#20 – Mars 2014 : La Ligue des droits de l’Homme interroge les candidats sur nos droits 6 mars 2014
Pièces jointes
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Apparemment, le Front National est entré dans une phase de dédiabolisation depuis la présidence de Marine Le Pen en 2011. Cette stratégie serait destinée à capter un électorat séduit par le discours de Marine mais pas prêt à endosser les accusations de racisme et de xénophobie. En 2012, Claire Checcaglini, dans son livre Bienvenue au Front ! contestait cette analyse ; ce qu’elle avait observé dans l’appareil du FN, qu’elle avait infiltré pendant 8 mois, l’amenait à conclure que la xénophobie et le racisme y règnent avec la même véhémence que par le passé, pas de dédiabolisation. En réalité le FN nourrit toutes ses bouches. En se rendant plus présentable aux yeux de l’opinion, il n’a pas choisi de sacrifier son électorat le plus radical, celui qui revendique son identité d’extrême droite. En témoigne la vidéo ci-dessous, un monument de propagande dans sa forme et d’islamophobie dans son contenu. Le document date de septembre 2013 et, tout à la fin, annonce la candidature de Marine à la Présidentielle de 2017.
Nous étions environ 300 sur le Cours Mirabeau samedi à dire notre refus du rejet de l’autre, notre combat contre le racisme. En voici des photos :
et, jointe mon intervention.
Philippe Sénégas
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Marseille le 14 juin 2013
Assez d’expulsions-évacuations sans solutions alternatives d’hébergement !
Hier avenue des Olives dans le 13e arrdt de Marseille, sous le faux prétexte « d’arrêté de péril » pris par la municipalité, le Préfet a prêté le concours de la force publique pour « évacuer » une cinquantaine de personnes qui se sont retrouvées sur les trottoirs. Si la Municipalité et le Préfet pensaient que ces familles couraient un danger, alors ils auraient dû leur trouver un lieu d’hébergement sécurisé conformément à la loi.
D’autres expulsions-évacuations sans solutions alternatives d’hébergement ou de relogement sont programmées : Saint-Antoine, l’ancienne caserne Cardot 91 bd de Plombières, les bidonvilles de la Capelette, La Parette, etc et bien d’autres lieux sur le territoire du département, représentant plus d’un millier d’enfants et d’adultes voués au désespoir de l’errance.
Ces expulsions-évacuation de citoyens européens sont faites au mépris des lois, notamment sur l’obligation d’hébergement de toute personne démunie se trouvant à la rue, mais aussi des engagements dans les conventions internationales comme la convention internationale des droits de l’Enfant ou la convention européenne des droits de l’Homme. Rappelons que la France a été condamnée par le Comité Européen des Droits Sociaux (CEDS) pour la quatrième fois, le 21 janvier 2013, pour ses « violations manifestes de droits et d’accès aux droits des populations Rroms ».
La Ligue des Droits de l’Homme s’insurge contre cette politique qui revient à traiter des êtres humains comme des « animaux indésirables » que l’on fait déplacer d’un lieu insalubre à un autre pour ne plus voir « la misère ».
La LDH dénonce la politique de bouc-émissaire que les autorités font jouer à ces familles au moment où les idées d’extrême droite, racistes, xénophobes, s’étalent sans complexe et gagnent une grande partie de nos concitoyens, jusqu’aux appels à la haine raciale.
La LDH demande aux collectivités locales, aux représentants de l’Etat, l’application pour tous, de tous les droits, individuels, économiques, sociaux et culturels, notamment des populations Rroms en trouvant rapidement des solutions alternatives aux expulsions des lieux de survie.
Communiqué LDH
Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.
C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».
L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.
La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !
Paris, le 4 juin 2013
Communiqué LDH
Au moment où s’ouvraient les négociations d’Evian pour mettre fin à la guerre d’Algérie, deux activistes, Albert Dovecar et Claude Piegts, membres des sinistres commandos delta de l’OAS, participaient à l’assassinat de Roger Gavoury, commissaire central d’Alger, dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1961. Condamnés à mort, Dovecar et Piegts ont été exécutés le 7 juin 1962.
C’est précisément le 7 juin 2013 que le Collectif aixois des rapatriés – le CAR –, a choisi pour inaugurer à Aix-en-Provence un monument, de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, érigés à la gloire de tels assassins. La stèle sera installée dans la cour de la Maison du maréchal Alphonse Juin, propriété de la ville d’Aix, devenue véritable casemate de la « nostalgérie ». L’actuelle équipe municipale en a confié la gestion au CAR qu’elle subventionne abondamment. Coutumier des éloges de la colonisation et de l’OAS, le président du collectif, René Andrès, lance un appel pour l’inauguration d’un espace « appelé à devenir le haut lieu de la mémoire, et de la conservation, de la vérité du peuple Pied-Noir et Harkis ».
L’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (ADIMAD) soutient cet appel. Ces irréductibles de l’Algérie française ont prévu de se retrouver, comme chaque année, début juin autour de la tombe de Claude Piegts au Touvet, dans l’Isère. L’hommage initialement prévu le 2 juin 2013, a soulevé de telles protestations qu’il vient d’être interdit par la préfecture de l’Isère. Ses initiateurs l’ont reporté au 9 juin, deux jours après la cérémonie d’Aix.
La Ligue des droits de l’Homme dénonce avec force ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS, autant que les dérives idéologiques sur les aspects positifs de la colonisation et les nouvelles instrumentalisations du drame des Harkis et de leurs enfants. Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie. Indispensable pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent ; indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie !
Paris, le 4 juin 2013
Monsieur le président de la République,
Mesdames, Messieurs de la majorité parlementaire
Monsieur le président de la République,
Vous avez incarné l’espoir d’un « changement maintenant » et, à ce jour, il a été déçu.
Vous avez désigné la finance comme votre adversaire, et elle règne toujours.
Vous avez prôné l’emploi et la justice sociale, mais le chômage augmente et le niveau de vie des moins favorisés diminue.
Le gouvernement de votre Premier ministre a su tenir bon face aux manifestations de l’extrême droite alliée à la droite parlementaire, et il a réussi à faire adopter la loi sur le mariage pour tous. Nous aurions souhaité la même détermination pour les autres réformes.
Il a certes beaucoup écouté la société civile mais sans l’avoir, semble-t-il, entendue. Les grands débats nécessaires à la réussite du changement – sur la politique migratoire et les demandeurs d’asile, la politique de sécurité, les réformes démocratiques, l’avenir de la jeunesse – ont été, jusqu’à ce jour, évacués.
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Vous vous êtes présentés pour tourner la page des politiques inégalitaires, injustes et sécuritaires ; les stigmates de l’ancienne législature perdurent.
Vous avez voulu incarner l’alternative ; elle peine à se mettre en place.
Vous avez souhaité une pratique parlementaire indépendante et exigeante ; votre voix, trop souvent, est étouffée.
Vous avez l’honneur d’élaborer et de voter les lois. Cette charge vous engage. Nous en appelons à votre responsabilité de représentants du Peuple souverain. L’opposition, la frilosité et l’esprit de renoncement seront toujours mobilisés pour faire échec aux réformes de justice et de progrès. Il vous incombe de faire en sorte que l’espoir et les changements se concrétisent.
Nous en appelons à cette relation démocratique forte, et à votre courage. Il est vain de vouloir apprivoiser ou contourner les maux qui découlent des politiques néolibérales ou des réflexes sécuritaires. Assumez les propositions de progrès pour les droits et les libertés du programme sur lequel vous avez été élus ; vous ne lui serez fidèles qu’en défendant des mesures de justice, de lutte contre les inégalités, et de restauration des droits des citoyens bafoués par la législation rétrograde des derniers quinquennats.
Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Vous avez l’honneur et la charge de disputer notre pays aux crises financière, économique et morale qui alimentent chômage, xénophobies et défiance du politique. Nous avons besoin pour cela de justice et de pragmatisme, d’éthique et de démocratie, de décisions et de détermination. Le changement et la justice ne sont pas des concessions accordées par les forces politiques et économiques qui s’y opposent. La justice, la démocratie et le progrès social ont toujours dû être conquis de haute lutte. Cette vérité est plus que jamais d’actualité.
Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Nous, militants de la Ligue des droits de l’Homme réunis en congrès, vous demandons instamment de manifester l’éthique politique, le courage civique et la responsabilité nécessaires pour combattre la crise et promouvoir les valeurs proclamées de la République que sont l’égalité, la liberté et la fraternité.
Nous, militants de la Ligue des droits de l’Homme, répondons toujours présents à l’appel de ces valeurs, et nous nous engageons pour les réformes qu’elles appellent. Nous continuerons à le faire :
jusqu’à ce que le droit de vote et d’éligibilité de tous les résidents étrangers s’impose car il répond à un impérieux besoin d’élargissement de la démocratie ;
jusqu’à ce que les rapports entre la police et la population, et particulièrement la jeunesse, soient profondément réformés, car cela répond à un profond besoin de sécurité et de sérénité ;
jusqu’à ce que la politique pénale soit rééquilibrée, afin que le tout-carcéral laisse la place à une justice digne et réellement efficace ;
jusqu’à ce que les étrangers soient traités dans le respect des droits de l’Homme et des conventions internationales, qu’il s’agisse de nos concitoyens européens que sont les Roms ou de ceux qui vivent parmi nous ou y recherchent un droit effectif à la protection ;
jusqu’à ce que les politiques économiques poursuivent le progrès social plutôt que l’enrichissement inégal.
Monsieur le président de la République, Mesdames, Messieurs les parlementaires,
Vous avez, là où vous êtes, là où le peuple vous a placés, d’immenses responsabilités. Il vous revient de ne pas les décevoir, et il nous revient de vous le rappeler.
Croyez en notre détermination, à la hauteur de ce que mérite l’avenir de la République.