Twitter Facebook Accueil

Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

Une démocratie sans culture est une démocratie sans vie 18 mars 2021

Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création

L’Observatoire de la liberté de création soutient la demande d’ouverture des lieux de culture dans le respect des gestes barrières.

Le public a le droit de participer à la vie culturelle. Ce droit est essentiel. Il est affirmé par l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH). Les artistes ont le droit de créer et de diffuser leurs œuvres. Ce droit est essentiel. Il est protégé par la loi de juillet 2016.

L’Observatoire de la liberté de création soutient les demandes de protection formées par les organisations professionnelles et syndicales et s’oppose à toute mesure qui pourrait fragiliser encore plus ceux dont le métier est de participer à la vie culturelle de notre pays.

Une démocratie sans culture est une démocratie sans vie.

Paris, le 17 mars 2021

Télécharger en format PDF

 

Source: Une démocratie sans culture est une démocratie sans vie

Lutter contre le racisme, débat,enjeux et controverses d’aujourd’hui 18 mars 2021

Guide la LDH

La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations est l’un des piliers de l’action de la Ligue des droits de l’Homme. C’est pourquoi, outre ses interventions juridiques, ses mobilisations, ses actions en milieu scolaire, l’association mène en son sein et avec de multiples partenaires une réflexion théorique et pratique sur ces questions, indispensable pour faire vivre l’antiracisme.

Ce fascicule sur le racisme en est un exemple. Il vise à fournir d’une part un état des lieux des débats de société et d’autre part, à montrer et à expliquer les actions, les prises de position et les mobilisations de l’association. Il n’est pas un manuel – ni d’histoire, ni d’autres disciplines – même s’il mobilise un certain nombre de connaissances interdisciplinaires. Il est une démarche : celle de prendre un peu de recul pour problématiser des questions, proposer des arguments, des éclairages et non seulement mieux porter le combat antiraciste de la LDH, mais surtout le penser ensemble. C’est pourquoi ce travail est collectif et il n’est pas l’œuvre de spécialistes mais une production de militantes et militants qui ont voulu questionner ensemble.

Lire la suite en téléchargeant le guide.

Source: Lutter contre le racisme, débat,enjeux et controverses d’aujourd’hui

Protéger, soigner, accompagner ? Non, ficher, stigmatiser, sanctionner, renvoyer. Le ton est donné ! 18 mars 2021

 Communiqué commun signé par la LDH

Ce 10 mars, était présenté à la Commission des lois un rapport d’information parlementaire sur les « problématiques de sécurité associées à la présence sur le territoire de mineurs non accompagnés ».

Rappelons pourtant, que la grande majorité des mineur.e.s et jeunes majeur.e.s isolé.e.s étrangers dont il est question ne posent aucun problème de sécurité, bien au contraire comme le constatent et en témoignent toutes et tous les professionnels et adultes qui les côtoient au quotidien, des mouvements tels les « patrons solidaires » allant jusqu’à être créés pour les jeunes apprentis.

Visant exclusivement la situation des mineurs non accompagnés en conflit avec la loi, qui ne représentent qu’une infime partie des mineur.e.s et jeunes majeur.e.s isolé.e.s et étrangers, et entretenant au passage la confusion entre ceux en conflit avec la loi et ceux victimes de traite, le rapport parlementaire, présente 18 recommandations particulièrement inquiétantes en ce qu’elles sont de nature à stigmatiser encore plus ces mineur.e.s, parfois très jeunes, toujours très fragiles, polytraumatisé.e.s par leurs parcours de vie.

Ce rapport oublie, dans sa problématique générale, ce qui est le plus important : ces jeunes sont en danger et ont d’abord besoin de protection. De manière encore plus inquiétante, il entend institutionnaliser un traitement différencié les concernant, fondé davantage sur leur extranéité que leur minorité.

A l’âge où la plupart de leurs pairs vont au collège, eux n’ont connu que rejets, abandons, agressions répétées, violence, et sont souvent les victimes de réseaux de traite.

Vivant pour la plupart dans des conditions d’une extrême précarité, souvent à la rue, sans accompagnement éducatif, sous dépendance médicamenteuse des adultes qui les exploitent, elles et ils ont perdu l’estime d’eux-mêmes, et leurs passages à l’acte s’inscrivent dans un mécanisme de survie, souvent pour des délits de subsistance.

Est-ce cela la vie d’un enfant ?

Il ne sert à rien de préconiser, à peu de frais, leur fichage obligatoire via le fichier AEM si décrié, la consultation obligatoire de fichiers tels VISABIO dont l’inefficacité a été démontrée, l’accroissement des sanctions, des jugements plus rapides et discriminatoires, le retour dans le pays d’origine et toujours plus de coercition.

Ceci n’aura que pour conséquence de stigmatiser ces jeunes, les rapprocher toujours plus de situations de danger, les éloigner encore plus de leur situation de mineur et des dispositifs qui n’auront plus de « protection » que le nom.

Et si le rapport parlementaire préconise une prise en charge systématique en assistance éducative ainsi que quelques mesures d’accompagnement social, rien n’est dit du budget affecté à celles-ci, des moyens dédiés aux départements, qui risquent, sous des effets d’annonce, de se réduire à peau de chagrin….

Et rien ne changera.

Plus encore, ce rapport réalise la prouesse de suggérer qu’inverser la présomption de minorité, imposer à un ou une mineur.e de présenter des documents d’identité pour être protégé.e, serait dans l’intérêt supérieur de l’enfant !

Où est l’intérêt supérieur de l’enfant, « considération primordiale », rappelée par la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire ?

Ces jeunes doivent être protégés, accompagnés, bénéficier d’une prise en charge éducative effective qui fait actuellement cruellement défaut, pluridisciplinaire (en matière civile tant par les départements que par la Protection Judiciaire de la Jeunesse qui connaît leurs problématiques particulières), basée sur la confiance en l’adulte, qu’elles et ils doivent réapprendre, ayant souvent été trompés dans leurs vies par ceux qui les ont entourés auparavant.

Ce n’est que par les mesures de protection que ces jeunes pourront se réinsérer, ce qui est de leur intérêt et de celui la société.

Alors que le débat médiatique glisse, sans surprise, vers la question plus large de l’évaluation de minorité des mineur.e.s isolé.e.s, qui n’était pas l’objet de ce rapport,

 nos organisations et associations signataires demandent que soit mise en place, sans stigmatisation, sans discrimination, sans fichage, une vraie politique éducative faite d’accompagnement, de protection, d’éducation, de soins et d’insertion pour ces jeunes, qui sont avant tout des enfants en souffrance !

Paris, le 17 mars 2021

Liste des signataires :

La Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat de la magistrature, InfoMIE, le Gisti, l’Ordre des avocats du barreau de Paris, Le Syndicat des avocats de France, le SNPES PJJ / FSU, l’ADDE, la FSU, la CGT, la CIMADE, le SNEPAP-FSU, le Secours Catholique Caritas France, AADJAM, Solidaires Justice, Fédération sud Collectivités Territoriales,  SNUASFP FSU, Solidaires, Fédération Sud Santé Sociaux, SNUTER-FSU, Soutien à 59 SAINT JUST

Télécharger le communiqué en pdf.

Source: Protéger, soigner, accompagner ? Non, ficher, stigmatiser, sanctionner, renvoyer. Le ton est donné !

#NoRacism Le Limoges CSP et la LDH, ensemble contre le racisme 18 mars 2021

Session 1 – OUTILS ACTUELS (2h30)

  • Cadrage réglementaire (1h10)

10h15. Introduction
10h25. Rappel juridique général
10h35. Rappel juridique dans le monde du sport
10h45. Dispositifs fédéraux
10h55. Débat entre participants sur l’efficacité de ces dispositifs

  • Les acteurs du sport face au racisme (1h10)

11h35. Introduction
11h40. Témoignages de sportifs et de sportives :
Jerry Boutsiele, Benoît Cheyrou, Olivier Dacourt, Thierry Dusautoir, Laura Georges, Team EDF, Diandra Tchatchouang

12h20. Echanges entre participants sur les bonnes pratiques et autres expériences

Session 2 – OUTILS DE DEMAIN (2h30)

  • Les outils potentiels (1h10)

14h. Introduction
14h05. Les outils hors sport
14h20. L’exemple de la Rooney Rule
14h30. La pratique sportive comme outil
14h40. Débat entre participants sur l’efficacité de ces dispositifs

  • Le rôle des acteurs (1h10)

15h20. Introduction
15h25. Le soutien institutionnel aux joueurs 
16h. Débats entre participants sur les attentes et les bonnes pratiques.
16h30. Conclusion 

Source: #NoRacism Le Limoges CSP et la LDH, ensemble contre le racisme

Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin 18 mars 2021

Communiqué commun signé par la LDH

Le 4 janvier 2021, le directeur de l’administration pénitentiaire interdisait la diffusion du numéro 52 du journal L’Envolée dans toutes les prisons françaises en raison d’un dossier consacré au décès de plusieurs personnes détenues dans des conditions suspectes. Dans le même temps, il portait plainte pour diffamation. Il est reproché au journal, relais de la parole des personnes détenues et de leurs proches depuis près d’une vingtaine d’années, d’avoir « allégué des faits de violences volontaires commis par des personnels de l’administration pénitentiaire, dans l’exercice de leurs fonctions » et « imputé aux responsables hiérarchiques des auteurs de ces violences alléguées de ne pas les avoir dénoncées ».

Cette interdiction ne saurait occulter le problème de fond dénoncé par le journal : les violences commises par des agents de l’administration pénitentiaire sur des personnes détenues sont une réalité désormais largement documentée, tout comme les rouages institutionnels permettant qu’elles se perpétuent.
La section française de l’Observatoire international des prisons rapportait ainsi dans un rapport de juin 2019 être saisie de plusieurs témoignages par semaine de personnes détenues ou de leurs proches dénonçant des violences subies de la part de personnels pénitentiaires. Le décès récent de Jimony R. alors incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux après avoir été, selon le témoignage d’un surveillant pénitentiaire, « roué de coups » notamment « à la tête (…) alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol » vient également rappeler la tragique actualité de cette réalité.

Les mécanismes institutionnels qui permettent à cette réalité de perdurer sont également aujourd’hui parfaitement connus et identifiés : difficultés à réunir les preuves de faits qui se déroulent le plus souvent à l’abri des regards et des caméras de vidéosurveillance, manque d’information sur les modalités de dépôt de plainte et d’accompagnement juridique dans ces démarches, représailles pour les personnes détenues, leurs proches ou toute autre personne qui entendrait dénoncer des violences subies en détention, mutisme des autorités hiérarchiques qui préfèrent bien souvent détourner le regard, manque de diligence des autorités administratives et judiciaires dans la réalisation des enquêtes, et un « parole contre parole » qui tourne presque systématiquement à l’avantage de l’uniforme.

La censure du numéro 52 du journal L’Envolée, pour avoir relayé la parole de personnes détenues et de leurs proches sur cette réalité, est une nouvelle illustration de la chape de plomb que l’administration pénitentiaire met sur un phénomène qui devrait au contraire alerter et inquiéter. Plutôt que de s’en saisir à bras le corps, pour qu’aucune suspicion de comportement violent de la part d’un agent pénitentiaire sur une personne détenue ne puisse plus rester sans suite, l’administration pénitentiaire préfère tenter de faire taire celles et ceux qui s’en font l’écho. Attachées au respect des droits fondamentaux et de la dignité de toute personne, nos organisations continueront à soutenir toutes celles et tous ceux qui œuvrent pour que la lumière soit faite sur une réalité encore trop souvent ignorée et cachée. Pour que l’omerta qui règne sur les violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues prenne fin.

Paris, le 16 mars 2021

Télécharger le communiqué en pdf.

Source: Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin

16 mars 2021 – Tribune collective “Pour combattre efficacement l’antisémitisme, rejetons tout amalgame !” publiée sur médiapart 18 mars 2021

Tribune collective signée, entre autres, par Malik Salemkour, président de la LDH

Lire la tribune sur Mediapart

La droite et l’extrême droite israéliennes tentent de faire passer la critique de leur politique pour de l’antisémitisme, d’où l’opération lancée voici cinq ans autour de la définition Ihra. Le ministère israélien des Affaires stratégiques s’efforce depuis de la faire voter par les institutions, municipalités, parlements et gouvernements.

Contraire au droit international, la politique d’occupation, de colonisation et d’annexion de la Palestine est condamnée par la très grande majorité des États du monde et de l’opinion internationale.

C’est pourquoi la droite et l’extrême droite israéliennes tentent de faire passer la critique de leur politique pour de l’antisémitisme. D’où l’opération lancée voici cinq ans autour de la définition de celui-ci par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’holocauste, connue sous son acronyme anglais : Ihra. Le ministère israélien des Affaires stratégiques s’efforce depuis de la faire voter par les institutions, municipalités, parlements et gouvernements.

À première vue, la définition ne pose pas d’autre problème que son insigne médiocrité. Elle décrit l’antisémitisme comme « une certaine perception des Juifs, qui peut s’exprimer par une haine à leur égard » par le biais de « manifestations rhétoriques et physiques dirigées contre des individus juifs ou non et/ou leurs biens, des institutions communautaires et des lieux de culte ».

Le piège réside dans les exemples avec lesquels l’Ihra « illustre » sa définition et qui, formellement, selon elle, n’en font pas partie. Lors de son adoption par l’Assemblée nationale, le promoteur de la résolution, le député Sylvain Maillard, a déclaré à la tribune que le vote ne porterait pas sur les exemples. Mais les piliers du réseau d’influence pro-israélien, à commencer par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), ne jurent que par… ces exemples !

Or plus de la moitié d’entre eux sont relatifs à l’État d’Israël. Consciente de l’isolement de ce dernier, l’Ihra avance des concepts bien flous. « L’antisémitisme, affirme un des exemples, peut se manifester par des attaques à l’encontre de l’État d’Israël lorsqu’il est perçu comme une collectivité juive. Cependant, critiquer Israël comme on critiquerait tout autre État ne peut pas être considéré comme de l’antisémitisme. »

Cette précision n’empêche pas les propagandistes de Benyamin Netanyahou de qualifier d’antisémite toute critique de l’apartheid, tout appel au boycott et, plus largement toute action de solidarité avec le peuple palestinien. Le Premier ministre a été jusqu’à qualifier d’« antisémite » la décision de la Cour Pénale internationale d’ouvrir une enquête sur les crimes commis dans les Territoires palestiniens occupés.

Le gouvernement du Royaume-Uni fut le premier, dès décembre 2016, à reconnaître la validité de cette définition. Le Parlement européen a suivi en juin 2017, ainsi que le Conseil européen en décembre 2018. En France, après l’Assemblée nationale, le réseau d’influence pro-israélien appelle les villes à adopter – comme Paris et Nice – la définition de l’Ihra. Francfort organise un sommet numérique mondial qui cherche aussi à promouvoir cette définition.

Cette opération suscite néanmoins une forte opposition. Le 13 janvier, l’ensemble des groupes juifs progressistes des États-Unis a affirmé son désaccord avec l’Ihra. En Europe, de très nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme, ONG, organisations juives, disent non. En France, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) a mis en garde par deux fois les pouvoirs publics.

Il faut le dire clairement : quand le Premier ministre israélien affirme que Hitler « ne voulait pas exterminer les Juifs », quand il justifie le négationnisme des leaders populistes d’Europe centrale et orientale et le suprématisme de Donald Trump, de quel droit donnerait-il des leçons de lutte contre l’antisémitisme ?

Pour être efficace, le combat contre l’antisémitisme doit refuser tout amalgame et converger avec la lutte contre toutes les autres formes de racisme. Les promoteurs de la définition Ihra ont fait le choix inverse : donner la priorité à la défense inconditionnelle de l’État d’Israël, quitte à affaiblir et à diviser la lutte contre l’antisémitisme.

En tant qu’organisations et personnalités résolument engagés contre le racisme sous toutes ses formes, nous ne céderons jamais à ce chantage. De la même manière que nous dénonçons sans ambiguïté les actes antisémites en France et ailleurs dans le monde, nous affirmons notre droit à soutenir le peuple palestinien, victime d’une politique coloniale et raciste. C’est pourquoi nous appelons toutes les personnes de conscience, les collectivités locales, les institutions à rejeter la définition de l’Ihra.

Premiers signataires

Malik SALEMKOUR, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) ; Augustin GROSDOY et Jean-François QUANTIN, coprésidents du Mouvement conte le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) ; Edith BOULANGER et Roland NIVET, porte-paroles, et Nicole BOUEXEL, membre du Conseil National du Mouvement de la Paix ; Boris PLAZZI, membre de la Commission exécutive confédérale, Secrétaire confédéral en charge des relations internationales de la Confédération Générale du Travail (CGT) ; Benoît TESTE, secrétaire général de la Fédération Syndicale Unitaire (FSU) ; Cybèle DAVID et Jérôme BONNARD, porte-paroles de l’Union Syndicale Solidaires ; Bertrand HEILBRONN, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) ; Jean-Guy GREILSAMER, membre de la coordination nationale de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) ; Pascal LEDERER, fondateur et co-animateur de Une Autre Voix Juive (UAVJ) ; Ivar EKELAND, président de l’Association de Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) ; coordination de la campagne BDS France ; Jean FRANCHETEAU, vice-président du Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient(CVPR-PO) ; Danielle BIDART, présidente de l’association « Pour Jérusalem » ; Perrine OLFF-RASTEGAR, porte-parole du Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) ; Mouhieddine CHERBIB, président du Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) ; Joumana RICHARD, présidente de La Courneuve Palestine ; Jean-Claude MEYER, porte-parole Alsace de l’UJFP ; Louis DAVID, comité Palestine Israël 44 49 ; Pierre LAURENT, vice-président du Sénat, sénateur de Paris (PCF) ; Jean-Paul LECOQ, député ; Fatiha ALAUDAT, Maire adjointe à la Culture de paix et à la solidarité internationale (Malakoff 92240) ; Gloria BIGOT LEGROS ; Jacqueline BOSC, militante associative ; Rony BRAUMAN, médecin et essayiste ; Gérard CHAOUAT directeur de recherches CNRS émérite ; Lucien CHAMPENOIS, ministre plénipotentiaire en retraite ; Jean-Paul LE MAREC, ingénieur agronome, membre du Bureau national du MRAP ; Khira LAMECHE, universitaire retraitée ; Roland LOMBARD, Dir recherche retraité, ex-président du CICUP ; Jean-Pierre MEVEL ; Raphaël PORTEILLA, Maitre de Conférence à l’Université de Bourgogne, membre du Bureau national du Mouvement de la Paix ; Evelyne REBERG, adhérente UJFP ; Bruno SÉRÈS ; Irène STEINERT ; Eric TRON, médecin biologiste ; Dominique VIDAL, journaliste et historien.

Lire la tribune sur Mediapart

 


Source: 16 mars 2021 – Tribune collective “Pour combattre efficacement l’antisémitisme, rejetons tout amalgame !” publiée sur médiapart

450 organisations lancent la coalition STOP UE-MERCOSUR 18 mars 2021

Communiqué de la coalition transatlantique Stop UE-Mercosur, dont la LDH est membre 

Ce lundi 15 mars, plus de 450 organisations de la société civile des deux côtés de l’Atlantique, dont une cinquantaine en France, rendent publique, par une déclaration commune et une vidéo (voir ci-dessous), une coalition transatlantique contre l’accord de libéralisation du commerce UE-Mercosur. Alors que la Commission européenne se démène pour sauver ce projet d’accord, avec le consentement et la participation active de nombreux États-membres de l’UE, cette coalition vise à renforcer la mobilisation citoyenne contre ce projet d’accord en regroupant sur un même site internet (StopEUMercosur.org) les ressources disponibles, les pétitions et initiatives en cours : l’accord UE-Mercosur n’est pas enterré, nous poursuivons la mobilisation citoyenne !

A l’automne 2020, en raison du rejet croissant des opinions publiques et des organisations de la société civile, la Commission européenne et la présidence allemande de l’UE n’ont pu lancer le processus de ratification du projet d’accord de libéralisation du commerce entre l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay), conclu le 28 juin 2019. Depuis, à Bruxelles, la Commission européenne, appuyée par le service extérieur de l’UE et plusieurs États-membres, redouble d’efforts pour tenter de sauver cet accord si controversé.

Raison pour laquelle, lors d’une conférence de presse en ligne ce lundi 15 Mars 2021 (14h CET), 450 organisations de la société civile (ONG, syndicats, associations, collectifs citoyens, organisations indigènes) des deux côtés de l’Atlantique joignent leurs efforts pour rappeler dans une déclaration conjointe combien ce projet d’accord conduirait à aggraver la déforestation (Amazonie, Gran Chaco, Cerrado, etc) et les violations des droits humains, détruisant des emplois et les moyens de subsistance de tant de paysan.ne.s, indigènes ou salarié.e.s aussi bien dans les pays du Mercosur qu’en Europe. Sur un même site Internet StopEUMercosur.org sont désormais rassemblés les ressources (rapports, etc) montrant combien le contenu de ce projet d’accord est inacceptable et les pétitions en cours qui ont déjà, conjointement, rassemblés plus de 2 millions de signataires.

De son côté, le gouvernement français refuse toujours d’exiger l’abandon de ce projet d’accord ou sa renégociation. Après avoir publié un document de travail pouvant s’apparenter à une liste de conditions minimales pour que la France accepte ce projet d’accord, le ministre du commerce Franck Riester, vivement critiqué au sein même du gouvernement, vient d’affirmer que la France ne se contenterait pas d’une déclaration annexe conjointe qui serait ajoutée à l’accord. Sans pour autant proposer de renégocier le contenu de l’accord : si le contenu de l’accord n’est pas acceptable, pourquoi la France n’appelle-t-elle toujours pas à l’abandonner ou à le renégocier ?

Les 450 organisations réunies dans la coalition « Stop UE-Mercosur » affirment qu’une déclaration ou protocole additionnel ne résoudrait aucun des problèmes soulevés par l’examen du contenu de ce projet d’accord, car justement, le texte de cet accord ne changerait pas. Or, c’est bien le contenu de cet accord, en plus des politiques conjoncturelles menées par tel ou tel État, qui prose problème en matière de justice sociale, d’emplois, de droits humains, de climat, de déforestation, ou de protection de la biodiversité. Au moment où l’UE promeut son « Green deal », un tel accord devrait être abandonné.

Le Collectif Stop CETA-Mercosur appelle à renforcer la mobilisation contre ce projet d’accord UE-Mercosur, notamment en invitant les collectivités territoriales à s’engager, par le vote d’un voeu ou d’une résolution, à s’engager contre l’Accord UE-Mercosur et pour la relocalisation écologique et solidaire

Pour aller plus loin :

  • le site Internet rendu public : http://stopeumercosur.org/ 
  • La déclaration avec les 450 organisations signataires
  • Liste des organisations françaises signataires : ActionAid France, Aitec, alofa tuvalu, Amis de la Terre, Amis du Mouvement des travailleurs Sans Terre du Brésil, Association Plurielle d’Accueil et d’Échange Internationaux, Attac France, Autres Brésils, Bloom, Campagne Glyphosate 33, CCFD-Terre Solidaire, CGT, CITD, Coalition Solidarité Brésil, Collectif Alerte France Brésil / MD18, Collectif des Semeurs du Lodévois-Larzac, Collectif national Stop CETA/Mercosur, collectifantiogm66, Comité Pauvreté et Politique, Confédération paysanne, CSIA-NITASSINAN, Emancipation Collective, Emmaüs international, Faucheurs Volontaires 21, Fondation Danielle Mitterrand, foodwatch, France Amérique Latine (FAL), France Nature Environnement, Générations futures, Grenpeace France, Groupe Non-Violent LOUIS LECOIN, Influence4impact, Le Melar dit, Les Amis du Monde Diplomatique, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Notre Affaire à Tous, Pour une terre vivante, Réseau Européen pour la Démocratie au Brésil (RED.Br), Réseau Foi & Justice Afrique Europe, Réseau Roosevelt-idf, Sherpa, Syndicat CGT AHOM, U.F.A.L., Veblen Institute, Vigilanceogm21, Youth For Climate France, ZEA
  • Initiative visant à proposer aux collectivités territoriales de s’engager contre l’Accord UE-Mercosur et pour la relocalisation écologique et solidaire

Source: 450 organisations lancent la coalition STOP UE-MERCOSUR

L’opération #NoRacism continue 15 mars 2021

Communiqué de presse Limoges CSP

L’opération #NoRacism a débuté il y a 10 jours. Une conférence de presse a été organisée ce jour au Palais des Sports de Beaublanc, ce fut l’occasion pour la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le club de faire un point sur cette opération. A cette occasion, le Centre de Droit et d’Economie du Sport a dévoilé le programme du colloque “Outils actuels et Outils de demain face au racisme” qui se tiendra ce mercredi 17 mars.

 Le Centre de Droit et d’Economie du Sport et le programme du colloque “Outils actuels et Outils de demain face au racisme” du mercredi 17 mars :

 Didier Primault, Directeur Général du CDES : “Convaincus de longue date de l’utilité sociale du sport, de la responsabilité qui est la sienne dans la défense de certaines valeurs et de l’impact qu’il peut avoir en terme de mobilisation, le CDES est ravi et honoré de s’associer, aux côtés de personnalités engagées et de partenaires prestigieux, à la belle initiative #NoRacism, du Limoges CSP et de ses joueurs.”

Le colloque débutera à 10h et se terminera à 16h45.

La session du matin sera consacrée aux outils actuels de lutte contre le racisme. Dans un premier temps, ce sont les outils réglementaires qui seront rappelés, non seulement d’un point de vue législatif mais aussi au niveau des règlements sportifs eux-mêmes. Un deuxième temps sera consacré à la prise de parole des sportifs et sportives qui reviendront sur la façon dont ils sont confrontés à la question du racisme et les moyens dont ils disposent pour y faire face.

Les discussions de l’après-midi porteront sur les outils de demain pour lutter contre le racisme. Après un tour d’horizon des pistes potentielles à explorer dans le sport et en dehors, c’est le rôle du soutien des institutions aux sportifs et sportives qui sera débattu afin de proposer des pistes concrètes de travail.

De nombreuses personnalités seront présentes comme Thierry Dusautoir, Olivier Dacourt, Benoit Cheyrou, Laura Georges, Jerry Boutsiele, Malik Salemkour, Jean Pierre Siutat, etc..

Le colloque sera diffusé en direct sur la chaîne Twitch officielle de l’équipe d’esport MCES, partenaire de l’événement.

 La Ligue des droits de l’Homme :

Le club a débuté ses actions en relation avec les antennes régionales de la LDH avec des interventions de sensibilisation dans les écoles, collèges et lycées de Limoges et ses environs.

A ce titre, mardi, deux joueurs espoirs étaient présents avec des représentants de la LDH à l’école Marcel Proust à Beaubreuil et sont intervenus auprès de 23 élèves de CE2.

Ce jour, ce sont trois classes du Lycée de Bellac qui ont bénéficié d’une intervention de sensibilisation.

Demain, Pierre Fargeaud, Directeur Général du club se rendra au Collège Calmette pour continuer ces interventions en étroite collaboration avec l’antenne de Limoges de la LDH.

Les instances du sports :

La Ligue Nationale de Basket et les autres ligues membres de l’Association Nationale des Ligues de Sport Professionnels (ANLSP) se sont engagées au travers de l’opération « Les Ligues Pros contre les discriminations » sur deux thématiques en lien avec des journées internationales :

  • Le 21 mars pour la Journée Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme
  • Le 17 mai pour la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et laBiphobie

Du côté du Limoges CSP :

Le Limoges CSP a dévoilé le teaser de son clip qui sortira le 21 mars à l’occasion de la journée Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme.

Réalisé par Inside City : une marque de créateurs spécialisés dans la réalisation et la production vidéo pour les entreprises et marques. Le clip dévoilera une musique produite et chantée par Manu Key, membre de la Mafia K’1 Fry et personnalité engagée du basket français.

Dans ce clip, vous pourrez retrouver les joueurs de l’équipe professionnel du Limoges CSP, 4 joueurs espoirs, 2 joueuses du club de basket féminin du Limoges ABC et une vingtaine de figurants venus des 4 coins de la France.

Le Limoges CSP a également dévoilé le hoodie créé par Daömey (marque de streetwear lifestyle française fondée en 2006) dans le cadre de la branche artistique de la campagne #NoRacism

Pour vous procurer le Hoodie (65 euros) et/ou le t-shirt (35 euros) #NoRacism CSP x Daomey c’est par ici : https://www.dao mey.com/collections/limoges-csp-x-daomey

Le club a entièrement modifié son identité visuelle et son logo pour cette occasion.

Samedi, vous pourrez découvrir les nouvelles tenues de matchs créées spécialement pour l’opération, en collaboration avec notre équipementier Craft. Ces tenues seront portées par les joueurs à l’occasion des 3 matchs à Beaublanc du mois de mars. Ces tenues seront vendues aux enchères et les bénéfices seront reversés à la LDH.

Limoges, le jeudi 11 mars 2021

Télécharger le communiqué en pdf.

Source: L’opération #NoRacism continue

La Défense ne s’expulse pas 15 mars 2021

Communiqué LDH

Le 11 mars 2021, un avocat niçois a été expulsé par les forces de l’ordre d’une audience du tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence au cours de laquelle il assurait la défense de son client. Ce dernier, absent en raison d’une contamination à la Covid-19, sollicitait un renvoi de l’audience pour pouvoir assister à son procès.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) est particulièrement choquée par la décision de poursuivre l’audience. Plusieurs avocats présents pour assister leurs clients ont quitté l’audience en signe de solidarité avec leur confrère. Les propos qui auraient été tenus par un magistrat contre ces avocats et contre l’exercice des droits de la défense ne sont pas dignes de l’institution judiciaire.

Les avocats, garants du procès équitable, ne peuvent être considérés comme des faire-valoir du processus judiciaire. Son bon déroulement et les nécessités de sa continuité doivent s’adapter aux conséquences de la situation sanitaire de manière à protéger les garanties du procès équitable pour tout justiciable.

La LDH s’associe à tous les avocats et aux institutions représentatives de la profession face à cette situation inadmissible.

Paris, le 12 mars 2021

Télécharger le communiqué en format pdf

Source: La Défense ne s’expulse pas

COVID19 – Il est urgent de lever les brevets sur les vaccins et les médicaments à l’OMC 15 mars 2021

Déclaration conjointe, signée par la LDH, en amont de la réunion de l’OMC du 11 mars 2021

Alors que la pandémie de COVID a coûté la vie à plus de 2,5 millions de personnes, tant d’autres ont tout simplement perdu leurs moyens de subsistance. Le principal défi collectif de l’humanité est aujourd’hui d’y mettre un terme. Si les pays les plus riches peuvent désormais voir une lueur d’espoir au bout du tunnel, plus de la moitié du reste du Monde est confrontée à un sinistre scénario.

Des vaccins aux médicaments, tous les moyens possibles permettant de lutter contre la pandémie doivent être mobilisés, y compris en prenant des initiatives audacieuses visant à nous faire tous sortir de la zone de danger. Malheureusement, ceux qui prétendent nous représenter ne sont pas à la hauteur de ce défi. L’Union européenne (UE) rejette ainsi la proposition qui consisterait à suspendre les droits de propriété intellectuelle sur les vaccins, le matériel de tests et les médicaments. C’est une honte et cela doit être inversé.

Le vaccin comme bien universel, commun – ou non

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a trouvé le ton juste en avril 2020, lorsqu’elle a déclaré : “nous devons développer un vaccin. Nous devons le produire et le déployer aux quatre coins du monde. Et le rendre disponible à des prix abordables. Ce vaccin sera notre bien universel et commun”.

Malheureusement, cette déclaration pourrait rester dans l’Histoire comme une simple et nouvelle déclaration hypocrite si la position actuelle de l’UE est maintenue. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) discute actuellement d’une proposition visant à renoncer aux droits de propriété intellectuelle pour faire place à une production massive de vaccins, de matériel de tests et de médicaments. Tout bien considéré, cette proposition portée par l’Inde et l’Afrique du Sud est sage et judicieuse. On ne peut pas permettre à quelques entreprises pharmaceutiques de détenir un monopole sur la production des moyens nécessaires pour lutter contre la pandémie. Quant à leur revendication de “propriété” sur ces produits, elle est infondée au vu du financement public massif mobilisé qu’ils ont obtenu pour la recherche, le développement et la production de pratiquement tout ce qui est lié à la lutte contre le virus.

La charité n’est pas la solution

Pour assurer une distribution mondiale des vaccins, la stratégie de l’UE est actuellement fondée sur la charité. Mais rien ne permet de penser que cela nous rapproche d’une solution :

  • L’expédition des vaccins à partir du dispositif COVAX, qui repose principalement sur les dons des pays, n’a commencé que lentement à la fin du mois de février. Il faudrait des années pour terminer le travail de cette manière.
  • Quelques grandes entreprises, dont des multinationales du numérique, ont fait des dons financiers, mais cela semble avant tout être un exercice de communication.
  • Rien n’indique que les entreprises pharmaceutiques seront à la hauteur de la responsabilité qui leur a été confiée. La Commission européenne affirme que les entreprises pharmaceutiques sont censées “s’engager à atteindre l’objectif d’un accès universel et abordable aux diagnostics, aux traitements et aux vaccins”. Une telle déclaration sonne creux en regard des dons bien modestes effectués par les propriétaires des brevets jusqu’à présent, et – avant tout – ces multinationales s’accrochent à leurs monopoles du mieux qu’elles peuvent.

Les monopoles constitués sur la base de brevets sont au cœur du problème. Dans le monde entier, il existe de nombreux producteurs qui sont prêts à fournir des milliards de vaccins. Des usines entièrement équipées dans plusieurs pays attendent la mise au point finale d’un vaccin, ou attendent le résultat des négociations avec les propriétaires des brevets. La suspension des droits de propriété intellectuelle réduirait le temps de la pandémie.

Main dans la main avec Big Pharma

Pourtant, les représentants de l’Union européenne ont vigoureusement combattu cette proposition et ils nous ont montré une fois de plus qu’en matière de politique commerciale, les intérêts des entreprises priment sur toutes les autres considérations, y compris la santé publique.

Ce n’est pas la première fois que les contradictions entre la santé publique et les droits de propriété intellectuelle deviennent aussi douloureusement visibles. Il y a 20 ans, un conflit s’est noué au coeur de l’OMC entre les pays en développement et, déjà, les pays du Nord, à propos de l’application de l’accord ADPIC sur la question des médicaments antirétroviraux contre le VIH/SIDA. Les traitements ont ainsi été tenus hors de portée de millions de personnes infectées. Finalement l’UE, les États-Unis et d’autres pays ont été contraints d’accepter une certaine flexibilité.

Bien qu’il s’agisse d’un pas en avant, il devrait être clair pour tout le monde que les règles mondiales actuelles sur les droits de propriété intellectuelle représentent une menace pour la santé publique. Les dérogations négociées à l’époque sont insuffisantes, non seulement en cas d’urgence mondiale, mais aussi pour le quotidien. Elles n’offrent pas suffisamment de souplesse pour être en mesure de fournir des médicaments bon marché et elles n’ont pas permis d’arrêter les puissantes pressions incessantes des multinationales pharmaceutiques et de leurs puissants alliés politiques visant à supprimer la production de génériques.

Saper la flexibilité

L’Union européenne est l’une des puissances mondiales dont la responsabilité est engagée sur les évolutions récentes. Au cours des dernières décennies, nous avons vu l’UE se lancer dans une quête aveugle et impitoyable pour soutenir les multinationales pharmaceutiques avec des droits de propriété intellectuelle onéreux. Non seulement l’UE s’est battue à la table des négociations pour réduire au minimum les dérogations à l’accord ADPIC, mais nos représentants ont tout de suite fait de leur mieux pour saper ces mêmes dérogations par le biais d’accords commerciaux bilatéraux.

Actuellement, ces dérogations peuvent être activées à condition qu’il soit possible d’utiliser une “licence obligatoire”. Sachant très bien que la condition préalable est l’accès aux données du titulaire du brevet, l’UE a systématiquement oeuvré depuis deux décennies pour conclure des accords avec le plus grand nombre possible de partenaires commerciaux afin qu’ils reconnaissent au contraire une “exclusivité des données” aux titulaires de brevets, ce qui rend de fait les dérogations prévues par l’accord ADPIC nulles et non avenues.

Cet état d’esprit nous a menés là où nous sommes aujourd’hui : la position scandaleuse de l’UE qui consiste à s’opposer à la proposition de mise en oeuvre de dérogations sur les droits de propriété intellectuelle est l’aboutissement d’une politique commerciale qui place le profit bien avant la santé publique. Et avec la pandémie de COVID-19, elle est poussée à l’extrême. Cette position est inacceptable non seulement pour des raisons morales, mais elle est aussi désastreuse pour nous tous. Accepter que les vaccins n’atteignent qu’environ la moitié des pays du monde d’ici 2023, c’est accepter le risque de nouveaux variants qui pourraient saper l’efficacité des vaccins existants.

Il est temps de changer la politique commerciale de l’UE

C’est donc le moment où nous devons modifier la politique commerciale de l’UE. Le régime mondial des droits de propriété intellectuelle sur les produits pharmaceutiques s’est révélé dangereux, et la recherche de nouvelles règles doit commencer immédiatement. Il est nécessaire de reconnaître que la production de génériques doit être rendue possible. Nous devons faire une place considérable au partage des technologies. C’est nécessaire pour la santé publique dans le Sud global, ainsi que dans le Nord global, où les médicaments à prix excessivement élevés menacent l’accessibilité des systèmes de santé. Il semble que ce soit la seule façon pour nous de respecter nos obligations en matière de droits humains. L’accord ADPIC doit disparaître et nous devons prendre un nouveau départ.

Un changement de position de l’UE est nécessaire

Pour que ce processus commence, nous avons besoin d’un changement au sein même de l’UE. Dans un premier temps, nous devons de toute urgence faire en sorte que nos représentants soutiennent la dérogation proposée par l’Inde et l’Afrique du Sud. Dans un deuxième temps, nous devons mettre en oeuvre une réforme plus large des règles relatives aux droits de propriété intellectuelle, tant au niveau mondial qu’au niveau national.

lien vers la campagne

Signataires :

Signataires
Attac Austria Austria
Aufstehn.at Austria
Center for Encounter and Active Non-Violence Austria
AIHTA Austria
Praxis 16 Austria
CNCD-11.11.11 Belgium
KULU-Women and Development Denmark
Corporate Europe Observatory Europe
Seattle to Brussels Network Europe
Aitec France
alofa tuvalu France
Attac France France
Collectif contre le gaz de schiste de Montpeyroux, Arboras, Aniane 34 France
Collectif national Stop CETA-Mercosur France
Confédération Paysanne Tarn France
Fédération Artisans du Monde France
Ligue des Droits de l’Homme France
Les Amis du Monde Diplomatique France
PSo 15 France
Remix the commons France
Réseau Foi & Justice Afrique Europe antenne France France
Réseau Roosevelt-idf france
PowerShift e.V. Germany
Forum Umwelt und Entwicklung Germany
Nature Friends Greece Greece
Social intervention for West Athens Greece
OIKO.POLI.S Greece
Greenpeace International
Sial Cobas Italy
Stop TTIP Italia Italy
transform ! italia italy
FNV Netherlands
Transnational Institute Netherlands
TROCA- Plataforma por um Comércio Internacional Justo Portugal
Umanotera Slovenia
Handel Anders ! coalitie the Netherlands

Source: COVID19 – Il est urgent de lever les brevets sur les vaccins et les médicaments à l’OMC