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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Homophobie

Appel aux sénateurs pour apporter un soutien au mouvement LGBT+ mondial dans le cadre du vote de la loi “développement solidaire” 7 mai 2021

Communiqué commun, dont la LDH est signataire

Contrairement à la plupart des chancelleries occidentales, le Quai d’Orsay n’apporte quasiment aucun soutien au mouvement LGBTI dans le monde.

A la veille du débat au Sénat sur le projet de ”loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales” et du 17 mai, journée mondiale de lutte contre les lgbtphobies, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères persiste dans son refus de prendre en compte le combat mené par des personnes homosexuelles et transgenres dans de très nombreux pays. Nous demandons aux sénateurs et sénatrices de jouer leur rôle de législateurs et de rectifier cette lacune.

Où en est la situation des droits des personnes LGBTI dans le monde ?

Alors que les personnes LGBT+ accèdent à l’égalité des droits dans un nombre croissant de pays, dans d’autres pays les violences contre les personnes supposées avoir une orientation sexuelle ou une identité de genre minoritaire s’accroissent . Dans beaucoup de ces pays, les personnes LGBT+ deviennent les boucs émissaires des forces patriarcales et conservatrices qui refusent les fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la liberté d’expression, les droits des femmes, la démocratie. Ces forces patriarcales drapent souvent leur combat rétrograde sous le nom d’une lutte légitime contre l’impérialisme, niant qu’avant la colonisation il y avait une place dans leurs sociétés pour les personnes d’orientation sexuelle ou d’identité de genre minoritaire.

 Où en est le soutien de la France au mouvement pour les droits LGBT+ dans le monde ?

Face à cette dégradation des droits des personnes LGBT+ dans certains pays, on constate que :

1) la France est quasiment absente des pays donateurs, tant sur le plan des pouvoirs publics que des fondations privées. Les financements du ministère des affaires étrangères français sont de un pour cent des financements apportés par le ministère des affaires étrangères suédois: 132 000 dollars contre 15 millions de dollars. Depuis 2003 la Suède intègre le soutien au mouvement LGBT dans sa politique d’aide au développement.

2) le mouvement LGBT dans les pays francophones est en marge des flux financiers mondiaux et

reçoit très peu de soutiens (Source : rapport du global philanthropic project, https://globalphilanthropyproject.org/wpcontent/uploads/2020/04/GRR_2017-2018_FR_SinglePage_colour_180221.pdf)

Que fait le MEAE? Presque rien. Le ministre ne prend jamais la parole sur ce sujet contrairement

à Jean Marc Ayrault son prédecesseur et contrairement au président américain, Joe Biden. Quand une association lgbt+ africaine a besoin de financements pour créer un refuge, il vaut mieux qu’elle

s’adresse à d’autres pays. Le ministère a même supprimé récemment le fonds international LGBT qu’il avait créé sous l’impulsion de Rama Yade, à l’époque de Nicolas Sarkozy. Impossible pour les associations qui essaient d’attirer l’attention sur cette situation d’obtenir un rendez-vous au cabinet du ministre; les fonctionnaires du Quai d’Orsay répondent que “la France a fait le choix de soutenir le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Les associations LGBT des pays du Sud peuvent chercher un soutien auprès d’autres pays”, ou encore “dites leur d’apprendre l’anglais”.

Le Quai d’Orsay ne voit-il pas que dans certains pays des forces patriarcales très puissantes veulent éradiquer l’homosexualité et la transidentité de chez eux? Ou est ce que cela ne le dérange pas ?

Dans l’annexe au projet de loi que vous êtes invités à adopter dans les prochains jours, il y a plus d’une page sur la démocratie féministe (mais cela ne prend pas en compte jusqu’à présent les femmes lesbiennes, bisexuelles ou transgenres selon un rapport de février 2021 de Global Philantropic Project) et autant sur la démocratie. Et il faut s’en féliciter. Sur les droits des personnes LGBT+, il n’y a qu’une simple mention de l’investissement de la France dans les instances internationales en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Mais le projet de loi ne dit rien sur le soutien au mouvement LGBT dans le monde. Des associations LGBT+ d’un grand nombre de pays, notamment en Afrique francophone, vous lancent, avec nous, un appel au secours.

Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, agissez avant qu’il ne soit trop tard. Nous vous demandons de soutenir les amendements au projet de loi qui visent à prendre en compte les droits des personnes LGBT+.

Depuis plus de 10 ans l’ONU tire la sonnette d’alarme.

La voix de Ban Ki-moon, ancien secrétaire général de l’ONU, sera t-elle portée jusqu’au Sénat français en ce mois de mai 2021 ? En 2012, Ban Ki-moon a qualifié la violence et la discrimination à l’égard des LGBT de « tragédie monumentale pour les personnes concernées et une tache sur notre conscience collective ».« Aux lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres, permettez-moi de dire : vous n’êtes pas seuls. Votre lutte pour mettre fin à la violence et la discrimination est un combat partagé. Toute attaque contre vous est une attaque contre les valeurs universelles de l’Organisation des Nations Unies que j’ai jurés de défendre et de respecter. Aujourd’hui, je suis avec vous et je demande à tous les pays et à tous les individus d’être aussi avec vous. » Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies (mars 2012)

Premiers signataires :

Organisations :

Agir Ensemble pour les Droits Humains (Agir ensemble), Lyon ; Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) ; Association Intersection pour les Droits et Libertés (Tunisie) ; Association LGBTQIPOUPPETTE (Allier) ; Apvid Cayes (Haïti) ; Centre LGBT de Vendée ; Coalition Anti SIDA (Mali) ; Coeur Arc en Ciel (Congo) ; Comité IDAHO France ; Famille au Grand Coeur, Montpellier ; Health and Human Rights Cameroon (2HRC), Cameroun ; Hirondelles Club du Bénin ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mawjoudin pour l’égalité (Tunisie) ; Proud Lebanon (Liban) ; Savie asbl NGO LGBTQ (République Démocratique du Congo) ; Shams (Tunisie) ; Quazar, centre LGBTI+ d’Angers ; Les Bascos ; LGB 66 (Pyrénées Orientales) ; Collectif free ; CGT MAE ; Afrique Arc en Ciel

Personnalités :

Christian Bordeleau, comédien ; Ali Bousselmi, Mawjoudin pour l’égalité, Tunisie ; Sira Doumbia, Mali ; Emna El Hadj Amor, Tunis/Tunisie, neuropsychologue clinicienne ; Anouar Hamidi, président de Famille au grand coeur ; Nicolas Noguier, Montpellier ; Jean-Claude Pongault Elongo, Directeur Exécutif Coeur Arc-en-ciel, Congo ; Robert Simon, président de Solidarité Internationale LGBTQI ; Louis-Georges Tin, fondateur de la journée mondiale contre les LGBTphobies ; Jenny Westby, Professeur retraitée, Autun, Bourgogne, Membre d’Amnesty International ; Ludovic-Mohamed Zahed, directeur de l’institut CALEM (Marseille) ; Ariel Djessima-Taba, Afrique Arc en Ciel ; Anthony Whitney, Paris, administrateur de SIL ; Ahmed Madkouri, professeur d’économie-gestion dans l’académie de Créteil, trésorier de SIL

Paris, le 7 mai 2021

Source: Appel aux sénateurs pour apporter un soutien au mouvement LGBT+ mondial dans le cadre du vote de la loi “développement solidaire”

Quand notre droit à la PMA se fait attendre, nos vies sont en danger 27 octobre 2018

Tribune signée, entre autres, par Malik Salemkour, président de la LDH, et publiée sur le Huffington Post

 

L’intégrité des personnes LGBT est en jeu alors que la loi ouvrant la PMA à toutes, simplifiant la filiation homoparentale, est aujourd’hui une évidence.

 

Paris, Besançon, Paris à nouveau, la semaine dernière, dans un VTC, en sortant d’un café ou en attendant un tramway… De nouvelles agressions LGBTphobes s’ajoutent à la liste, déjà longue, des exactions anti-LGBT, pas toujours qualifiées comme telles par les services de police à Arles, Conflans-Sainte-Honorine et Dieppe, à Lille, Limoges, Lyon, Marseille, Nantes, Nîmes, à Paris dans le 10e, dans le 17e et dans le 16e, Poitiers et Rueil-Malmaison. Dans le bois de Boulogne, c’est l’une des nôtres, Vanessa Campos, qui a même été assassinée dans un relatif silence médiatique.

Ajoutons que selon l’étude produite par l’Observatoire LGBT+ de la Fondation Jean-Jaurès, plus d’une personne lesbienne, gay, bi ou trans sur deux a eu à faire face à une agression physique ou verbale LGBTphobe au cours de sa vie. Cette proportion est d’une sur cinq sur les 12 derniers mois. Enfin, six personnes LGBT sur dix sont obligées d’adopter des stratégies dans leur vie quotidienne, comme changer de chemin pour rentrer chez soi ou ne pas tenir la main de sa compagne ou de son compagnon dans la rue, pour échapper à cette épreuve violente.

Lire la tribune en intégralité sur HuffingtonPost

Source: Quand notre droit à la PMA se fait attendre, nos vies sont en danger

Marche des fiertés : affirmer ensemble l’égalité des droits sans aucune discrimination 3 juillet 2018

Communiqué LDH

 

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) invite à affirmer le refus de toutes les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre et à participer à la Marche des fiertés du 30 juin, à Paris, pour l’égalité des droits.

A cette occasion, la LDH rappelle quelques-unes de ses propositions :

Pour la protection des personnes LGBTI partout dans le monde. La dépénalisation universelle de l’homosexualité reste une priorité qui doit continuer d’être portée par la France. Parallèlement, elle se doit d’être exemplaire dans l’accueil de toute personne menacée en raison de son orientation sexuelle ou son identité de genre, par un droit d’asile réaffirmé et ouvert avec toutes les garanties nécessaires d’instruction et de recours, contrairement au projet restrictif et injuste du projet de loi asile et immigration.

Pour un accès libre à toutes les femmes à la procréation médicalement assistée (PMA). L’ouverture de la PMA à toutes les femmes est une mesure d’égalité d’accès à cette technique reproductive. Cette revendication ancienne de la LDH doit enfin être mise en œuvre par le gouvernement, sans rien céder aux lobbys religieux et aux visions moralistes de la famille.

Pour le renforcement des politiques de lutte contre les discriminations et crimes de haine. L’homophobie et la transphobie, notamment sur les réseaux sociaux, doivent être vivement combattues. Les interventions en milieu scolaire sont à renforcer, en lien avec les associations impliquées sur ces sujets. L’action judiciaire est aussi à faciliter pour toutes les personnes discriminées et les victimes d’insultes ou d’agressions, avec un soutien aux structures d’accueil, d’orientation et de conseil et une formation adaptée des pouvoirs publics concernés (personnels éducatifs, policiers, magistrats…). Pour cela, les moyens de l’Etat doivent être préservés et même accrus en faveur des associations de terrain.

La LDH poursuivra sa mission de lutte contre tous les préjugés et pour l’égal accès de toutes et tous à l’emploi, au logement, aux loisirs, aux soins… Garantir, dans les faits, la même dignité et l’égalité des droits oblige chacune et chacun, en conscience, à refuser l’indifférence et à intervenir. La Marche des fiertés en offre l’occasion.

 

Paris, le 29 juin 2018

 

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Source: Marche des fiertés : affirmer ensemble l’égalité des droits sans aucune discrimination

Lutter contre l’homophobie et la transphobie : une ardente nécessité 18 mai 2018

Communiqué LDH

 

Le 17 mai, Journée internationale de lutte contre les LGBTphobies, commémore la suppression en 1990 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de l’homosexualité de la liste des maladies mentales. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) participe pleinement à ce combat pour les droits de chacune et de chacun, quelle que soit son orientation sexuelle.

La situation reste intolérable dans les plus de soixante-dix pays qui continuent à pénaliser les relations entre personnes du même sexe et est très dangereuse dans certains pays qui vont jusqu’au bout de la criminalisation : procès, châtiments corporels, peine capitale. La LDH s’est adressée régulièrement au gouvernement français pour qu’il intervienne auprès des dirigeants des Etats concernés et montre sa condamnation de ces pratiques et de ces comportements archaïques.

En France même, la LDH constate que cinq ans après la loi ouvrant le mariage pour les couples de même sexe, les agressions LGBTphobes restent courantes. Les dispositions prises par le gouvernement et l’action de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) pour une plus forte implication des pouvoirs publics, ne semblent pas encore avoir atteint leur objectif.

Les récentes publications de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) ou du Défenseur des droits témoignent, par ailleurs, des nombreux champs où l’égalité des droits reste à conquérir. La LDH attend du gouvernement qu’il mette notamment en œuvre une promesse du candidat Macron : l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) pour les femmes seules et les couples de femmes.

La LDH constate aussi que les politiques mises en œuvre par le gouvernement contre les migrants tendent à aggraver la situation des étrangers qui fuient leur pays en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre et fait peser des risques graves sur les droits de nombreuses personnes venant se réfugier en France pour vivre leur vie privée comme elles l’entendent. Le projet de loi pour une immigration maîtrisée et pour un droit d’asile effectif, en rendant plus difficiles les demandes d’asile ou les recours, ne fera qu’empirer une situation déjà peu glorieuse.

La LDH, fidèle à sa mission, poursuivra son combat pour assurer l’égalité et l’effectivité des droits, partout, pour tous et pour toutes. Tout en continuant à apporter conseils et assistance aux personnes discriminées (étrangères ou non), la LDH appelle à faire de la journée du 17 mai une journée de solidarité avec les personnes LGBT pour leurs droits. Elle poursuivra son œuvre d’éducation populaire en se joignant à la marche des fiertés et en participant à la réussite des GayGames 2018.

 

Paris, le 16 mai 2018

 

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Source: Lutter contre l’homophobie et la transphobie : une ardente nécessité