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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Maghreb – Moyen-Orient

Nous ne laisserons pas la Palestine disparaitre de la carte ! 10 février 2020

La LDH, membre de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, soutient cette pétition de l’AFPS

Trump vient de rendre public son “plan” qui soutient l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, du Golan, de la vallée du Jourdain et de toutes les colonies israéliennes en Palestine occupée. Tout ceci est absolument contraire aux résolutions de l’ONU !

En saluant cette initiative, le gouvernement français se déshonore.

La France doit se rappeler qu’elle est la patrie des droits de l’Homme et cesser immédiatement de se rendre complice des violations du droit par Trump et Netanyahou.

La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, doit prendre des initiatives pour la mise en œuvre des droits du peuple palestinien et non être complice du plan qui entend les enterrer.

Signer la pétition

Source: Nous ne laisserons pas la Palestine disparaitre de la carte !

Algérie : main dans la main avec le peuple algérien pour la démocratie et la liberté 27 janvier 2020

Communiqué commun

Le peuple algérien se révolte. Pacifiquement, et depuis le 22 février 2019, il réclame jour après jour le passage à un ordre démocratique, la garantie de tous les droits humains, la liberté d’expression, l’égalité et la fin de la corruption.

En réponse, les autorités algériennes organisent la répression avec l’aide d’une justice qui leur est inféodée. Ce sont plusieurs centaines d’hommes et de femmes, dont de nombreux défenseurs des droits humains et syndicalistes autonomes, qui sont poursuivis, condamnés et emprisonnés. Ces femmes et ces hommes n’ont commis aucun crime, aucun délit, ils ont simplement exprimé leur refus d’un système qui les piétine et détruit leur pays.

Nous taire serait une forme de complicité et en exprimant notre solidarité au peuple algérien et à celles et ceux victimes de la répression nous ne faisons que réaffirmer notre attachement à l’universalité des droits humains, en Algérie comme ailleurs.

Nul ne peut et ne doit rester indifférent ou silencieux lorsqu’un peuple se bat pour sa liberté et sa dignité.

La fin des poursuites, le respect de la liberté d’expression et d’association ou syndicale sont des exigences que nous portons aux côtés du peuple algérien.

Nous prenons acte des récentes remises en liberté mais nous restons mobilisés pour obtenir la libération de toutes les personnes condamnées pour des motifs politiques et pour avoir exprimé leurs opinions, de même que nous exprimons nos vives inquiétudes au sujet des intimidations de militant-e-s de la diaspora à leur retour au pays, ainsi que du recours à d’autres forces que la police pour réprimer les manifestations. Ainsi, nous prendrons toutes les initiatives nécessaires pour soutenir la lutte du peuple algérien pour la démocratie et la liberté.

Paris, le 20 janvier 2020

Signataires : Collectif pour les familles de disparus en Algérie (CFDA), Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA), Nouveaux échanges culturels franco-algériens (NECFA), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Réseau syndical international de solidarité et de luttes, SOS Racisme, Union syndicale Solidaires, Riposte internationale, CCFD – Terre solidaire, FIDH, Réseau EuroMed Droits, Acat-France, Organisation mondiale contre la torture (OMCT), CGT, CFDT, Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA)

Source: Algérie : main dans la main avec le peuple algérien pour la démocratie et la liberté

Rallye Dakar en Arabie Saoudite : la course ne doit pas occulter la situation désastreuse des droits humains dans le pays 4 janvier 2020

Communiqué commun

Paris, le 3 janvier 2020. Alors que le prochain rallye Dakar se déroulera du 5 au 17 janvier en Arabie Saoudite, la FIDH et ses trois organisations membres dans le Golfe, en Arabie Saoudite et en France – le Gulf Center for Human Rights (GCHR), ALQST et la Ligue des droits de l’Homme (LDH), craignent que la médiatisation de cet événement ne soit utilisée pour dissimuler le bilan des droits humains calamiteux du pays. Elles appellent les organisateurs du Rallye et les concurrents à évoquer publiquement cette situation et à faire pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles libèrent et abandonnent les poursuites contre les défenseur.e.s des droits humains dans le pays.

 Télécharger le dossier de presse

Ces dernières années, en complément de son programme de réformes économiques et de modernisation du pays « vision 2030 », l’Arabie Saoudite n’a pas ménagé les campagnes de communication de grande ampleur et les efforts afin d’améliorer son image, largement ternie par son engagement au Yémen et la répression féroce qui s’abat sur toutes les formes de dissidences dans le pays.

Elle s’est notamment lancée dans une vaste campagne d’achats et de financements d’événements culturels et sportifs. Depuis le meurtre du journaliste et dissident Jamal Khashoggi, cette tendance s’est accélérée. La France, partenaire stratégique, diplomatique et militaire, fait figure de cible de choix dans cette stratégie d’achats d’événements et de mise en place de partenariats.

Ces moyens considérables déployés par le régime saoudien ne doivent pas faire oublier la désastreuse situation des droits humains dans le pays, qui doit être rappelée à l’occasion du Rallye Dakar.

Le royaume continue d’appliquer largement la peine capitale (plus de 180 exécutions en 2019 ; 150 en 2018). Le 23 avril 2019, soit deux jours avant la conférence de presse organisée à Al-Qiddiya pour annoncer le programme du rallye Dakar, 37 détenus étaient exécutés, dont des personnes mineures lors de leurs arrestations. Les méthodes d’exécution sont particulièrement brutales : décapitation, lapidation en cas d’adultère.

La situation des dissidents, activistes et journalistes reste critique, de simples défenseurs des droits humains purgeant actuellement des peines de prison allant de 6 à 30 ans. Si le meurtre du célèbre journaliste et dissident Jamal Khashoggi à l’intérieur du consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018 a suscité une vague d’indignation internationale sans précédent, les disparitions forcées ont continué. Telles celles du journaliste Marwan Al-Muraisy, du dignitaire religieux Sulaiman Al-Dowaish, ou du travailleur humanitaire Abdulrahman Al-Sadhan. En novembre 2019, une nouvelle vague d’arrestations ciblait des intellectuels et des journalistes.

La situation des femmes ayant combattu pour l’amélioration de la condition féminine est tout aussi préoccupante. Ainsi, entre mai et juillet 2018, une nouvelle vague d’arrestations ciblait les leaders de la contestation. Parmi elles, Loujain Al-Hathloul, célèbre pour avoir milité pour que les femmes obtiennent le droit de conduire. Certaines, dont Loujain, furent victimes d’actes de torture pendant leur détention, et sont toujours emprisonnées. Entre mars et avril 2019, une nouvelle vague d’arrestations ciblait 14 de leurs soutiens.

De manière plus générale, les cadres législatifs et réglementaires restent très conservateurs – notamment sur les droits des femmes. Le système de tutorat mâle maintient de fait les femmes mineures à vie. Ces cadres sont également très répressifs, et sont utilisés pour harceler, poursuivre et condamner les personnes essayant d’exercer pacifiquement leurs droits à s’exprimer ou s’associer librement. De plus, le renforcement en 2017 de l’arsenal législatif antiterroriste a surtout été utilisé pour s’attaquer aux activistes pacifiques. Enfin, les minorités, notamment les 10 à 15 % de chiites, les travailleurs migrants et les personnes apatrides, restent soumis à des traitements discriminatoires.

Sur le plan extérieur, l’interventionnisme croissant du Royaume Saoudien a eu de graves conséquences, notamment au Yémen, devenue la plus grave crise humanitaire au monde selon les Nations Unies. La coalition arabe dirigée par l’Arabie Saoudite est soupçonnée de crimes de guerre dans le conflit, qui aurait fait plus de 100 000 morts depuis 2015.

Enfin, cet interventionnisme s’est également déployé au sein des organisations internationales. En 2017, la FIDH publiait un rapport démontrant comment Riyad tentait de saper, une fois encore grâce à ses financements, le système des droits humains des Nations Unies.

Face à un bilan aussi calamiteux, détaillé dans le dossier de presse ci-joint, nos organisations demandent notamment que les organisateurs du Rallye, concurrents, et diffuseurs officiels évoquent publiquement la situation des droits humains, et fassent pression sur les autorités saoudiennes pour qu’elles libèrent et abandonnent toutes les poursuites contre les défenseur.e.s des droits humains dans le pays, y compris les femmes détenues pour avoir simplement exercé leurs libertés fondamentales et notamment le droit de conduire.

Paris, le 3 janvier 2020

Signataires : FIDH, GCHR, ALQST, LDH.

Télécharger le communiqué au format PDF

 

Source: Rallye Dakar en Arabie Saoudite : la course ne doit pas occulter la situation désastreuse des droits humains dans le pays

En soutien au peuple algérien dans sa « marche pacifique et résolue vers sa liberté » 4 novembre 2019

Meeting international le 9 novembre à la Bourse du travail de Paris, soutenu par la LDH

Ce meeting international vise à condamner la répression qui prévaut aujourd’hui en Algérie, mais aussi à faire connaître le sens politique du hirak et l’espoir démocratique qu’il représente, annoncent ses organisateurs dans un appel remis à notre rédaction parisienne.

Dans leur appel, les organisateurs de ce meeting rappellent que «depuis la mi-février 2019, un mouvement populaire massif et inédit dans l’histoire de l’Algérie fait renaître le rêve des Algériennes et des Algériens pour un pays libre et démocratique, où les citoyens veulent vivre dans la sécurité et dans la dignité».

Et que «par son caractère pacifique, son atout majeur et décisif, il ne cesse de rejeter le climat de peur, alimenté par des années de violation permanente des droits de l’homme et que le pouvoir cherche à activer de nouveau». Aussi «ces dernières semaines, le pouvoir autoritaire, représenté par le chef d’état-major de l’armée, a décidé d’imposer son agenda électoral en ‘‘ordonnant’’ l’organisation de l’élection présidentielle le 12 décembre prochain.

Son rejet massif comme les deux tentatives précédentes (avril et juillet derniers) fait craindre au pouvoir l’échec de son scénario». «En s’entêtant dans cette voie, en systématisant la répression – kidnappings, arrestations arbitraires de militants et de manifestants, passages à tabac de manifestants, matraquages médiatiques et campagnes de haine sur les réseaux sociaux, bouclage par la gendarmerie de la capitale, présence policière massive, etc. –, le pouvoir fait courir les plus grands dangers au pays, à sa stabilité et à sa cohésion.»

C’est pourquoi «face à cette répression, nous ne devons pas nous taire. Nous tenons à réitérer notre dénonciation ferme et vigoureuse des actes commis par un pouvoir autoritaire, et interpellons toutes les organisations de défense des droits de l’homme pour que cessent la répression, les persécutions en tous genres, et que soient libérés tous les détenus d’opinion». «Nous, associations et organisations algériennes en France, appelons toutes les consciences libres dans le monde à se joindre à cet appel pour apporter notre soutien au peuple algérien dans sa marche pacifique et résolue vers sa liberté.»

 

Les premiers signataires sont : Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA) ; APEL-Egalité ; Collectif Debout l’Algérie ; Dzayer 2.0 ; Forum France-Algérie ; Front des forces socialistes (FFS) – France Nord ; Jil Jadid – Europe ; Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) – France ; Révolution du sourire ; Riposte internationale ; Union pour le changement et le progrès (UCP) – France.

Auxquels organisateurs se joignent des associations et organisations solidaires suivantes : Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort) ; Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (Asdhom) – France ; Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (Afapredesa) ; Association des Marocains en France (AMF) ; Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) ; Association des Tunisiens en France (ATF) ; Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) ; Association Tous pour l’intégration des migrants au Maroc (Atima) ; Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim) ; Collectif national pour les droits des femmes (CNDF) ; Collectif 3C ; Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Femmes plurielles ; Forum Palestine citoyenneté ; Immigration, développement et démocratie (IDD) ; Pour une écologie populaire et sociale (PEPS) ; Union juive française pour la paix (UJFP) ; Union des Tunisiens pour l’action citoyenne (Utac) ; Ensemble ! ; Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ; Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ; Parti communiste français (PCF) ; Union syndicale Solidaires ; Ligue des droits de l’Homme (LDH).

 


Source: En soutien au peuple algérien dans sa « marche pacifique et résolue vers sa liberté »

Entrave à la liberté d’expression et à l’universalité du combat antiraciste : 39 ONG demandent aux députés français le retrait de la résolution Maillard 4 novembre 2019

Lettre ouverte de plusieurs responsables associatifs, dont Malik Salemkour, président de la LDH

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,

Mesdames et Messieurs les présidentes et présidents des Groupes politiques et des Commissions,

Vous avez la responsabilité d’un choix particulièrement important : remettre la proposition de « résolution Maillard » à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale en transformant la lutte contre l’antisémitisme en un sujet polémique qui divise la France, ou suivre les avis de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’Homme) en remettant le combat contre l’antisémitisme au cœur de la formidable mobilisation de la société civile de notre pays contre le racisme sous toutes ses formes.

Nous souhaitons vous alerter sur le caractère très contestable et dangereux de cette proposition de résolution. En effet, l’article unique du projet de résolution « approuve sans réserve la définition opérationnelle de l’antisémitisme » utilisée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA).

L’idée même de vouloir définir chaque type de racisme est contestable, et contestée par la CNCDH. Elle risquerait de fragiliser l’approche universelle et indivisible du combat antiraciste, qui devrait prévaloir à l’opposé des revendications identitaires qu’elle risque de favoriser. Elle ouvre de surcroît la voie à une concurrence victimaire entre les différentes formes de racisme et met à mal le vivre ensemble dans notre pays.

Nous, organisations de la société civile en France, formulons ces quatre recommandations :

  • En accord avec l’avis de la CNCDH , rejeter la « définition de l’antisémitisme de l’IHRA » qui représente une menace pour toute critique légitime contre l’Etat d’Israël, régulièrement accusé de la violation de nombreux traités et instruments du droit international dont la France est garante.
  • Protéger l’espace de liberté d’expression et de réunion des associations françaises et militants qui doivent pouvoir continuer de défendre les droits des Palestiniens et critiquer la politique israélienne sans être accusées injustement d’antisémitisme.
  • Suivre les avis de la CNCDH, qui a un rôle de conseil auprès de l’Assemblée nationale, en remettant le combat contre l’antisémitisme au cœur de la formidable mobilisation de la société civile de notre pays contre le racisme sous toutes ses formes.
  • Écarter définitivement la résolution Maillard, tant qu’elle maintient la référence à l’antisionisme et tant qu’elle n’exclut pas explicitement les exemples associés à la « définition IHRA »

En février 2019, la publication de statistiques sur une augmentation importante des actes antisémites, à laquelle se sont ajoutées des images choquantes d’attaques verbales à caractère antisémite et la profanation d’un cimetière juif, ont provoqué notre indignation.

Nos organisations sont inquiètes de la montée de l’antisémitisme en France et estiment que le combat contre toutes les formes de racisme doit être mené fermement. Nous affirmons aussi le droit de critiquer la politique de tout Etat, dont l’Etat israélien quand il commet des violations des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. Nous sommes inquiets de l’assimilation entre antisionisme et antisémitisme que la résolution induit et qui revient à remettre en question le droit à la liberté d’expression inscrit dans notre droit français, y compris constitutionnel.

Cette « définition de l’IHRA » qu’elle entend faire adopter est particulièrement dangereuse car elle introduit des « exemples » formulés de manière à faire peser le soupçon d’antisémitisme sur toute critique de l’État d’Israël et de sa politique. Ainsi, cette proposition de résolution empêchera nos organisations de critiquer et dénoncer les nombreuses violations du droit et exactions commises par l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien, ce qui représente une menace sans précédent à la liberté d’expression.

Malgré les formules introduites dans le texte qui cherchent à garantir la libre critique envers l’Etat d’Israël, l’expérience d’autres pays européens ayant adopté la « définition IHRA » montre que cette dernière devient un instrument de propagande et d’intimidation, avec des effets dévastateurs sur nos libertés d’expressions.

Car aucune personne, aucune collectivité, ne veut prendre le moindre risque de subir des accusations mensongères et infamantes d’antisémitisme.

Nous espérons, Mesdames et Messieurs les député-e-s, que nos demandes retiendront toute votre attention et nous tenons à votre disposition pour toute information complémentaire.

Signataires :  François Leroux, président de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ; La PFP regroupe 39 organisations et associations de la société civile française ;  Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Emmanuel Charles, président de Ritimo ; Renée Le Mignot, présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi ; Dominique Lesaffre, directeur général de Solidarité internationale pour le développement et l’investissement (Sidi) ; André Rosevègue et Béatrice Orès, présidents de l’Union juive française pour la paix (UJFP)

Le 31 octobre 2019

Source: Entrave à la liberté d’expression et à l’universalité du combat antiraciste : 39 ONG demandent aux députés français le retrait de la résolution Maillard

NON A L’ABANDON DES KURDES FACE A ERDOGAN ! 12 octobre 2019

La LDH appelle à manifester ce samedi, 12 octobre 2019, à 11h30, sur l’Esplanade des droits de l’Homme, place du Trocadéro, à Paris

 

Rien n’y a fait.

Ni l’indignation de l’opinion mondiale.

Ni l’incompréhension des militaires, des diplomates, des représentants démocrates et républicains américains.

Ni, en France, le Président Macron qui a reçu, à l’Elysée, quelques heures avant l’attaque, mardi soir, une délégation venue du Kurdistan syrien à qui il a redit la solidarité de la France.

L’impensable est arrivé.

Le président turc, Racep Tayyip Erdogan, a lancé, ce mercredi 9 octobre, en fin d’après-midi, son offensive contre le Kurdistan Syrien.

Cet homme qui fut, pendant les années de la guerre contre Daech, le passeur en chef des milliers de djihadistes ralliant la Califat via la Turquie, a commencé de bombarder ces Kurdes syriens qui furent, pendant les mêmes années, avec les Peshmergas du Kurdistan irakien, les résistants les plus déterminés contre Daech.

Et il l’a fait avec l’assentiment de Donald Trump qui avait pris soin d’annoncer, quelques heures plus tôt, qu’il donnait son feu vert à l’opération, entamait le retrait de ses 2000 forces spéciales et n’avait que faire de cette querelle « ancestrale et ridicule » entre les démocrates kurdes et un néo-sultan qui est l’ami, partout dans le monde, des Frères musulmans.

L’on ne se souvient pas avoir vu, dans les années récentes, pareil cas de forfaiture et de trahison.

Jamais les démocraties ne se sont trouvées confrontées à ce cas de figure catastrophique d’un membre clef de l’OTAN agressant un peuple libre.

Et c’est tout l’acquis de la guerre anti-Daech, ce sont tous les fruits de cette longue lutte qu’Américains, Européens, Kurdes de Syrie et d’Irak ont menée et gagnée ensemble, au coude à coude, qui volent aujourd’hui en éclats.

L’Europe va-t-elle accepter le fait accompli ?

Nous rendrons-nous complices de ce lâchage sans précédent d’un peuple ami et en lutte pour notre liberté ?

Les soussignés appellent, avec L’Institut kurde de Paris, la revue_ La Règle du Jeu, _les Arméniens de France, S.O.S Racisme, l’UEJF, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) à une manifestation de soutien aux Kurdes de Syrie.

Autres manifestations prévues (à l’appel des associations kurdes CDKF, CNSK)

Le samedi 12 octobre à :

  • Paris, 14h, Place de la république
  • Marseille, 13h, Canebière
  • Lyon, 15H30, place Bellecour
  • Nantes, 16h, Place du Commerce
  • Bordeaux, 14h, Place de la Bourse
  • Tours, 15h, Place Jean Jaurès
  • Chambéry, 17h, devant la Préfecture

Le vendredi 11 octobre à :

  • Montpellier, 19h, Place du Peyrou

 

Source: NON A L’ABANDON DES KURDES FACE A ERDOGAN !

Syrie : arrêtons d’urgence l’engrenage 12 octobre 2019

Communiqué LDH

Les livres d’histoire retracent le cynisme sans limites de responsables politiques maniant la ruse, la déloyauté, la cruauté…

L’actualité de ces derniers jours nous fait vivre cela.

Trump, le Président américain, s’est entendu avec Erdogan, le Président turc, pour que le second puisse s’attaquer aux Kurdes. Ceux-là mêmes qui ont joué le rôle décisif pour détruire les troupes de Daech en Syrie, permettant aux soldats américains de n’être engagés qu’en soutien.

Trump explique son lâchage par le fait que « les Kurdes n’ont pas participé au débarquement de 1944 en Normandie ». S’adressant aux critiques venant d’Europe, Erdogan affirme dans un meeting va-t-en-guerre à Ankara,

« Reprenez-vous, Union européenne. Je le dis encore une fois, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants ».

Les temps semblent révolus où la parole donnée, l’accord conclu, le compromis établi étaient respectés. Un monde sans foi ni loi est un monde où le plus fort dicte sa loi, où le plus faible n’a rien d’autre à faire que des actions de vengeance désespérées.

Ce monde n’est pas un monde de tous les droits de l’Homme. Ce monde est un monde qui court à sa perte.

L’espoir ne reviendra que si ceux qui ne veulent pas un monde dirigé par la barbarie sauvent le peuple kurde du sort que Trump et Erdogan veulent sceller.

Il faut arrêter l’engrenage. La LDH demande aux autorités françaises d’agir pour arrêter cela. Maintenant !

Paris, le 10 octobre 2019

Télécharger le communiqué en PDF.

Source: Syrie : arrêtons d’urgence l’engrenage

Répression généralisée du mouvement de protestation en Algérie : les défenseurs des droits humains ciblés par le régime 12 octobre 2019

Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains
un partenariat de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), dont la LDH est membre

Dans un contexte de répression croissante des manifestations pacifiques par les forces de l’ordre algériennes, des centaines de personnes ont été arbitrairement arrêtées depuis début septembre, dont de nombreux défenseurs des droits humains. L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (FIDH-OMCT) appelle à leur libération immédiate et inconditionnelle ainsi qu’au respect des libertés d’expression, de réunion et de manifestation qui sont, à deux mois des élections présidentielles, grandement menacées en Algérie.

Le 6 octobre 2019, MM. Hakim Addad, Massinissa Aissous, Djalal Mokrani, Ahmed Bouider et Kamel Ouldouali, ont été placés sous mandat de dépôt par le Tribunal Sidi M’hamed d’Alger. Ces cinq membres de l’association Rassemblement action jeunesse (RAJ) sont accusés d’ « atteinte à l’unité nationale ». MM. Karim Boutata et Ahcene Kadi, également membres du RAJ, sont incarcérés à Alger depuis le 28 septembre pour « atteinte à l’intégrité territoriale » et « enrôlement de volontaires ou mercenaires pour le compte d’une puissance étrangère en territoire algérien », une charge pour laquelle ils encourent jusqu’à 10 ans de prison. MM. Wafi Tigrine et Khireddine Medjani sont eux détenus à Alger depuis le 13 septembre.

Le journaliste et lanceur d’alerte Said Boudour, membre de la section d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH, membre de la FIDH) et du Comité anti-répression d’Oran, a été placé en garde à vue le 6 octobre pour une publication sur Facebook. Accusé de « chantage », « atteinte au moral de l’armée » et « incitation au boycott des élections », il a été remis en liberté provisoire le lendemain. Son confrère Fodil Boumala, figure emblématique du mouvement citoyen qui n’a eu de cesse de dénoncer les arrestations arbitraires, a lui été arrêté le 18 septembre et reste incarcéré à la prison d’El Harrach.

L’activiste et figure phare du « mouvement du 22 février » (Hirak) à l’origine des manifestations populaires contre le régime de Bouteflika, Samir Belarbi, a lui été arrêté le 16 septembre et accusé d’« atteinte à l’intégrité territoriale » et de « diffusion ou détention de publication portant atteinte à l’intérêt national ». Il se trouve actuellement à la prison d’El Harrach où il attend son procès. Avant lui, un autre militant du Hirak et figure de l’opposition au régime, M. Karim Tabbou, avait été arrêté le 12 septembre pour « atteinte au moral de l’armée ». Relâché puis ré-arrêté pour « incitation à la violence », il est détenu à la prison de Koléa et sa détention a été confirmée par un juge d’instruction d’Alger le 2 octobre.

« A deux mois des élections présidentielles du 12 décembre, cette vague d’arrestations arbitraires, qui a clairement pris pour cible les défenseurs des droits humains, est un très mauvais signal pour une éventuelle transition vers la démocratie en Algérie. Le régime en place tente par tous les moyens de se maintenir au pouvoir et d’étouffer le mouvement de contestation pacifique en cours, instaurant un climat de peur par la répression », a déclaré Alexandra Poméon, Responsable de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme à la FIDH. « Les libertés d’expression, de réunion et de manifestation doivent être rétablies au plus vite à travers le pays« .

« Nous appelons à la libération immédiate et inconditionnelle des défenseurs des droits humains arbitrairement détenus et rappelons que leurs droits procéduraux doivent être respectés en toutes circonstances« , a déclaré Gerald Staberock, Secrétaire général de l’OMCT.

Depuis février 2019, un mouvement de contestation populaire de grande ampleur ou Hirak s’est développé contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat, puis contre son projet de se maintenir au pouvoir dans le cadre d’une transition à l’issue de son quatrième mandat. Des manifestations populaires et pacifiques, d’une ampleur inédite, se tiennent depuis tous les vendredis à travers le pays.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme (l’Observatoire) est un partenariat créé en 1997 par la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et vise à intervenir pour prévenir ou remédier aux situations concrètes de répression contre les défenseurs des droits de l’Homme. La FIDH et l’OMCT sont toutes deux membres de ProtectDefenders.eu, le mécanisme de l’Union européenne pour les défenseurs des droits de l’Homme mis en œuvre par la société civile internationale.

Paris, Genève, Alger, le 9 octobre 2019

Source: Répression généralisée du mouvement de protestation en Algérie : les défenseurs des droits humains ciblés par le régime

Lettre ouverte sur des développements préoccupants en Israël et dans le Territoire palestinien occupé 24 septembre 2019

Lettre ouverte de plusieurs organisations, dont la LDH, à l’attention du Président de la République

Paris, le 16 septembre 2019

Monsieur le Président de la République,

Nous, organisations humanitaires, de développement, et de défense des droits de l’Homme, tenons à attirer votre attention sur des développements préoccupants en Israël et dans le Territoire palestinien occupé.

Une annexion imminente

L’annexion de la Cisjordanie semble imminente si la communauté internationale et notamment la France n’agissent pas immédiatement. Un nombre croissant d’organisations reconnaît qu’Israël a déjà annexé de facto une grande partie de la Cisjordanie, notamment les zones des colonies et leurs environs, mais aussi d’autres zones, déclarées comme « zones militaires fermées », « réserves naturelles », ainsi que les terres palestiniennes situées à l’ouest du Mur. Contrairement à Jérusalem-Est et, plus récemment, les hauteurs du Golan, le gouvernement israélien n’a pas formellement annexé certaines parties de la Cisjordanie. Le gouvernement israélien utilise néanmoins de plus en plus d’outils juridiques afin d’étendre son contrôle, administratif et de facto, sur le Territoire palestinien occupé. Sous la vingtième Knesset, menée par Netanyahu, huit lois ont été approuvées et 52 autres projets de lois ont été examinés, qui se veulent des extensions juridiques de la souveraineté israélienne sur les territoires occupés ou qui normalisent la colonisation et la gestion civile du territoire, en totale violation du droit international.

Une consolidation du contrôle israélien

En cette période électorale en Israël, plusieurs candidats, notamment le Premier ministre Benyamin Netanyahou, ont affirmé leur opposition à la solution à deux États, et confirmé leurs intentions de consolider le contrôle israélien sur de vastes étendues de la Cisjordanie. Le 10 septembre 2019, M. Netanyahou annonçait qu’il s’engageait à annexer la Vallée du Jourdain s’il était élu. Le 1er septembre 2019, lors d’une visite dans la colonie d’Elkana, il déclarait qu’il « aspirait à étendre la souveraineté d’Israël sur toutes les colonies en Cisjordanie », et qu’aucune colonie ne serait « déracinée ». Benny Gantz, son principal rival, a également déclaré publiquement son opposition à un désengagement israélien de la Cisjordanie : « Nous devons garder la Vallée du Jourdain comme frontière de sécurité à l’Est, nous ne pouvons pas nous retirer sur les lignes de 1967 » a-t-il déclaré, ajoutant « nous maintiendrons les blocs de colonies, et Jérusalem sera pour toujours la capitale unie d’Israël ». La majorité des autres candidats, tels qu’Ayelet Shaked et Avigdor Lieberman, s’opposent également à la solution à deux États, et soutiennent ouvertement l’implantation de colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Des conséquences dévastatrices

Malgré le contrôle de facto de ces zones, une annexion unilatérale aurait des conséquences dévastatrices, notamment :

  • Un durcissement des violations israéliennes du droit international, défiant les nombreuses résolutions et condamnations de la communauté internationale. Une telle violation flagrante aurait des conséquences régionales et globales, en contribuant notamment à l’érosion du droit international. Cette annexion officielle et de jure constituerait en effet une confirmation implicite qu’Israël est au-dessus des normes internationales et peut continuer à commettre de graves violations sans avoir à se soucier des conséquences. Un parallèle peut être établi entre l’annexion des colonies, et celle de Jérusalem-Est, formalisée en 1980 ; bien que non-reconnue par la communauté internationale, elle a provoqué une détérioration des droits fondamentaux de la population palestinienne, y compris l’accès aux services, comme la santé et  l’éducation.
  • La négation de la solution à deux États : une telle annexion fragmenterait de façon irréversible la Cisjordanie, laissant seulement des îlots de territoire sous contrôle palestinien. La création d’un État palestinien indépendant, contigu et viable serait impossible dans ces conditions.

« La France et les pays membres de l’Union Européenne se doivent de jouer un rôle proactif et décisif en prenant des mesures concrètes contre les politiques d’annexion. »

Le gouvernement français a maintes fois affirmé son opposition aux colonies israéliennes, les considérant non seulement illégales (un fait réaffirmé par le Conseil de Sécurité de l’ONU, notamment dans la Résolution 2334 du Conseil de Sécurité), mais aussi comme constituant un obstacle à un éventuel accord de paix et à la création d’un état palestinien. En l’absence de médiateurs impartiaux et crédibles, la France, et les pays membres de l’Union Européenne, se doivent de jouer un rôle proactif et décisif en prenant des mesures concrètes contre les politiques d’annexion, de facto et de jure, du gouvernement israélien. Ces mesures devraient être mises en place immédiatement, afin de prévenir d’éventuelles actions unilatérales israéliennes, et d’affirmer de façon claire et concrète l’opposition du gouvernement français à une annexion israélienne du Territoire palestinien occupé. Une inaction de la part de la communauté internationale suite à une annexion israélienne sonnerait le glas de la solution à deux États, et renforcerait le sentiment d’impunité enraciné dans ce conflit.Monsieur le Président, nous espérons que cette lettre et ces recommandations retiendront toute votre attention. Nous sommes à votre disposition pour discuter plus en détails de ces recommandations.Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.

Liste des organisations signataires : ActionAid Palestine, Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association de Jumelage entre les villes françaises et les camps de réfugiés palestiniens (AJPF), Association « Pour Jérusalem », CCFD-Terre Solidaire, Centre de Recherche et d’information pour le Développement (Crid), Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Éducation Active (CEMEA), Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR), Groupe d’amitié islamo-chrétienne (GAIC), La Cimade, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Médecins du Monde France (MDM), Mouvement Contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples (Mrap), Pax Christi, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Première Urgence Internationale (PUI), Réseau Euromed France

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Source: Lettre ouverte sur des développements préoccupants en Israël et dans le Territoire palestinien occupé

Après la mise en cause de la France par des experts de l’ONU sur le Yémen, 17 ONG demandent l’arrêt immédiat des ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis 9 septembre 2019

Communiqué commun dont la LDH est signataire

« Pour être crédible dans ses efforts pour mettre fin aux souffrances du peuple yéménite, la France doit impérativement lever tout soupçon de complicité de crimes de guerre » (ONG)

 

Une vaste coalition de 17 ONG humanitaires et de défense des droits humains réitère aujourd’hui son appel à l’arrêt immédiat des ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, à la lumière de deux événements majeurs qui ont eu lieu cette semaine. La mort dimanche de plus de 100 détenus dans un raid aérien au nord du Yémen et la publication mardi du rapport du Groupe d’éminents experts sur le Yémen de l’ONU ont à nouveau démontré l’ampleur et la violence des attaques contre les populations civiles au Yémen et l’urgente nécessité pour des pays comme la France de cesser d’alimenter le conflit en armes.

Dhamar : l’une des pires attaques depuis le début de la guerre

Le 1er septembre, plus de cent personnes ont été tuées dans une série de frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sur un établissement universitaire utilisé comme centre de détention à Dhamar, en zone contrôlée par les Houthis (Ansar Allah). Cette attaque, l’une des plus meurtrières depuis le début du conflit, illustre le mépris absolu de l’ensemble des parties vis-à-vis des règles qui régissent les conflits. Les frappes de la coalition ont visé des prisonniers, en violation des conventions de Genève et du droit international humanitaire.

Les organisations signataires soutiennent la demande de l’envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen d’ouverture d’une enquête crédible et indépendante sur ce tragique incident, qui n’est que le dernier d’une longue série d’attaques similaires restées impunies.

La France pointée du doigt par les experts de l’ONU sur le Yémen

Deux jours après l’attaque de Dhamar, le groupe d’éminents experts sur le Yémen, créé en 2017 par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies pour faire la lumière sur les violations du droit international commises dans le pays, a documenté dans un rapport une multitude de crimes de guerre commis par l’ensemble des parties au conflit, dont le gouvernement du Yémen, les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et les Houthis. Intitulé « Yémen : Échec collectif, responsabilité collective », le rapport met en lumière de nombreux cas de raids aériens visant des civils, d’utilisation d’autres armes explosives en zone peuplées, de recours à la torture, de disparitions forcées, de violences sexuelles, d’entraves à l’accès humanitaire et d’utilisation de la faim comme arme de guerre.

Au-delà des parties au conflit, les experts de l’ONU pointent directement la responsabilité de la France, de l’Iran, du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui, en fournissant du renseignement, un soutien logistique ou des armes aux parties au conflit, pourraient se rendre complices de crimes de guerre. En écho aux alertes lancées depuis des années par les ONG, les experts rappellent qu’il existe un débat sur la légalité des transferts d’armes françaises, britanniques et américaines et citent les contentieux en cours. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de limiter ses ventes d’armes après que la cour d’appel de Londres a jugé illégal, en juin, le processus d’octroi de licences d’exportations. En France, une procédure visant à suspendre les licences d’exportations d’armes est toujours en cours devant les juridictions administratives.

Les experts de l’ONU concluent leur rapport en demandant à tous les Etats de s’abstenir de fournir des armes susceptibles d’être utilisées dans le conflit au Yémen. Les organisations signataires appellent instamment le gouvernement français à suivre ces recommandations et à stopper immédiatement ses transferts d’armement à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, compte tenu de l’étendue des violations dont ils continuent à se rendre coupables et du risque avéré que du matériel militaire français soit utilisé pour les commettre.

Pour être crédible dans ses efforts pour mettre fin aux souffrances du peuple yéménite, la France doit impérativement lever tout soupçon de complicité de crimes de guerre et cesser d’alimenter le conflit en armes. Après près de 5 ans de guerre, le Yémen ne peut plus attendre.

Paris, le 5 septembre 2019

 

Liste des organisations signataires : ACAT ; Action contre la Faim ; Alliance internationale pour la défense des droits et des libertés (AIDL) ; Cairo Institute for Human Rights Studies ; CARE France ; FIDH (Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme) ; Handicap International ; Ligue des droits de l’Homme ; Médecins du Monde ; Norwegian Refugee Council (NRC) ; Observatoire des Armements ; Oxfam France ; Salam for Yemen ; Sherpa ; Sisters Arab Forum ; SumOfUs ; Yemen Solidarity Network.

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Source: Après la mise en cause de la France par des experts de l’ONU sur le Yémen, 17 ONG demandent l’arrêt immédiat des ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis