES DE LA TERRE

Fondation Copernic

Football Club Phenix de Versailles

Forum de la Jeunesse Panafricaine

Forum des Organisations de Solidarité Internationale Issues des Migrations [FORIM]

Français langue d’accueil

france Libertés loire

GESS-RéCoSol Nord et Sud

Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s)

Grdr – Migration Citoyenneté Développement

GREF (groupement des Educateurs sans Frontières)

GROUPE ACCUEIL D’URGENCE DE L’ETRANGER

Habitat&Citoyenneté Nice

Habitat-Cité

Herbeys Accueil Solidaire

Horizon d’Echange et de Lutte contre la Pauvreté (H.E.L.P)

Hospitalité Chinonaise aux Migrants

IMAGINE

Immigration Développement Démocratie (IDD)

INETIC

InFLÉchir

Ingénieurs sans frontières

Institut pour une politique de la Relation

inter-collectif des Cévennes

ISM CORUM

JEUNE CHAMBRE INTERNATIONALE DE GUINEE

JRS France

JRS Welcome 44

Konexio

La CANTINE

La Cimade

La Cimade – Groupe local de Carcassonne

La Cimade 66

La Cimade Figeac

La Cimade, groupe local du Gers

La Grande Parade Métèque

LA VIE NOUVELLE

L’AMI des Hauts Cantons

Languedoc: Solidarité avec les Réfugiés

L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie – L’ACORT

l’Auberge des Migrants

L’autre c’est nous

LCP Mets Tissés

LDH 6 section d’Aix-en-Provence

LDH Compiègne-Noyon

Le Cercle 49

Le CHAHUT, journal anti- capitaliste, anti- impérialiste et laïque fabriqué en Picardie (Oise)

le Mouvement de la Paix

Le paria

le Réveil Voyageur (Calais)

les ami.e.s de la Roya citoyenne

les Amis du CADA de digoin

Les Amoureux au Ban Public Breizh

L’eucalyptus

Ligue des Droits de l’Homme – section d’Aix en Provence

Ligue des droits de l’Homme

Ligue des Droits de l’Homme – section de Dunkerque

Ligue des Droits de l’Homme Angers Maine-et-Loire

Ligue des Droits de l’Homme Concarneau-Riec sur Belon-Quimperlé

ligue des droits de l’homme de Dracénie

Ligue des Droits de l’Homme, section de Carcassonne

LVN – personnalistes et citoyens

Maison des Droits de l’Homme

Marcq Terre d’Accueil

Médecins du Monde

Médecins Sans Frontières

Migrants Var Est

Migrations & Développement

MIGRENS

Mission Populaire Evangélique de France

Mouvement ATD Quart Monde France

Mouvement citoyen de défense des droits de l’homme « Kayak pour le droit à la vie »

Mouvement du christianisme social

Mouvement pour une Alternative Non violente (MAN)-Orléans

Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN) fédéral

Mouvement pour une Alternative Non-violente, groupe Île-de-France

Mouvement utopia

MRAP

MRAP 06

MRAP du Vaucluse

MRAP Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples

MRAP Toulouse

MUGFAG

NO VOX INTERNATIONAL

Nogent d’Ailleurs

Nouvel AIR

On est Bretons, solidaires et on agit

ONG ASSAUVET

ONG/Agir pour le Bien Etre Communautaire (ABECOM-GUINEE)

Organisation Méditerranéenne des Arts

Oustalité (Lodève)

Pastorale des Migrants

pastorale des migrants 74

Pastorale des migrants diocèse de Cambrai

Pastorale des Migrants Rouen

Pays de Morlaix Solidarité Migrants

PILATOIS SOLIDAIRES

Plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC)

POUR TOIT

Pour une mémoire des réfugié(e)s

P’tit Dej’ à Flandre

QUAZAR, centre LGBT d’Angers

RAHL42

RAIL

Rania titi

REAL Réseau des Elus-es et Acteurs-trices Locaux-les

Réfugiés Bienvenue

Rencontres avec le Tiers Monde

Réseau Chrétien – Immigrés

Réseau de solidarité avec les migrants (RSM Rouen)

Réseau Education sans frontières (RESF)

Réseau Education Sans Frontières 93 (RESF 93)

Réseau Foi & Justice Afrique Europe (AEFJN)

Réseau Solidaire Amiénois

reseau solidarité migrant

Réseau Sortir du colonialisme

RESF 06 (Réseau Education Sans Frontières)

RESF 11

RESF 34

resf 37

RESF 73 (Réseau éducation sans frontières Savoie)

RESF ANNONAY ARDECHE

RESF Châlons

RESF39

RESF43

resf44

RESF48

RESF65

RESOME

Ritimo

RomsAction Grenoble

Roya citoyenne

RUSF 13

SALAM Nord/Pas-de-Calais

SANG POUR SANS

SAVOIE-SOLIDARITE-MIGRANTS

Scarabée

Secours Catholique – Caritas France

SECOURS ISLAMIQUE FRANCE

section de PAU de la Ligue des Droits de l’Homme

Seguin

SNES-FSU

SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration

SOLIDAIRES 66

Solidaires Les Arcs sur Argens

Solidairité Migrants – Collectif 06

SOLIDARITAT

Solidaritat Ubaye

Solidarité Coye

Solidarité Laïque

Solidarité Migrants Graulhet

SOLIDARITE MIGRANTS OISE

solidarité migrants Tarn Sud

Solidarité Migrants-Collectif 06

Solidarité sans papiers Creil

Solrémi Les Vans (Solidarité avec les Réfugiés et Migrants au Pays des Vans)

SOS Refoulement  Dijon

SPF Comité OISANS

STOP PRECARITE

Syndicat des Avocats de France ( SAF)

Tadamoon

Tero Loko

TERRAFRIK INTERFACE DES ALTERNATIVES SUBSAHARIENNES

terrafrique/Guinee

Terre d’Errance

TERRE D’ERRANCE FLANDRE LITTORAL

Terre d’Errance Steenvoorde

Terre des Hommes Délégation Ardèche

Terre des Hommes France

Terre des Hommes France – DD92

terre des hommes -France ; délégation 14

Terre des Hommes France DD 04

terre des hommes france, délégation du Doubs

Terre Des Hommes, délégation de la Loire

Terre En Vue

Territoires Alimentaires

TET-LLÄ FRANCE

Thot

Tous citoyens !

Tous Migrants

TOUS MIGRANTS SAVOIE

TRAAM – Tissage Réseau Armentierois Accueil Migrants

Transport People and Care

TURBULENCES MARNE-LA-VALLEE

UD CGT 87

UFAL Lille

UN TOIT C’EST TOUT

Unaterra74

union départelmentale de la confédération syndicale des familles de l’Aude

Union des Familles Laïques (UFAL)

Union syndicale de la psychiatrie

Union syndicale Solidaires

Utopia 56

Utopia 83

Vaugneray Accueil et Solidarité (VAS)

vie nouvelle Strasbourg

Voisins Solidaires

Voisins Solidaires Versailles

welcome

welcome rouen metropole

Welcome-Franois-Serre

 

Source: L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui

Circulaire Collomb : l’accueil des personnes étrangères asservi à la logique d’expulsion 18 décembre, 2017

Communiqué de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE)

 

Une circulaire du ministre de l’intérieur Gérard Colomb fixant « les objectifs et les priorités en matière de lutte contre l’immigration irrégulière » en date du 20 novembre 2017 vient renforcer l’arsenal des mesures qui pèsent sur les personnes migrantes en France. Elle rétablit de fait la politique du chiffre en matière d’expulsions et organise la surveillance et le contrôle des migrants dès le début de leur parcours en France.

Avant même la discussion parlementaire, ce texte donne le ton de la future loi, annoncée pour début 2018, préfigurant un nouveau renforcement de la politique d’éloignement. Au détriment de l’accueil et des droits des personnes étrangères, une seule logique : l’expulsion. L’une des orientations majeures impulsées par circulaire tient au lien assumé qu’elle établit entre hébergement et surveillance. Impossible de s’y tromper : les innombrables formules de l’accueil – des CHUM en passant par les CAO ou autres CAES – qui sont déjà déployées sur l’ensemble du territoire vise à répertorier les personnes, les trier, les contrôler pour, finalement, expulser la plupart. S’y ajoutent la pression sur les pays d’origine pour une « bonne coopération », la multiplication des vols spéciaux privés pour le renvoi des familles ou les renvois groupés de type « charter ». Le développement des lieux d’enfermement indignes, où les droits des personnes enfermées ne sont pas garantis, n’est pas en reste : les locaux de rétention administrative pourront désormais être une cellule de garde-à-vue ou même une chambre d’hôtel surveillée. Enjoignant aux préfets d’augmenter le nombre d’expulsions, le ministre de l’intérieur rétablit de facto la politique du chiffre menée de 2003 à 2012. Il les incite par ailleurs à recourir à des pratiques abusives et illégales comme le prononcé d’interdictions de retour sur le territoire français pour des personnes ayant demandé un retour volontaire, ou la systématisation de mesures d’éloignement à l’encontre des personnes interpellées sans qu’il ait été procédé à un examen individuel de leur situation. Alors que le nombre de placements en rétention et d’assignations à résidence ne cesse d’augmenter et que les dispositifs d’expulsion « hors les murs » se multiplient, l’Observatoire de l’enfermement des étrangers, qui s’inquiète de la porosité croissante entre accueil et détention, dénonce cette politique qui, sous couvert d’accueil, organise la surveillance des personnes étrangères, les violations massives de leurs droits et, finalement, leur rejet.

Paris, le 15 décembre 2017

Organisations membres de l’OEE  : Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers (Anafé) ; Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers (ADDE) ; Comité pour la santé des exilés (Comede) ; Droits d’Urgence ; Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (FASTI) ; Groupe d’Information et de Soutien des Immigré.e.s (GISTI) ; Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées (Genepi) ; La Cimade ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Observatoire du CRA de Palaiseau ; Revue Pratiques ; Syndicat de la Magistrature (SM) ; Syndicat de la Médecine Générale (SMG) ; Syndicat des Avocats de France (SAF).

Source: Circulaire Collomb : l’accueil des personnes étrangères asservi à la logique d’expulsion

LES ASSOCIATIONS S’OPPOSENT AU TRI DES PERSONNES SANS-ABRI 9 décembre, 2017

Les associations nationales d’hébergement et de lutte contre l’exclusion ont été réunies aujourd’hui par le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Cohésion des territoires pour une présentation du projet gouvernemental d’examen de la situation administrative des étrangers présents dans les centres d’hébergement accueillant les sans-abri.

Cette orientation prévue par circulaire répond à la volonté de l’Etat d’identifier, dans les centres d’hébergement, les personnes étrangères dont le statut administratif est précaire, notamment les personnes sous statut Dublin ou déboutées du droit d’asile. Des équipes mobiles, constituées d’agents de l’OFII et des préfectures, feront des visites de contrôle dans les centres d’hébergement.

Lors de cette rencontre ce matin, les associations ont dit aux ministres que cette réunion ne pouvait en rien se substituer à la demande de rendez-vous avec le Président de la République qu’elles ont saisi par courrier le 14 novembre 2017.

Dans un contexte d’extrême saturation du parc hébergement, les associations ont réaffirmé les principes et priorités de leur action vis-à-vis des étrangers :

▶ L’accueil inconditionnel de toute personne en situation de détresse présente sur le territoire est un principe socle du code de l’action sociale et des familles : il s’oppose au tri des sans-abri en fonction de leur situation administrative. Ce principe qui constitue l’ADN des associations de lutte contre l’exclusion n’est pas négociable. C’est également un marqueur fort des valeurs de solidarité et républicaines de notre pays.

▶ Les services de police ne peuvent intervenir dans les centres d’hébergement en dehors de l’application d’une décision de justice.

▶ La Cnil encadre strictement la transmission d’informations individuelles : les associations veilleront scrupuleusement au respect de ce cadre légal.

▶ le renforcement des mesures de contrôle des personnes dans les lieux d’hébergement va précariser les personnes, dont des familles avec enfants, les éloigner des structures d’accueil en favorisant ainsi la reconstitution de squats et campements indignes, particulièrement dans les grandes villes.

Enfin les associations rappellent que l’Etat a toujours la possibilité de requalifier le statut des personnes sous Dublin afin qu’elles puissent demander l’asile en France et bénéficier des conditions d’hébergement et d’accompagnement garanties par le droit commun.

Sur ces principes – notamment le respect du principe d’accueil inconditionnel dans l’hébergement et le respect des missions d’accompagnement des associations en faveur des personnes en situation de précarité, quelle que soit leur situation – les associations réitèrent leur demande d’être reçues et entendues par le chef de l’Etat.

Paris, le 8 décembre 2017

Associations signataires :

Fédération des acteurs de la solidarité /// Fédération entraide protestante /// Cimade /// Fondation de l’armée du salut /// Emmaüs France /// Emmaüs Solidarité /// Fondation Abbé Pierre /// Médecins du monde /// Secours catholique /// Uniopss /// Samu Social de Paris /// Dom’asile /// Ligue des droits de l’Homme /// Association des cités du Secours Catholique /// Le Refuge /// Amicale du nid /// Centre Primo Levi /// JRS France /// France Terre d’asile

Source: LES ASSOCIATIONS S’OPPOSENT AU TRI DES PERSONNES SANS-ABRI