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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives du tag : Histoire

Gisèle Halimi a sa place au Panthéon 4 juin 2021

Communiqué LDH

Parmi les préconisations du rapport demandé par le président de la République à l’historien Benjamin Stora, sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie, figure le transfert des cendres de Gisèle Halimi au Panthéon.

Cette proposition a recueilli de nombreux soutiens dont celui de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et de mouvements féministes, encore lors de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars dernier, au vu de l’engagement remarquable et visionnaire de cette femme d’exception pour la justice et l’égalité.

La LDH réaffirme son soutien plein et entier à la panthéonisation de Gisèle Halimi. Elle demande au président de la République de confirmer cette décision symbolique qui ne saurait céder aux pressions, particulièrement de l’extrême droite qui conteste cette reconnaissance par la Nation du fait de ses combats féministes et surtout de ses positions anticolonialistes et pour l’indépendance de l’Algérie dont l’Histoire a montré la justesse.

Paris, le 25 mai 2021

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Source: Gisèle Halimi a sa place au Panthéon

Disparition d’un homme engagé 27 mars 2021

Communiqué LDH

Outre l’artiste, le grand réalisateur, l’amoureux fou du cinéma, c’est aussi un homme engagé qui nous a quittés. De la guerre d’Algérie aux sans-papiers, Bertrand Tavernier a toujours su, par son talent, mettre en lumière celles et ceux que le sort voulait rejeter dans l’ombre. Que ce soit par La Guerre sans nom, cosigné avec Patrick Rotman, ou par son soutien aux sans-papiers victimes de la double peine, Bertrand Tavernier, par sa personnalité, apportait un éclairage et un soutien exceptionnel. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a pu compter sur sa présence tant aux côtés des sans-papiers de l’église des Batignolles que dans les manifestations dénonçant les conditions qui leur étaient faites. Histoires de vies brisées : Les « double peine » de Lyon, sur ce thème, restera un témoignage hélas encore bien d’actualité.

La LDH perd un soutien et présente à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances. 

Paris, le 26 mars 2021

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Source: Disparition d’un homme engagé

Gloire à Mehdi Ben Barka ! 27 octobre 2020

Communiqué commun dont Malik Salemkour, président de la LDH, est signataire

L’année 2020 marquera le centième anniversaire de la naissance de Mehdi Ben Barka et la cinquante-cinquième année de son enlèvement à Paris et de sa mort tragique. Malgré l’amnésie organisée autour de sa mémoire par tous ceux qui ont trempé dans son assassinat (rabatteurs, exécutants, commanditaires), la flamme liée au nom de Mehdi Ben Barka n’est pas près de s’éteindre. Elle continue à éclairer le chemin de beaucoup de peuples qui se battent encore pour que triomphe le rêve de liberté et de justice que cet homme a défendu sans relâche, jusqu’au sacrifice suprême.

Ladite « affaire Ben Barka » n’est pas seulement l’histoire d’un crime politique crapuleux dont le sadisme est allé jusqu’à faire disparaître le corps de la victime ; elle est une tâche d’indignité qui marque et marquera durablement l’institution qui monopolise tous les pouvoirs dans un pays comme le Maroc et certaines institutions d’un pays démocratique comme la France. Celles-ci ont tout fait pendant plus d’un demi-siècle pour que la vérité ne puisse pas voir le jour. De même, elles ont fait subir un interminable calvaire à la veuve et aux enfants du martyr condamnés à ne pas entamer leur deuil et connaître un début d’apaisement.

Nous, signataires de ce texte, tenons à affirmer à la famille de Mehdi Ben Barka que nous resterons toujours à ses côtés, fidèles à la mémoire de l’homme qui, à l’instar de Abdelkrim Khattabi, Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, Nelson Mandela, a éveillé et nourri l’esprit de résistance des peuples soumis au joug colonial, puis à l’oppression et l’exploitation de l’ordre néocolonial.

Nous demandons que toute la vérité soit faite sur les circonstances de son assassinat, l’identité des exécutants, du ou des commanditaires du crime, ainsi que sur le lieu de sa sépulture. Pour cela, nous exigeons que cessent les invocations à la raison d’Etat qui ont entravé jusqu’à nos jours le déroulement d’un processus judiciaire transparent et équitable, obligeant les autorités principalement concernées dans cette affaire à reconnaître enfin leur responsabilité morale, politique et pénale dans un crime abject qui ne pourra jamais s’effacer des consciences.

Oui, que la vérité triomphe !

Et gloire à Mehdi Ben Barka !

Voir le PDF avec la liste des signataires

Octobre 2020

Source: Gloire à Mehdi Ben Barka !

17 octobre 1961 – 17 octobre 2020 : 59e anniversaire – Vérité et justice 17 octobre 2020

Communiqué commun dont la LDH est signataire

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens et d’Algériennes manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le préfet de police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestant-e-s furent arrêté-e-s, emprisonné-e-s, torturé-e-s – notamment par la “force de police auxiliaire” – ou, pour nombre d’entre elles et eux, refoulé-e-s en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

59 ans après, la vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains et certaines osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  • que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des algérien-e-s survivant-e-s du 17 octobre envoyé-e-s en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale ;
  • que la création d’un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la ville de Paris et la région Ile-de-France ;
  • pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiennes et les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériennes et algériens ;
  • la vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certain-e-s au sein de la droite et extrême droite politique veulent réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie et les discriminations dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissant-e-s d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :

  • que le président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat. Comme il vient de le faire pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens et Algériennes qui en ont été victimes (voir le site 1000autres.org) ;
  • que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériennes et Algériens dans des camps ;
  • que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous et toutes, historiens et historiennes et citoyens et citoyennes ;
  • que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

Rassemblement : samedi 17 octobre 2020 à 18h au pont Saint-Michel à Paris

Associations, organisations syndicales signataires : 17 octobre contre l’oubli ; 4 ACG (Anciens appelés en Algérie et leurs ami(e)s contre la guerre) ; Acca (Agir contre le colonialisme aujourd’hui) ; ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) ; Acort (Assemblée citoyenne des originaires de Turquie) ; Anpromevo (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS) ; APCV (Agence de promotion des cultures et du voyage) ; Apel-Egalité ; Arac (Association république des anciens combattants) ; Asabp (Association de soutien aux amoureux au ban public) ; Association Josette et Maurice Audin ; ATMF (Association des travailleurs maghrébins de France) ; Attac ; Au Nom de la Mémoire ; Cedetim (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) ; Collectif Faty Koumba ; CRLDHT Mehdi Ben Barka ; Conseil national des assos familiales laïques ; LDH (Ligue des droits de l’Homme) ; Fédération nationale de la libre pensée ; FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives) ; Les Oranges ; Les amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs compagnons ; Mémorial 98 ; Mrap (Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples) ; Mouvement de la paix ; Union syndicale Solidaires.

Partis Politiques signataires : EELV (Europe écologie les verts) ; GDS (Gauche démocratique et sociale) ; PCF (Parti communiste français) ; Parti de gauche.

Paris, le 12 octobre 2020

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Source: 17 octobre 1961 – 17 octobre 2020 : 59e anniversaire – Vérité et justice

Tags honteux à Oradour-sur-Glane 31 août 2020

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne fermement les actes odieux qui ont eu lieu au Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane.

Salir la mémoire des victimes, nier l’Histoire, mérite les sanctions les plus lourdes. Le révisionnisme et le négationnisme sont des poisons dont il faut se débarrasser.

C’est notamment par l’éducation populaire, par la transmission de la mémoire que cela doit se faire. Cela ressort aussi d’une prérogative de l’Etat qui ne peut ni ne doit tolérer de tels actes. A l’heure où les survivants ou témoins disparaissent cela devient encore plus important et urgent.

La LDH prend et continuera de prendre sa part dans ce combat.

Paris, le 25 août 2020

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Source: Tags honteux à Oradour-sur-Glane

Non aux entraves à l’accès aux archives publiques 12 mars 2020

Communiqué LDH

La déclaration du président de la République Emmanuel Macron lors de sa visite à Josette Audin, le 13 septembre 2018, reconnaissant que, durant la guerre d’Algérie, Maurice Audin avait été tué en juin 1957 par les militaires français qui le détenaient, et que cela avait été rendu possible par une pratique généralisée de la torture et des disparitions forcées, a été accompagnée de l’annonce par lui d’une ouverture des archives sur tous les disparus de la guerre d’Algérie[1].

En prenant acte de cette déclaration, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) a organisé, en lien avec le Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) et les grandes associations de lutte contre le racisme, la torture et les disparitions forcées, ainsi qu’avec des juristes et des historiens, une journée d’études le 20 septembre 2019 à l’Assemblée nationale sur « Les disparus de la guerre d’Algérie du fait des forces de l’ordre françaises : vérité et justice », qui a souligné l’urgence de cette ouverture des archives.

Ce sont, au contraire, des entraves à leur consultation qui ont été mises en place en décembre 2019 par un décret gouvernemental[2], entraves contre lesquelles des articles parus dans la presse et une pétition soutenue par de nombreuses associations d’historiens et d’archivistes ont émis une vive protestation.

La LDH soutient la pétition « Nous dénonçons une restriction sans précédent de l’accès aux archives contemporaines de la nation », qui a recueilli à ce jour plus de cinq mille signatures, car elle ne doit pas concerner seulement les professionnels directement impliqués. L’accès aux archives étant un droit des citoyens, la LDH demande qu’en conformité avec les promesses présidentielles il soit mis fin à ces restrictions et que l’accès soit assuré sans réserve à toutes les archives publiques à l’issue des délais légaux.

Paris, le 11 mars 2020

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[1] https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/09/13/declaration-du-president-de-la-republique-sur-la-mort-de-maurice-audin
[2] https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2019/12/2/PRMD1928053D/jo/texte

Source: Non aux entraves à l’accès aux archives publiques

Hommage à Josette Audin 6 février 2019

Communiqué LDH

Josette Audin est décédée samedi 2 février à l’âge de 87 ans, après avoir mené pendant soixante-et-un ans un combat inlassable pour obtenir la vérité sur la mort de son mari, Maurice Audin, enlevé, torturé et assassiné à Alger en juin 1957 par des militaires français durant la guerre d’Algérie. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) salue la mémoire de cette grande militante de la justice et adresse à sa famille et à ses proches ses plus sincères condoléances.

Dès la publication du livre L’Affaire Audin de Pierre Vidal-Naquet en mai 1958, la LDH, avec son président Daniel Mayer, s’est engagée fortement, aux côtés du Comité Maurice-Audin, pour que la vérité soit reconnue sur sa disparition et aussi pour dénoncer la pratique de la torture par l’armée française en Algérie. Depuis, avec Josette Audin, elle n’a cessé de prendre des initiatives pour obtenir la fin d’un mensonge d’Etat qui prétendait que Maurice Audin s’était évadé. Enfin, le 13 septembre 2018, le président de la République, Emmanuel Macron, a rencontré Josette Audin à son domicile pour lui demander pardon au nom de la France et a publié une déclaration importante reconnaissant non seulement la responsabilité de l’armée française dans sa mort mais aussi la pratique systématique de la torture par l’armée française dans cette période. Ainsi, la détermination constante de Josette Audin et de ses soutiens a permis le rétablissement de la vérité sur le triste sort de Maurice Audin, sans oublier qu’il a été l’une des milliers de victimes de cette répression massive qu’on a appelée la « bataille d’Alger », pendant le premier semestre de 1957.

La persévérance exemplaire de Josette Audin a ouvert la voie de la justice et de la vérité sur une période sombre de l’histoire de France. Son combat est à poursuivre en fidélité à son engagement. Avec l’Association Maurice-Audin, la LDH demande que la vérité soit maintenant dite sur ces milliers de disparitions et soutient le site Internet 1000autres.org, qu’elle a créé pour documenter leurs cas. Au moment où la pratique de la torture suscite encore des justifications scandaleuses, il ne s’agit pas seulement de reconnaître une page de notre passé, c’est aussi un enjeu de notre présent.

 

Paris, le 4 février 2019

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Source: Hommage à Josette Audin

Exposition virtuelle « La ligue des droits de l’Homme : 120 ans d’histoires » 21 décembre 2018

Pour les 120 ans de La Ligue des droits de l’Homme, La contemporaine présente une exposition virtuelle consacrée à l’histoire de l’association.

Accédez à l’exposition

1898 : des citoyens révoltés par l’injustice dont était victime le capitaine Dreyfus décidaient de créer la Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen. Ils s’engageaient alors à porter aide et assistance « à toute personne dont la liberté serait menacée ou dont le droit serait violé ».

2018 : la Ligue des droits de l’Homme est aujourd’hui de tous les combats pour la justice, les libertés, les droits civiques et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

L’activité de la Ligue des droits de l’Homme constitue une page d’histoire de la République Française au XXe siècle. L’influence de l’association sur la Déclaration Universelle des droits de l’homme dont on commémore le 70e anniversaire le 10 décembre 2018, a été manifeste.

Depuis 2000, les archives de la Ligue des droits de l’Homme sont consultables à La contemporaine. L’inventaire du fonds postérieur à 1945 est achevé et ouvre de nouvelles perspectives à la recherche. Des campagnes de numérisation d’archives et de production d’entretiens audiovisuels ont été réalisées à cette occasion.

Elaborée à partir de ce fonds, l’exposition est structurée en quatre parties : « La fondation de la Ligue des droits de l’Homme » rappelle le moment de l’Affaire Dreyfus ; « Les premiers combats de la Ligue des droits de l’homme » retrace l’élargissement de son champ d’action aux droits économiques et sociaux, aux questions internationales, aux droits des femmes ainsi qu’aux luttes des populations colonisées ; « La Ligue, la paix et les guerres» apporte un éclairage sur son rôle dans les relations internationales ; « La Ligue des droits de l’homme aujourd’hui » souligne l’actualité des causes et des combats de l’association.

Conçue par des historiens et destinée à un large public – particulièrement aux collégiens, lycéens et étudiants – l’exposition permet de feuilleter les archives de la Ligue des droits de l’Homme récemment numérisées, de consulter des extraits d’entretiens filmés et donne à voir d’autres richesses en provenance des fonds. Elle présente aussi l’Affaire Dreyfus de Georges Méliès, un des premiers films politiques français, tourné à l’occasion de la révision du procès, l’année de la création de la LDH.

Source: Exposition virtuelle « La ligue des droits de l’Homme : 120 ans d’histoires »

17 octobre 1961 – 17 octobre 2018 : 57e anniversaire – Vérité et justice 12 octobre 2018

Appel à rassemblement de plusieurs organisations, dont la LDH, le 17 octobre 2018

Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque dont le Premier ministre, Michel Debré, était hostile à l’indépendance de l’Algérie, et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

57 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  • Que la lumière soit faite sur les soi-disant « retours vers leurs douars d’origine » des algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
  • Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de Paris et la Région Ile-de-France.
  • Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
  • La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, comme au sein de la droite et extrême droite politique veulent la réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :

  • Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat. Comme il vient de le faire pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.100autres.org)
  • Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps ;
  • Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens ;
  • Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 57ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

Rassemblement le 17 octobre 2018 à 18 heures au Pont Saint Michel à Paris

Associations, Organisations Syndicales : 17 octobre contre l’oubli, 4ACG (Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre), AFASPA (Association française d’amitié et solidarité avec les peuples d’Afrique), ANPROMEVO (Association nationale de protection de la mémoire des victimes de l’OAS), Amis de l’Algérie à Rennes, APCV (Association pour la promotion de la culture et du voyage), ARAC (Association Républicaine des anciens combattants), Au Nom de la mémoire, association Maurice Audin,  Emancipation – Tendance intersyndicale, Comité Vérité et justice pour Charonne, FARR (Franco-Algériens républicains rassemblés), Fasti (Fédération des associations de solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s), CAPJPO-EuroPalestine, CEDETIM/IPAM, Fondation Frantz Fanon, Fondation Copernic, Le 93 au cœur de la République, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Les Amis de Max Marchand – Mouloud Feraoun et leurs compagnons, Les Oranges, Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), Mouvement de la paix, SNES-FSU, Solidaires, Sortir du colonialisme,

Partis Politiques : EELV (Europe Ecologie les Verts), NPA (Nouveau parti anticapitaliste), Parti de gauche, PCF (Parti communiste français)

 

Source: 17 octobre 1961 – 17 octobre 2018 : 57e anniversaire – Vérité et justice

L’affaire Maurice Audin : la reconnaissance officielle après soixante et un ans d’un mensonge d’Etat 15 septembre 2018

Communiqué LDH

Le président de la République a reconnu, dans une déclaration remise le 13 septembre 2018 à sa veuve, Josette Audin, et à ses enfants, la responsabilité de l’Etat dans l’enlèvement, la torture, l’assassinat de Maurice Audin par des militaires français à Alger, en 1957, durant la guerre d’Algérie. Cette déclaration met fin à un mensonge officiel répété par les autorités de la République française pendant près de soixante et un ans.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) souligne aussi la reconnaissance par le chef de l’Etat que la torture a été utilisée alors comme un outil de terreur contre les combattants de l’indépendance de l’Algérie, et pointé la responsabilité du système politique qui a accepté qu’elle soit instituée.

Le combat pour cette reconnaissance n’a cessé, depuis 1958, d’être mené par la LDH sous l’impulsion de son président Daniel Mayer, opposé à la politique du gouvernement de Guy Mollet dans la guerre d’Algérie. Elle a soutenu le Comité Maurice Audin, présidé par le mathématicien Laurent Schwartz, et accueilli à sa direction des intellectuels comme Pierre Vidal-Naquet et Madeleine Rebérioux, qui en étaient les animateurs. Elle n’a cessé, depuis, de demander la vérité sur cet assassinat.

La LDH ne peut que saluer cette déclaration présidentielle qui donne raison au combat qu’elle a mené pendant plus de soixante ans. Elle salue la décision d’ouvrir les archives et d’appeler aux témoignages. Elle soutient la création, par l’Association Maurice Audin, du site Internet 1000autres.org pour contribuer à faire connaître la vérité sur le sort des nombreuses victimes de disparitions forcées durant cette guerre.

Pour la LDH, cette déclaration présidentielle favorise la réflexion nécessaire de la société française sur une page de son histoire qui pèse encore sur son présent, et permet que s’ouvre une ère nouvelle dans les relations entre les peuples algérien et français.

Paris, le 14 septembre 2018

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Source: L’affaire Maurice Audin : la reconnaissance officielle après soixante et un ans d’un mensonge d’Etat