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Ligue des droits de l'Homme

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Archives du tag : Partout dans le monde

BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée 30 août 2024

BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée
BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée
BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée

BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée

Communiqué commun dont la LDH est signataire

La LDH est l’une de six organisations alertant sur l’engagement de BNP Paribas dans une émission d’obligations de l’État d’Israël, dans un contexte de guerre dont la plus haute juridiction internationale a évoque un risque plausible de génocide de la population palestinienne.

Dans un contexte de violations massives des droits humains et du droit international humanitaire par l’armée israélienne, six organisations dont la LDH alertent sur l’engagement de BNP Paribas dans une émission d’obligations de l’État d’Israël.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la FIDH, l’Association France Palestine solidarité (AFPS), la Confédération générale du travail (CGT), la Plateforme des ONG pour la Palestine et l’Union syndicale solidaires ont envoyé le 2 août 2024 un courrier à la direction de BNP Paribas pour demander confirmation de cette information et, dans l’affirmative, quelles dispositions BNP Paribas comptait prendre pour s’en désengager et se remettre en conformité avec son devoir de vigilance et avec ses propres engagements.

D’après des documents de l’Autorité américaine des marchés financiers datés du 5 mars 2024, consultés par le quotidien L’Humanité, BNP Paribas s’est engagé à hauteur de 2 milliards de dollars dans une émission d’obligations de l’État d’Israël d’un montant de 8 milliards de dollars réalisée avec trois autres opérateurs financiers. Il s’agissait de la première opération financière de ce type pour Israël depuis le début de la guerre. En finançant la dette souveraine de l’Etat d’Israël, le groupe BNP Paribas contribue à la poursuite d’une guerre dont la plus haute juridiction internationale souligne qu’elle est porteuse d’un risque génocidaire.

BNP Paribas ne pouvait pas ignorer l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice du 26 janvier 2024, qui a acté du caractère plausible d’un génocide mené par l’État d’Israël contre la population palestinienne de la bande de Gaza. Depuis le début de l’opération militaire israélienne au lendemain du 7 octobre 2023, les violations massives des droits humains et du droit international humanitaire ont été largement documentées. Le groupe BNP Paribas a aussi apporté son soutien par cette émission d’obligations à la politique de colonisation agressive du territoire palestinien occupé, une des priorités de l’actuel gouvernement israélien. L’occupation prolongée du territoire palestinien vient d’être considérée comme illégale par un avis de la Cour internationale de justice du 19 juillet 2024 qui l’a assimilée à une annexion de facto. La Cour a rappelé que la colonisation de ce territoire occupé constitue un crime de guerre au regard de la Quatrième Convention de Genève.

En tant qu’entreprise, BNP Paribas a l’obligation de se conformer à son devoir de vigilance sur les conséquences de ses opérations en matière de respect des droits humains. Le code de conduite du groupe BNP Paribas indique par ailleurs que « le groupe ne souhaite notamment pas participer à une quelconque violation des droits de l’homme par l’intermédiaire de ses activités d’investissement et de financement ». Les six organisations se disent déterminées à poursuivre l’action pour obtenir le désengagement de BNP Paribas de ce financement révoltant.

Paris, le 30 août 2024

Source: BNP Paribas finance l’État israélien en pleine guerre contre la population civile de Gaza et dans le contexte d’une colonisation « priorité nationale » en Cisjordanie occupée

Sortir de l’impasse pour la libération de Georges Abdallah 7 avril 2024

Communiqué et lettre ouverte commune, dont la LDH est signataire, adressée au président de la République

Au mépris du droit, la France retient Georges Ibrahim Abdallah en détention depuis 37 ans. En détention depuis 1984, cela fait 25 ans qu’il aurait dû être libéré. Le 6 avril, il passera une nouvelle fois son anniversaire en prison. Il est aujourd’hui le prisonnier politique le plus ancien dans une prison française, et l’un des plus anciens en Europe. Cette situation est totalement contraire à la tradition de la France en matière de droits humains. Par deux fois, alors que la justice d’application des peines avait décidé la libération de Georges Ibrahim Abdallah, les ambassades des Etats-Unis et d’Israël, et même Hillary Clinton, alors secrétaire d’Etat des Etats-Unis, sont intervenues pour peser sur le cours de la justice de notre pays, et obtenir qu’il ne soit pas libéré et conduit au Liban. Nous le réaffirmons : ce n’est ni aux Etats-Unis ni à Israël de dicter la justice en France. Le 8 juin dernier, Georges Ibrahim Abdallah a déposé une nouvelle demande de mise en liberté. Le 29 juin, nos 14 organisations ont écrit au président de la République, pour lui demander de faire prendre sans tarder, par le ministre concerné, son arrêté d’expulsion vers le Liban. Nous lui avons demandé de prendre cette décision bien avant le jugement du tribunal de l’application des peines, en la mettant à l’abri de toute pression, et en rétablissant ainsi son caractère purement technique. Une fois ces conditions réunies, c’est à la Justice qu’il appartiendra, en toute responsabilité, en toute indépendance et de manière pleinement effective, de se prononcer sur sa libération comme elle l’a déjà fait à deux reprises. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse à ce courrier. La durée de la détention de Georges Ibrahim Abdallah, et le blocage des décisions de justice par le pouvoir exécutif, sont une honte pour la France. Il est urgent d’y mettre fin. Il est grand temps que Georges Ibrahim Abdallah soit enfin libéré, et puisse rejoindre sa famille au Liban ! À l’occasion de son anniversaire le 6 avril, nous tenons à rappeler ce déni de justice et envoyons de nouveau notre courrier au président de la République.

Signataires : Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité, Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), François Sauterey, co-président du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples, Mouvement de la Paix, Union Juive Française pour la Paix, Une Autre Voix Juive, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Union syndicale Solidaires, Syndicat national des enseignements de second degré, Confédération paysanne, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire.

Lettre ouverte adressée au président de la République

Monsieur le Président de la République,

Le 29 juin 2023, nous vous avons adressé ce courrier resté sans réponse à ce jour.
Par ce courrier, nous nous souhaitions attirer votre attention sur le cas de M. Georges Ibrahim Abdallah, condamné en 1987, libérable depuis 1999, et toujours en prison, alors que le tribunal de l’application des peines s’est prononcé par deux fois pour sa libération. En nous adressant à vous, nous nous plaçons sur le strict terrain du Droit.
En l’absence d’une décision d’expulsion par le gouvernement français, les décisions de la Justice pour sa libération conditionnelle n’ont pas pu être appliquées, et il est aujourd’hui le prisonnier politique le plus ancien dans une prison française, et l’un des plus anciens en Europe. Cette situation est totalement contraire à la tradition de la France en matière de droits humains.
Rappelons qu’en 2012 le tribunal de l’application des peines s’était prononcé pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah, sous réserve de son expulsion. Par la voix du ministre de l’Intérieur de l’époque, l’exécutif français, soumis à de fortes pressions internationales, avait refusé de signer l’arrêté d’expulsion. C’est donc le pouvoir exécutif qui, en dernier ressort, a rendu impossible la libération d’un détenu décidée par la Justice, une situation totalement anormale dans un système démocratique de séparation des pouvoirs.
Les spécificités juridiques du dossier de George Ibrahim Abdallah, dont la peine n’avait pas été assortie d’une interdiction de territoire sur l’ensemble du territoire français, font que sa libération ne pourra intervenir que si un arrêté d’expulsion (en l’occurrence vers le Liban comme il le demande) est pris à son sujet.
Le 8 juin dernier, Georges Ibrahim Abdallah a formulé une nouvelle demande de liberté conditionnelle. Dans ces conditions, nous vous demandons de faire prendre sans tarder, par le ministre concerné, son arrêté d’expulsion vers le Liban. En prenant cette décision bien avant le jugement du tribunal de l’application des peines, en la mettant à l’abri de toute pression, vous en rétablirez le caractère purement technique. Une fois ces conditions réunies, c’est à la Justice qu’il appartiendra, en toute responsabilité, en toute indépendance et de manière pleinement effective, de se prononcer sur sa libération.
Monsieur le Président de la République, nous vous demandons solennellement de ne pas manquer cette occasion d’en finir avec une détention dont la durée est une honte pour la France. Par la signature rapide d’un arrêté d’expulsion, le pouvoir exécutif n’a pas à décider sur le fond de la libération de Georges Ibrahim Abdallah, il remettra simplement la décision entre les mains de la Justice.
Nous sollicitons de votre part un rendez-vous pour évoquer avec vous plus précisément cette affaire, et la manière de sortir enfin d’une impasse qui est un déni de justice et qui ternit l’image de la France.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Signataires : Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité, Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme), François Sauterey, co-président du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples, Mouvement de la Paix, Union Juive Française pour la Paix, Une Autre Voix Juive, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, Union syndicale Solidaires, Syndicat national des enseignements de second degré, Confédération paysanne, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire.

Paris, le 3 avril 2024

Télécharger la lettre ouverte

Source: Sortir de l’impasse pour la libération de Georges Abdallah

Déclaration commune – La Commission européenne doit garantir un rôle significatif à la société civile dans le projet “Reconstruire l’Ukraine” 7 juillet 2022

Rapport de plusieurs organisations dont la LDH

En mai, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé la création de “RebuildUkraine”, une plateforme pour la reconstruction de l’Ukraine. En tant que société civile, nous saluons la création de “RebuildUkraine”. Cependant, nous sommes préoccupés par le fait qu’il n’est pas fait mention d’un rôle pour la société civile ukrainienne et européenne. 134 organisations de la société civile appellent la Commission européenne à garantir un rôle et des fonctions clairs au sein de la gouvernance de RebuildUkraine, y compris une consultation significative et un statut d’observateur officiel dans toutes les délibérations, pour les organisations de la société civile, les réseaux et les syndicats européens, ainsi que pour la société civile et les municipalités ukrainiennes.

Télécharger le rapport en anglais

Source: Déclaration commune – La Commission européenne doit garantir un rôle significatif à la société civile dans le projet “Reconstruire l’Ukraine”

Pour la Liberté, la Justice, la Démocratie et le respect des droits humains 24 février 2021

Appel commun et pétition, dont la LDH est signataire

Cliquez ici pour signer la pétition

Il y a 10 ans, en mars 2011, dans la foulée du Printemps arabe, commençaient les premières manifestations pacifiques contre le régime de Bachar Al-Assad. Elles furent immédiatement réprimées dans le sang par l’armée et les groupes paramilitaires. Le régime, avec l’aide de la Russie et des milices iraniennes, a utilisé contre le peuple syrien des armes lourdes, son aviation et ses armes chimiques. Les attaques ont été intentionnellement dirigées contre les civils et contre les infrastructures comme les hôpitaux et les écoles.

Le bilan, selon les différents observatoires (SNHR, OSDH), est tragique : 200.000 à 300.000 civils morts identifiés, mais le chiffre réel avoisine 500.000 civils et combattants ; plus de 130.000 détenus dans les geôles du régime ; près de 80.000 décédés sous la torture et les mauvais traitements, ou disparus.

La Syrie est aujourd’hui un champ de ruines; la moitié des infrastructures ont été détruites; 13,5 millions de personnes, soit près de 60 % de la population, ont besoin d’une aide humanitaire de base : nourriture, toit, eau potable, médicaments, produits d’hygiène, … Des millions d’enfants n’ont jamais connu les bancs de l’école.

Plus de 7 millions de Syriennes et de Syriens sont réfugiés hors du pays; plus de 7 millions ont été déplacés à l’intérieur. Le pays est détruit et ensanglanté. Il faudra plusieurs décennies pour le reconstruire. Nous n’acceptons pas que Syriennes et Syriens restent pris en otage par la Russie, la Turquie et l’Iran, ni leur abandon par la communauté internationale. Bien au contraire, nous affirmons que le devenir du peuple syrien martyrisé par Bachar Al-Assad, et dans certaines régions sous la férule de Daesh et des groupes intégristes qui jouent son jeu, nous concerne pleinement.

♦ Pas de normalisation avec le régime de Bachar Al-Assad.
♦ Plus que jamais, nous restons solidaires du peuple syrien et refusons toute impunité pour les responsables des crimes de guerre et crimes contre l’Humanité commis depuis 10 ans.

Cliquez ici pour signer la pétition

Premiers signataires : 

Personnalités : Michel MORZIÈRE, Président d’honneur de Revivre ; Gérard LAUTON, Secrétaire du CPSLD; Hala ALABDALLA, Cinéaste ; Marcel BOZONNET, Comédien ; François BURGAT, Politologue, Aix-en-Provence ; Jean-Paul CHAGNOLLAUD, Professeur des universités émérite ; Catherine COQUIO, Professeure, Université Paris Diderot; Irèna DESFONTAINES, Collectif des Amis d’Alep ; Bernard DREANO, Altermondialiste ; Olivier FAURE, Député de Seine-et-Marne ; Jean-Pierre FILIU, Professeur à Sciences-Po Paris; Jacques GAILLOT, Évêque ; Geneviève GARRIGOS, Conseillère de PARIS ; Raphaël GLUCKSMANN, Eurodéputé ; Guillaume GOUFFIER-CHA, Député ; Sébastien GRICOURT, Directeur de l’Observatoire Balkans de la Fondation Jean Jaurès; Isabelle HAUSSER, Écrivaine ; Albert HERSZKOWICZ, Médecin, Président de MEMORIAL 98 ; Joël HUBRECHT, Juriste ; Élisabeth KERTESZ-VIAL, MCF* honoraire ; Firas KONTAR, Juriste ; Michelle LAUTON, MCF* honoraire ; Agnès LEVALLOIS, Maître de recherche (Moyen-Orient); Didier MAGNE, ex Directeur de projets internationaux ; Ziad MAJED, Professeur universitaire ; Farouk MARDAM BEY, Éditeur; Roland MÉRIEUX (ENSEMBLE); Henri MERMÉ (ENSEMBLE); Samira MOBAIED, Syriens Chrétiens pour la Paix (SCP-FRANCE); Raphaël PITTI, Médecin Humanitaire ; Jean-Luc RAYNAUD, Auteur-réalisateur; Hélène ROUDIER DE LARA, Professeur émérite de Philosophie ; Malik SALEMKOUR, Président de la LDH; Annie SARTRE-FAURIAT, Professeur des universités émérite ; Francis SITEL (ENSEMBLE);Béatrice SOULÉ, Réalisatrice ; Aurélien TACHÉ, Député du Val d’Oise et Co-président des NOUVEAUX DÉMOCRATES ; Mohamad TAHA, Président du CPSLD; Christian TERRASS, fondateur et éditeur de GOLIAS ; Leïla VIGNAL, MCF*, Université Rennes 2 ; Emmanuel WALLON, Professeur, Université Paris Nanterre ; Nicole WOLKONSKY, Présidente d’un Pôle des Métiers d’Art;

Organisations : Revivre ; Collectif pour une Syrie libre et démocratique (CPSLD) ; Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; GOLIAS ; MEMORIAL 98 ; Syriens Chrétiens pour la Paix (SCP-France) ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Réseau EUROMED-France (REF) ; ATTAC ; Parti Socialiste (PS) ; ENSEMBLE ; Europe-Écologie-Les Verts (EELV)

Paris, le 22 février 2021

Source: Pour la Liberté, la Justice, la Démocratie et le respect des droits humains

Pour la libération immédiate et sans conditions des 12 hommes condamnés à mort pour des crimes avoués sous la torture et la mise en place d’un moratoire officiel sur l’application de la peine de mort à Bahreïn 3 février 2021

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Ce mardi 2 février 2021, le Conseil de Paris va se prononcer sur le renouvellement de la subvention annuelle de 500 000€ attribuée au Paris Football Club (Paris FC). Le 27 juillet dernier, le Paris FC a annoncé avoir conclu un accord avec le Royaume de Bahreïn, lui cédant 20% des parts du club.

Depuis 2011, le gouvernement de Bahreïn réprime violemment toute forme d’opposition et bafoue les droits humains de sa population. En s’associant à des sports populaires comme le football, les autorités du Royaume tentent de distraire le grand public et de “laver” leurs abus grâce au sport (“Sport-Whitewashing“).

Depuis le début de la saison 2020-2021, les mots “Victorious Bahrain” figurent ainsi sur les maillots parisiens. Face aux graves violations des droits humains commises par le gouvernement de Bahreïn et compte tenu des engagements de la Mairie de Paris pour ces mêmes droits, les signataires de cette déclaration demandent :

1. À la Mairie de Paris de réaffirmer publiquement son opposition à la peine de mort et son soutien aux prisonniers politiques bahreïniens.

2. Que le Conseil de Paris engage des discussions avec les représentants du Paris FC dans le but d’intégrer à leur relation une sensibilisation et un dialogue sur les questions de protection et de promotion des droits humains.

3. Dans ce même esprit, que les interventions et divers programmes socio-éducatifs organisés par le club auprès des jeunes de la ville de Paris, comportent un volet consacré aux enjeux liés au respect des droits humains et à l’abolition de la peine de mort.

La Mairie de Paris est l’un des plus anciens partenaires du Paris FC et se doit de poursuivre son engagement historique et idéologique en faveur de la défense des droits humains et du combat pour l’abolition de la peine de mort. Ses élus ont souvent exprimé leur opposition ferme à la peine de mort dans le monde. En 2018, le Conseil de Paris a décidé d’attribuer la citoyenneté d’honneur de la ville de Paris à Nabeel Rajab. La maire de Paris avait alors déclaré que ce geste contribuait « à mettre en lumière la situation […] de toute personne aujourd’hui emprisonnée ou persécutée dans le monde en raison du non-respect de la liberté d’expression, d’opinion et d’informer […] la ville de Paris est très attachée à ces principes ». Plus récemment, la présidente de la commission du Conseil de Paris a rappelé que le Conseil de Paris « continuera de se mobiliser pour tous ceux qui sont détenus arbitrairement » par un régime oppressif.

Pour rappel : En 2017, les autorités de Bahreïn ont mis fin au moratoire sur la peine de mort qui était en place depuis 1996. Arrêtés et détenus arbitrairement, torturés jusqu’à ce qu’ils avouent des crimes qu’ils n’avaient pas commis ou jugés lors de procès de masse, Ali al-Singace, Abbas al-Samea, Sami Mushaima et Ali al-Arab et Ahmed al-Malali ont tous été exécutés entre 2017 et 2019. Actuellement, 12 hommes sont dans le couloir de la mort, sans plus aucun recours judiciaire à leur disposition : Sayed Ahmed al-Abbar, Husain Ali Mohamed, Husain Abdulla Marhoon Rashid, Moosa Abdulla Moosa Jaafar, Husain Ebrahim Ali Husain Marzooq, Salman Isa Ali Salman, Maher Abbas al-Khabaz, Zuhair Ibrahim Jasim Abdullah, Husain Abdulla Khalil Rashid, Mohammed Ramadhan et Husain Ali Moosa Hussain.

L’un d’entre eux, Mohammed Ramadhan, a notamment expliqué que les officiers qui l’ont interrogé et torturé lui avaient dit qu’ils savaient qu’il était innocent et qu’ils « attendaient juste un incident majeur pour l’en accuser ». Les 12 hommes actuellement dans le couloir de la mort sont dans une situation de risque d’exécution imminent. Des discussions entre les membres du Conseil de Paris, ainsi qu’avec les partenaires de la ville pourraient sauver la vie de ces prisonniers politiques innocents, emprisonnés suite à leur implication dans le mouvement pro-démocratie, comme le fut Nabeel Rajab.

Dans la situation actuelle, la mairie de Paris, Ville des droits humains, bénéficie d’une plateforme de choix pour s’engager, par le biais de déclarations officielles et de dialogues cruciaux, pour la défense des droits humains. Grâce à la mobilisation de la communauté internationale, et notamment de la mairie de Paris, Nabeel Rajab a finalement été libéré en juin dernier. Ces derniers mois, de nombreuses personnalités publiques, politiques, organisations intergouvernementales ou non-gouvernementales ont condamné la violence du régime en place. Nous profitons de cet élan pour obtenir un moratoire officiel sur l’application de la peine de mort à Bahreïn.

Signataires : Americans for Democracy and Human Rights in Bahrain (ADHRB) Association des chrétiens contre la torture et la peine de mort (Acat) Avocats sans frontières France (ASF France) Coalition mondiale contre la peine de mort Ensemble contre la peine de mort (ECPM), Fédération internationale pour les droits de l’Homme (FIDH) Ligue des droits de l’Homme (LDH).

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Paris, le 2 février 2021

Source: Pour la libération immédiate et sans conditions des 12 hommes condamnés à mort pour des crimes avoués sous la torture et la mise en place d’un moratoire officiel sur l’application de la peine de mort à Bahreïn

Journée internationale des droits de l’Homme : les défenseurs des droits humains restent la clef pour combattre les inégalités 14 décembre 2019

Déclaration d’Alice Mogwe, présidente de la FIDH

Des soulèvements populaires secouent toutes les régions du monde. Bien qu’apparemment disparates et déconnectés, ces mouvements ont une toile de fond commune : le rejet d’un modèle socio-économique élitiste qui favorise les inégalités, la corruption, la discrimination, les abus de pouvoir et les violations des droits humains. En réponse, il est demandé de bâtir des sociétés plus résilientes, plus inclusives, plus respectueuses et plus équitables afin que les communautés et les individus puissent s’épanouir. Ceci, alors que le monde est marqué par le racisme, les discours de haine, les brimades et la menace existentielle du changement climatique.
Ces soulèvements populaires sont des manifestations nées d’expériences vécues d’exclusion. En général, ils ne s’articulent pas autour d’une idéologie ou d’un parti politique, ils transcendent les mouvements politiques existants. Ils sont la voix de ceux qui se sentent réduits au silence et exclus des systèmes de gouvernance. Nous devons rendre hommage ici au courage des femmes, des hommes et des autres, jeunes et moins jeunes, qui sont descendus dans la rue, souvent dans des pays où le droit de manifester ou le droit de revendiquer des droits sont bafoués et réprimés.
En ce 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) en 1948, nous mesurons combien ce texte permet de mesurer nos réalisations et défis dans les sphères civiles, politiques, économiques, sociales, culturelles et en matière de développement.
La DUDH fournit également les orientations nécessaires pour la résolution de ces crises, grâce au respect et à la protection, notamment, du droit de manifester ; du droit à la liberté d’expression ; du droit à une égale protection de la loi ; du droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de la personne ; du droit à l’éducation, aux soins de santé, à l’alimentation, au logement et à la sécurité sociale ; de l’égalité entre les femmes, les hommes et les autres ; du droit d’être libre de toute forme de discrimination ; du droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; du droit à un procès équitable et à un procès équitable ; du droit de ne pas être torturé, arrêté ou détenu de façon illégale ou arbitraire.
Les organisations de défense des droits humains de par le monde s’emploient aujourd’hui activement à remettre en question ce statu quo en recourant aux tribunaux et à des institutions démocratiques efficientes, en dénonçant les violations des droits humains, en informant davantage le public par les médias, en ayant recours aux mécanismes régionaux et internationaux – chaque fois dans le but de redresser des injustices, faire dire le droit et encourager les États à assurer la protection des leurs citoyen-ne-s.
Pourtant, les défenseur.e.s des droits humains sont de plus en plus pris pour cible en raison de leur travail, par le biais de menaces, de campagnes de diffamation, d’intimidation, de harcèlement et de disparitions forcées. En 2018, au moins 318 défenseur-e-s ont été tué-e-s pour avoir défendu les droits humains. Des représailles ont été exercées contre des défenseur-e-s des droits humains en Turquie, par exemple, où des organisations humanitaires et de défense des droits humains ont été fermées et des défenseur-e-s arrêté-e-s et emprisonné-e-s. Au Honduras, au début de cette année, plus de 200 défenseur-e-s des droits humains avaient été attaqué-e-s.
En décembre 2018, au nom de centaines de défenseur-e-s des droits humains réunis au Sommet mondial des défenseurs des droits humains à Paris en octobre 2018, j’ai présenté à l’Assemblée générale des Nations unies, la Déclaration du Sommet mondial des défenseur-e-s des droits humains. A travers elle, nous dénoncions comment, partout dans le monde, ceux qui défendent les droits de tous sont intimidés, harcelés, attaqués, emprisonnés ou même tués. Nous appelions les États « à reconnaître le rôle essentiel des défenseur-e-s des droits humains, à protéger les personnes en danger et à prendre des mesures concrètes pour favoriser un environnement sûr et favorable, notamment par l’adoption de plans d’action nationaux pour la protection des défenseurs des droits humains ».
Au cours de l’année écoulée, alors que les soulèvements populaires se sont multipliés, la répression contre les défenseur-e-s n’a fait qu’augmenter, et plus particulièrement dans les cas où ils ont exigé une justice sociale, économique ou environnementale. Pourtant, ces défenseur-e-s sont les acteurs du changement dans et pour nos sociétés. Ils sont les observateurs, les lanceurs d’alerte et les gardiens de notre bien-être collectif.
Cependant, en raison de la mainmise des États sur les mécanismes d’enquête et les institutions judiciaires régionaux et internationaux indépendants, la capacité des défenseurs à protéger les droits humains est limitée. Des organes tels que la Cour pénale internationale, les procédures spéciales et les organes conventionnels des Nations Unies, ou encore les mécanismes régionaux des droits humains, sont menacés du fait de leur dépendance budgétaire vis-à-vis des États membres. Ils risquent également de devenir désarmés quand leurs recommandations ne sont pas respectées ou mises en œuvre par les États membres, au prétexte de la souveraineté de ces derniers.
Le populisme et le nationalisme sont en hausse – utilisés comme un cri de ralliement par des dirigeants politiques incapables de répondre aux besoins de leurs sociétés, qui sont, par conséquent, déchirées par des inégalités socio-économiques radicales.
A l’occasion des anniversaires de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (10 décembre 1948) et de la Déclaration internationale sur les défenseurs des droits de l’Homme (9 décembre 1998), unissons-nous – mouvements citoyens et organisations de la société civile – pour consolider les trois piliers essentiels d’un ordre public mondial basé sur les droits humains : la défense des normes universelles des droits humains ; la protection des défenseur-e-s ; le renforcement des institutions indépendantes qui veillent au respect des droits humains. Ces trois éléments constituent la boussole qui nous oriente et nous guide vers des sociétés épanouies où la dignité de chacune et chacun est respectée et défendue.

Paris, le 10 décembre 2019

Source: Journée internationale des droits de l’Homme : les défenseurs des droits humains restent la clef pour combattre les inégalités

G7 : la lutte contre les inégalités doit se faire avec la société civile, pas avec des régimes répressifs 26 août 2019

Lettre ouverte dont la LDH est signataire

Du 24 au 26 août 2019, le président français Emmanuel Macron accueillera à Biarritz un G7 contre les inégalités, notamment femmes-hommes. La FIDH et 68 de ses organisations membres à travers le monde s’étonnent qu’à cette occasion l’Élysée, prétendant élargir la participation au sommet, ait invité des Etats notoirement coupables de violations graves et systématiques des droits humains tels que l’Inde et l’Égypte, et ait rencontré le président russe Vladimir Poutine quelques jours seulement avant le sommet. L’Union africaine et le G5 Sahel seront également représentés au moment où les violations des droits humains perpétrées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel sont de plus en plus dénoncées. Nous pressons le président français Emmanuel Macron d’aborder sérieusement la question des inégalités, en mettant les représentants des populations affectées, la société civile ainsi que les droits humains au cœur des débats, et en appelant à la mise en œuvre effective des recommandations pertinentes des représentants spéciaux des Nations unies.

Ce sommet « au format renouvelé » – selon la communication présidentielle – ayant pour thème la lutte contre les inégalités, en particulier femmes-hommes, était supposé comprendre la participation d’ « acteurs clés de la société civile ». Pourtant, il ne devrait finalement être ouvert qu’à seulement dix personnalités issues d’organisations nationales et internationales, lesquelles ne sont pour l’instant pas admises  dans la plupart des enceintes de discussions, dont le centre des médias. Alors qu’il est indispensable que les acteurs et actrices majeur-e-s de la lutte contre les inégalités, que sont les défenseur.es des droits humains, et en particulier les associations féministes, puissent participer pleinement et activement aux discussions. Seule cette participation donnerait crédit à la volonté proclamée de l’Elysée de faire évoluer le format du groupe dans le sens d’un partenariat renouvelé attaché aux valeurs démocratiques.

A l’inverse, la démarche actuelle qui consiste à réduire la participation de la société civile, tout en appuyant celle de régimes qui violent quotidiennement les droits fondamentaux, et contribuent ainsi à creuser les inégalités, hypothèque gravement la crédibilité du sommet à traiter de son sujet. Ceci est d’autant plus préoccupant que ces Etats sont, selon la communication de l’Elysée, élevés au rang des Nations partageant un engagement aux valeurs démocratiques.

Le régime du président russe Vladimir Poutine, loin de défendre les libertés fondamentales, se montre déterminé à venir à bout par tous les moyens de la contestation pacifique qui secoue Moscou depuis plusieurs semaines. A cette répression interne s’ajoute que la Russie, soutien sans faille de Bachar El Assad en Syrie, s’est potentiellement rendue complice de graves violations du droit international humanitaire. De plus, la Russie est un mauvais exemple en matière de protection des droits des femmes et des minorités sexuelles, ainsi que le démontre la décision sans précédent des autorités russes en 2017 de dépénaliser les violences domestiques, ainsi que l’absence d’enquête sur la répression à l’encontre de femmes et d’hommes homosexuel-le-s en Tchétchénie. Nous rappelons qu’en 2014 la Russie avait été exclue de l’ex-G8 en raison de l’annexion de la Crimée. La rencontre, seulement cinq jours avant le G7, entre les présidents Poutine et Macron semble suggérer que ce dernier serait disposé à envisager un rapprochement de la Russie avec ce groupe malgré que la situation en Crimée se soit détériorée.

S’agissant de l’Egypte, nos organisations n’ont eu de cesse depuis de nombreuses années de dénoncer la répression sanglante à laquelle le régime d’Abdel Fattah Al-Sissi s’adonne à l’encontre de sa population. Malgré les graves violations des droits humains commises dans le cadre de cette répression en partie « made in France », le gouvernement français continue, sous couvert de lutte contre le terrorisme, à autoriser le transfert au régime égyptien de matériel militaire et de surveillance potentiellement utilisé à des fins de répression interne, ce qui est contraire à ses engagements internationaux. Enfin, l’impunité quasi totale relative au harcèlement sexuel et aux mutilations sexuelles féminines, pour ne citer que quelques unes des violences basées sur le genre commises à grande échelle en Egypte, ne fait qu’ajouter au questionnement lorsqu’il s’agit d’inviter ce régime à un G7 dédié en partie au combat pour l’égalité femmes-hommes.

Ce sommet est aussi annoncé, par l’Elysée, comme un moment d’échange pour « bâtir un partenariat d’égal à égal » avec le continent africain. Ainsi, les présidents burkinabè, égyptien et sénégalais sont invités en leurs qualités respectives de président du G5-Sahel, de l’Union africaine, et de l’Agence de développement de l’Union africaine. Moussa Faki, président de la Commission africaine, est également convié. Sur le plan sécuritaire, les populations africaines demeurent les premières victimes des attaques terroristes, des exactions commises lors d’opérations anti-terroristes, ou encore des amalgames entre terrorisme, rébellion, opposition politique et engagement associatif pacifique.

Face à la résurgence de Boko Haram menaçant les États frontaliers du lac Tchad, ou encore aux violences inter-communautaires récurrentes au centre du Mali, nos organisations rappellent que la lutte contre le terrorisme n’est pas uniquement militaire, et doit nécessairement s’inscrire dans le respect des droits humains, de l’état de droit et des principes démocratiques, le renforcement de la lutte contre l’impunité, et le développement de politiques publiques visant à garantir un développement économique et social égalitaire et durable aux populations, notamment les plus jeunes.

L’Inde est une autre invitée et cliente des armes françaises (la première selon les chiffres disponibles pour la période 2009-2018) tandis que doit être déplorée la répression en cours au Jammu-et-Cachemire, où plus de 500 personnes auraient fait l’objet d’arrestations arbitraires ces derniers jours, non seulement en termes de libertés individuelles, mais aussi  en raison des graves menaces sur la paix et la sécurité internationales posées par les récentes décisions des autorités indiennes au Cachemire. 

Nous renouvelons notre demande au gouvernement français de revoir les modalités de sa coopération et de ses partenariats stratégiques avec les Etats peu scrupuleux des droits humains.

Le Rapporteur spécial des Nations unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’Homme, Philip Alston, déplorait déjà en 2015 l’absence des droits humains dans le débat sur les inégalités, rappelant leur place essentielle si l’on veut en venir à bout. Il soulignait encore en juin 2019 le lien entre ces questions et la crise climatique. Ajouté aux rapports des autres procédures spéciales du Conseil des droits de l’Homme, le constat est sans appel : on ne peut traiter de la question des inégalités sans œuvrer au respect des droits humains, à la responsabilisation des acteurs économiques tant publics que privés, et à la participation pleine et entière de la société civile.

En conséquence, nous appelons le président Macron à placer le respect et la réalisation des droits humains, leurs défenseurs et les populations affectées au cœur des débats ; et nous appelons à ce que ce sommet du G7 débouche effectivement sur des engagements clairs des Etats participants à mettre en œuvre les recommandations pertinentes des représentants spéciaux des Nations unies qui traitent des inégalités et de la crise climatique. 

Le 22 août 2019

Signataires :

FIDH – Fédération internationale pour les droits humains et les ligues membres de la FIDH suivantes : Albanian Human Rights Group, Alternative ASEAN Network on Burma – ALTSEAN-Burma (Birmanie), Anti-discrimination Center Memorial (Russie), Armanshahr/OPEN ASIA (Afghanistan), Asociación pro derechos humanos de España, Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM), Association marocaine des droits humains (AMDH), Bir Duino-Kyrgyzstan, Cairo Institute for human rights studies (Egypte), Center for civil liberties (Ukraine), Centre libanais des droits humains, Civic committee for human rights (Croatie), Collectif des familles de disparus en Algérie, Commission for the disappeared and victims of violence – KontraS (Indonésie), Dishwanelo – The Botswana Centre for Human Rights, Finnish League for Human Rights, FLAC Free Legal Advice Centres Ltd. (Irlande), Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, Foundation for Human Rights Initiative (Ouganda), Groupe Lotus (République démocratique du Congo), Hellenic League for Human Rights (Grèce), Human Rights Association (Turquie), Human Rights Center (Géorgie), Human Rights Center Memorial (Russie), Human Rights Center Viasna (Biélorussie), Human Rights Club (Azerbaïjan), Human Rights Commission Pakistan, Human Rights in China, Human Rights Society of Uzbekistan, International Campaign for Tibet, International Legal Initiative Foundation – ILI (Kazakhstan), Internet Law Reform Dialogue – iLaw (Thaïlande), Iranian League for the Defence of Human Rights (LDDHI), Justice for Iran, Kazakhstan International Bureau for Human Rights and the Rule of Law, Kylym Shamy (Kirghizistan), La Ligue Guinéenne des droits de l’Homme (Guinée-Bissau), Lao Movement for Human Rights, Latvian Human Rights Committee, Lawyers for Human Rights – South Africa, LDH – Ligue des droits de l’Homme (France), League for Defence of Human Rights – LADO (Roumanie), Legal Aid Society (Ouzbékistan), Legal and Human Rights Centre (Tanzanie), Legal Clinic « Adilet » (Kirghizistan), Liga Voor Mensenrechten (Belgique), Ligue Algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Ligues des électeurs (République démocratique du Congo), Ligue Iteka (Burundi), Ligue ivoirienne des droits de l’Homme, Ligue sénégalaise des droits humains (Sénégal), Ligue tchadienne des droits de l’Homme, Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Maison des droits de l’Homme du Cameroun, Odhikar (Bangladesh), Organisation guinéenne des droits de l’Homme et du citoyen (Guinée), Organisation Marocaine des droits Humains, Organisation nationale des droits de l’Homme (Sénégal), Palestinian Human Rights Organisation (PHRO) (Liban), People’s Watch (Inde), Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme – RADDHO (Sénégal), Réseau Doustourna (Tunisie), Suara Rakyat Malaysia (SUARAM), Sudanese Human Rights Monitor, Taiwan Association for Human Rights, The Public Committee against Torture in Israel, The Sisters’ Arab Forum for Human Rights (SAF) (Yémen), Vietnam Committee on Human Rights.


Source: G7 : la lutte contre les inégalités doit se faire avec la société civile, pas avec des régimes répressifs

« Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante » 20 août 2019

Lettre ouverte LDH, Acat, ECPM, Mémorial 98 et Solidarité Chine

à Emmanuel Macron, président de la République, Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et François Croquette, ambassadeur pour les droits de l’Homme chargé de la dimension internationale de la Shoah, des spoliations et du devoir de mémoire

« Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

Depuis plus de deux mois la population de Hong Kong réclame en masse dans la rue que le pouvoir mis en place par Pékin respecte les accords concernant la cession à la Chine de l’ancienne colonie britannique et des Nouveaux Territoires. Depuis ce mardi 6 août 2019, elle se voit menacée d’une intervention armée qui, au regard de toutes les situations semblables, récentes ou passées, risque forcément d’être meurtrière.

Devant la menace d’une répression sanglante, nous demandons au gouvernement français ainsi qu’aux autres gouvernements européens d’affirmer avec force et au plus vite leur vive réprobation d’une solution militaro-policière violente et d’exiger le respect par la Chine du droit au suffrage universel énoncé dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

Le Bureau pékinois des affaires de Hong Kong et Macao a adressé lors d’une conférence de presse, tenue le 6 août dernier, un avertissement à ce qu’il qualifie de « tout petit groupe de criminels violents et sans scrupules et les forces répugnantes qui se cachent derrière eux » : « À jouer avec le feu, vous allez vous brûler à coup sûr. Ce n’est qu’une question de temps, le châtiment viendra. » a-t-il déclaré.

Les protestataires de Hong Kong ont voulu d’abord rejeter le danger immédiat d’un projet de loi d’extradition vers la Chine qui aurait rendu tout récalcitrant justiciable d’un appareil judiciaire chinois qui ignore le respect de la Constitution, la séparation des pouvoirs, l’indépendance des juges et le libre exercice de leur profession par les avocats saisis de dossiers « sensibles ». Sans oublier les condamnations à la peine capitale qui pourraient être prononcées.

Mais par-delà cette crainte immédiate, il y a le désir de fonder sur le suffrage universel la vie politique du territoire, pour que l’exécutif et le Conseil législatif émanent de la population dans son ensemble et non de corps électoraux restreints et désignés de telle manière que Pékin en aura toujours le contrôle. Le suffrage universel, promis dans la loi fondamentale qui organise le territoire, est toujours reporté et refusé. Ce refus est évidemment prévisible, de la part d’un pouvoir qui depuis soixante-dix ans refuse le suffrage universel à son milliard de ressortissants : l’on voit mal pourquoi il courrait le danger de l’accorder à Hong Kong.

La Chine ne veut pas s’embarrasser des libertés de Hong Kong et se donne le droit d’y faire la loi s’il en est besoin. « La Chine ne sera pas faible avec ceux qui enfreignent la loi, menace Pékin. Ne sous-estimez jamais la ferme détermination et la puissance immense du gouvernement central ».

A l’heure où se durcit la menace d’une intervention armée, il est du devoir de la communauté internationale de peser pour éviter une répression sanglante.

Le 12 août 2019,

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Signataires : Acat France – Action des chrétiens contre la torture, ECPM – Ensemble contre la peine de mort, LDH – Ligue des droits de l’Homme, Mémorial 98, Solidarité Chine

Source: « Il est du devoir de la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement chinois pour éviter une répression sanglante »

L’État français livre des bateaux à la Libye : des ONG saisissent la justice ! 30 avril 2019

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Nos huit associations saisissent aujourd’hui la justice pour dénoncer la complicité de la France dans les violations des droits humains en Libye. Elles demandent auprès du tribunal administratif de Paris la suspension d’une livraison d’équipements prévue par le ministère des Armées à destination des garde-côtes libyens compte tenu de doutes sérieux sur sa légalité.

En février dernier, Florence Parly, ministre des Armées, annonce l’achat par la France de six embarcations rapides au profit des garde-côtes libyens pour faire face au « problème de l’immigration clandestine ». Pour la première fois, la France affiche publiquement une collaboration bilatérale directe et concrète avec les garde-côtes libyens. En achetant six bateaux pour leur compte, la France participe au cycle de violations des droits humains commis en Libye à l’encontre des réfugiés et des migrants en donnant des moyens logistiques pour les intensifier.

La France contrevient aussi à ses engagements internationaux que sont le Traité sur le commerce des armes et la Position commune 2008/944/PESC de l’Union européenne qui lui interdisent de procéder à des transferts de matériel militaire vers des pays où ils risquent d’être utilisés pour commettre ou faciliter des violations graves des droits humains.

Les garde-côtes libyens ont pourtant, à plusieurs reprises, délibérément mis en danger la vie et la sécurité des réfugiés et migrants qu’ils sont censés secourir : en repoussant à l’eau des personnes en détresse, en les menaçant de leurs armes, en tirant des coups de feu. Des cas de vols sur les rescapés ont été également recensés, de même que des menaces à l’encontre d’équipages de navires d’ONG engagées dans des opérations de sauvetage.

En livrant ces bateaux aux garde-côtes libyens, la responsabilité de la France est d’autant plus importante que la plupart des personnes actuellement détenues dans les centres de détention en Libye ont été interceptées en mer par les garde-côtes libyens. Les réfugiés et migrants sont systématiquement transférés dans des centres de détention où ils sont maintenus dans des conditions inhumaines. Les viols, la torture, les exécutions extrajudiciaires, le travail forcé et l’esclavage font partie des violences extrêmes auxquelles sont exposés les réfugiés et migrants en Libye.

L’État français ne peut ignorer la situation qui prévaut en Libye et les conséquences de cette livraison sur la vie et la sécurité de ces personnes : la France devient officiellement complice des atteintes commises à leur encontre.

Ces bateaux sont le symbole de l’externalisation vers la Libye des politiques européennes de contrôle des migrations. Depuis plusieurs années, nos associations et des instances internationales alertent régulièrement sur les conséquences de cette collaboration pour les droits des personnes migrantes et réfugiées qui sont piégées dans cet enfer. Les soutiens financiers et matériels des gouvernements européens aux garde-côtes libyens se sont accélérés ces dernières années, en échange de leur coopération en vue d’empêcher les réfugiés et les migrants d’atteindre les côtes européennes.

COMPLÉMENTS D’INFORMATION

– Sur le recours déposé devant le tribunal administratif

Les huit ONG demandent la suspension de la décision de livrer des embarcations à la marine libyenne compte tenu du doute sérieux pesant sur la légalité de la décision révélée par la ministre des Armées. Cette suspension est demandée dans l’attente d’une décision définitive du juge administratif sur cette question. Les ONG sont représentées par maître Crusoé. Elles invoquent : 1) la violation des embargos onusien et européen sur la livraison de matériel militaire à la Libye ; 2) les règles relatives au transfert d’équipements militaires, au premier rang desquelles le Traité sur le commerce des armes imposant à la France de ne pas procéder à du transfert de matériel militaire qui aurait pour conséquence de violer le droit international ; 3) la responsabilité de la France « pour fait internationalement illicite » du fait des conséquences prévisibles de la livraison des six embarcations sur les droits humains des migrants et réfugiés interceptés puis débarqués sur le sol libyen.

– Sur les bateaux considérés comme équipement militaires

Le ministère des Armées a précisé publiquement, le 21 février 2019, qu’il était question de fournir des embarcations rapides à coque semi-rigide produites par l’entreprise française Sillinger. Selon les informations publiques disponibles, il s’agirait d’embarcations de 12 mètres de long, qui seraient fournies sans armement ni support pour armement. Selon la législation française sont considérés comme des navires de guerre, ceux « spécialement conçus ou modifiés pour l’usage militaire, quel que soit leur état d’entretien ou de service, et qu’ils comportent ou non des systèmes de lancement d’armes ou un blindage ». Ces embarcations étant considérées comme du matériel de guerre, elles sont soumises au régime d’autorisation des exportations de matériels de guerre, même s’il s’agit comme dans le cas présent d’une cession gratuite. Une évaluation du risque à l’exportation de ces six embarcations aurait dû être réalisée en se fondant sur le Traité sur le commerce des armes ainsi que sur la Position commune 2008/944/PESC du Conseil du 8 décembre 2008, qui définit des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires. Aujourd’hui, l’absence de transparence sur les exportations d’équipements militaires est telle qu’il est impossible de vérifier si la France s’est conformée à ses engagements internationaux.

Sur la situation des réfugiés et migrants en Libye

Plus de 6 500 réfugiés et migrants sont actuellement arbitrairement détenus dans une quinzaine de centres de détention libyens, officiellement sous l’autorité du ministère de l’Intérieur. Parmi ces personnes détenues, environ 3 000 le sont dans des zones où se déroulent les combats en cours depuis le 4 avril 2019 ou à proximité. Bloquées, exposées aux tirs croisés, et avec un accès encore plus restreint que d’ordinaire à des ressources vitales, elles doivent être évacuées de toute urgence hors de Libye.

Signataires : Amnesty international, Médecins sans frontières, Gisti, Ligue des droits de l’Homme, la Cimade, Avocats sans frontières, ASGI, Migreurop

Paris, le 25 avril 2019

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Source: L’État français livre des bateaux à la Libye : des ONG saisissent la justice !

L’appel mondial des défenseurs des droits humains 5 décembre 2018

Appel de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme et de la FIDH, signé par la Ligue des droits de l’Homme
Il y a vingt ans, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait une déclaration dans laquelle les gouvernements du monde entier s’engageaient à protéger et promouvoir le travail des défenseurs des droits humains. En décembre 2018, une session spéciale des Nations Unies sera consacrée aux défenseurs. Nous y remettrons un appel écrit par les défenseurs et porté par des milliers de voix, les vôtres !Un défenseur des droits humains est quelqu’un qui lutte pour plus de justice. Ils sont des milliers, des millions à travers le monde, mobilisés, individuellement ou en association avec d’autres, pour la défense de toutes sortes de droits humains. Certains militent pour que l’on puisse aimer qui l’on a envie d’aimer, peu importe son genre. D’autres encore sont des paysans qui veulent protéger leurs terres face aux sociétés extractives, qui polluent et assèchent leurs ressources naturelles. Ce sont des personnes courageuses, le plus souvent inconnues, et elles sont attaquées.Aujourd’hui, des gouvernements et des entreprises essaient de les faire taire en les traitant injustement de criminels, de terroristes ou d’agents de l’étranger. Les défenseurs sont menacés, attaqués, emprisonnés, et même, pour un grand nombre d’entre eux, assassinés.Trop c’est trop, unissons nos voix pour faire en sorte que la communauté internationale ne puisse plus nous ignorer, signez l’appel et relayez le dans vos réseaux !

Nous avons besoin de vous ! Ensemble, citoyens et défenseurs des droits humains, exigeons des gouvernements qu’ils respectent leurs engagements et protègent enfin celles et ceux qui défendent nos droits au quotidien !

Signez pour exiger des gouvernements :

- l’arrêt des attaques, des stratégies de diffamation et de stigmatisation de celles et ceux qui défendent nos droits ;
- qu’ils respectent enfin leur engagement en les protégeant réellement, en particulier ceux et celles qui sont attaqués en raison de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle, de leur origine ethnique et de leur race, de leur religion, de leur profession, de leur classe sociale ou encore de leur âge.


Aidez-nous à atteindre 1 Million de signatures : signez l’appel

Pour cet appel mondial, nous avons besoin de faire front commun, et ensemble, avec votre soutien, nous ferons entendre nos voix au plus haut niveau, saisissons-nous de cette occasion unique !

Paris, le 30 novembre 2018


Source: L’appel mondial des défenseurs des droits humains