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Ligue des droits de l'Homme

Section du Pays d'Aix-en-Provence

Archives de l'auteur : psenegas

Une gifle à la démocratie 7 juillet 2021

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne avec fermeté l’agression inexcusable dont a été victime le président de la République lors d’un échange avec le public à l’occasion de son déplacement à Tain-l’Hermitage dans la Drôme.

Les désaccords et les oppositions ne peuvent conduire à l’insulte et à la violence envers quiconque, comme envers le chef de l’Etat. 

La LDH s’inquiète du climat politique et social délétère avec des débats publics où se multiplient les provocations, menaces et attaques verbales ou physiques, comportements inacceptables qui constituent une grave menace pour notre démocratie.

Elle appelle à un sursaut collectif pour dénoncer ces pratiques et favoriser des débats d’idées ouverts et contradictoires dans le respect de chacune et chacun.

Paris, le 8 juin 2021

Télécharger le communiqué en pdf.

Source: Une gifle à la démocratie

Julian Assange, 50 ans, dix ans de privation de liberté ! 7 juillet 2021

Communiqué de la LDH et de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH)

Depuis bientôt dix ans, Julian Assange est privé de liberté ! Qu’il s’agisse des sept ans passés dans l’ambassade d’Equateur à Londres où il bénéficiait du droit d’asile mais a vécu pratiquement en reclus, puis de son arrestation par la police britannique le 11 avril 2019 suite au retrait, par le président Lenin Moreno, de l’asile accordé par son prédécesseur, la vie de Julian Assange n’est depuis dix ans qu’une succession d’accusations infondées, de torture et d’injustices. Il est depuis 2019 maintenu dans une prison de haute sécurité au prix de sa santé physique et mentale, alors même qu’un tribunal britannique a refusé son extradition vers les Etats-Unis où il risque cent-soixante-quinze ans de prison en raison des risques de procès inéquitable.

Avoir 50 ans en prison n’est souhaitable pour personne mais lorsque l’on a fait un travail de journaliste en publiant des documents classifiés dénonçant les crimes de guerre américains, notamment en Irak et en Afghanistan, cela constitue une torture dénoncée notamment par le rapporteur des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, et une atteinte à la liberté de la presse insupportables.

Julian Assange doit être libéré sans plus tarder, tout état démocratique (qui ne craindrait  pas des sanctions de la part des Etats-Unis) s’honorerait de lui accorder l’asile, à moins que le président des Etats-Unis décide de lever les charges qui pèsent contre lui.

Paris, le 3 juillet 2021

Télécharger le communiqué commun en pdf.


Source: Julian Assange, 50 ans, dix ans de privation de liberté !

Rapatriement des enfants et de leurs mères détenus dans des camps en Syrie 22 juin 2021

Colloque, organisé par la LDH et la FIDH, le lundi 21 juin de 14h à 17h30, au Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin Roosevelt – Paris 8e

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) et la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) vous convient à un colloque consacré aux enfants français détenus avec leurs mères dans des camps de prisonniers du nord-est syrien.

INTERVENANTS : médecins humanitaires, professionnels de l’enfance et de la santé, pédopsychiatres, spécialistes de l’antiterrorisme.

PROJECTION d’un clip-documentaire sur le quotidien des enfants prisonniers et de leurs mères.

LECTURE de lettres d’enfants et de femmes détenues et diffusion en exclusivité d’extraits d’un podcast produit par Arte Radio sur le retour en France d’une mère et de ses deux enfants.

Le lundi 21 juin de 14h à 17h30, au Théâtre du Rond-Point, 2 bis avenue Franklin Roosevelt – Paris 8e

Voir le programme ci-dessous.

Inscription obligatoire

Programme

Animation & modération :
Jeanne SULZER, responsable de la commission
Justice internationale d’Amnesty International France
► 14 h / 14h15
Présentation du colloque
Jean-Michel RIBES, directeur du Théâtre du Rond-Point
Françoise DUMONT, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme
Patrick BAUDOUIN, président d’honneur de la Fédération internationale des droits
de l’Homme
► 14h15 / 14h35
Rapatriement des enfants et de leurs mères : la position de la Commission
Nationale Consultative des Droits de l’Homme
Jean-Marie BURGUBURU, président de la CNCDH
Les engagements internationaux de la France et la position des différents
États européens sur le rapatriement des enfants et de leurs mères
Julie LEBEGUE, directrice de projet UNICEF
► 14h40 / 15h10
La situation humanitaire au nord-est syrien et dans les camps de Roj et de
Al Hol : le maintien des enfants et de leurs mères en zone de guerre
Sophie DESOULIERES, Médecins Sans Frontières
Rony BRAUMAN, médecin humanitaire, cofondateur de Médecins Sans Frontières
Pierre DUTERTE, médecin humanitaire
► 15h15 – 15h30
Lecture de textes, de lettres, et du récit d’un référent cultuel intervenant en
prison
Marie DESPLECHIN, écrivaine, et Bruno RAFFAELLI, acteur► 15h30 / 16h10
Les enfants de retour de Syrie : le rôle du juge des enfants, de l’Aide Sociale
à l’Enfance et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
Claire PAUCHER, juge des enfants en fonction au tribunal judiciaire de Bobigny
Témoignage d’un représentant de la Protection Judiciaire de la Jeunesse
La prise en charge et le suivi des mères de retour en France
Jules BOYADJIAN, directeur du Programme d’Accueil Individualisé de Ré-affiliation
Sociale
► 16h15 / 16h35
Clip-documentaire réalisé par Victoria Le Boloc’h Salama et Maxime Gillier
Émilie BAUJARD, grand reporter
Raphaël PITTI, médecin humanitaire
► 16h35 / 16H55
La prise en charge psychologique des enfants de retour de zone irakosyrienne
Leila FERAULT, psychologue clinicienne (hôpital Avicenne)
Serge HEFEZ, psychiatre et pédopsychiatre
► 17h00 / 17h15
Extraits d’un podcast sur le retour en France d’une femme et de ses deux
enfants (diffusion intégrale sur Arte Radio en septembre 2021)
Céline MARTELET et Édith BOUVIER, grands reporters
► 17h20 / 17h30
Quelques mots des grands-parents
Clôture par Malik SALEMKOUR, président de la Ligue des droits de l’Homme


Source: Rapatriement des enfants et de leurs mères détenus dans des camps en Syrie

Tribune collective “Il est encore temps” publiée sur Libération 22 juin 2021

Tribune collective, à l’initiative de la LDH, signée par 50 organisations et 54 personnalités signataires et publiée dans Libération 

Le projet de loi confortant le respect des principes de la République est à nouveau examiné par l’Assemblée nationale, après l’échec de la commission mixte paritaire et une version durcie par le Sénat.

Nous alertons solennellement sur ce texte de division et de surenchère sécuritaire qui met gravement en péril l’équilibre réalisé par les grandes lois laïques de 1882, 1901 et 1905, avec des mesures dans tous les sens, soit imprécises, soit disproportionnées, qui sont dangereuses pour les libertés publiques de toutes et tous.

Nous nous alarmons de ce projet qui vient encore fragmenter la société française et jette une suspicion généralisée à l’encontre des personnes de confession musulmane, comme sur toutes les associations et les citoyennes et citoyens engagés.

Il est encore temps pour les députés, le gouvernement et le président de la République d’écouter toutes les inquiétudes exprimées, les vives critiques de la Défenseure des droits, du Conseil d’Etat, de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme, du Haut conseil à la vie associative, les fortes réserves de la communauté internationale, comme dernièrement celles du rapporteur général sur la lutte contre le racisme et l’intolérance du Conseil de l’Europe.

Il est encore temps de tirer les leçons de la censure du Conseil constitutionnel sur la loi sécurité globale, qui a sanctionné l’article polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre plutôt que de le recycler sous une forme tout aussi douteuse dans ce projet. 

Il est encore temps de refuser cette voie de tension et de défiance, un retour à une logique concordataire, une remise en cause de l’autonomie des collectivités territoriales, de la liberté associative et de la liberté d’expression.

Il est encore temps, en cette période de grave crise sanitaire et sociale, de renoncer à importer dans les entreprises privées liées par une commande publique des obligations qui relèvent par nature de l’Etat et de l’administration, en obligeant une neutralité politique et religieuse à des millions de salariés en dépit du droit européen qui interdit toute discrimination directe ou indirecte fondée sur la religion ou les convictions au sein des entreprises.

Il est encore temps de réaffirmer une confiance envers le monde associatif, essentiel à la cohésion sociale et à la solidarité, plutôt que de le fragiliser en imposant un « Contrat d’engagement républicain » décrété par le seul gouvernement, qui ouvre à l’arbitraire et aux contrôles abusifs par des élus locaux délégués à un pouvoir de police morale et de la pensée.

Ce projet de loi, s’il était adopté, porte les germes de sombres perspectives que nous refusons.

Nous appelons, au contraire, à une démocratie vivante et pacifiée, à un dialogue social et civil riche de notre diversité, restant tous profondément attachés aux principes fondamentaux de notre République solidaire, démocratique et sociale et à des libertés publiques égales pour toutes et tous.

Premiers signataires :

Ligue des droits de l’Homme (LDH), Confédération générale du travail (CGT), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat national des journalistes (SNJ-CGT), Syndicat national des personnels de l’éducation et du social à la protection judiciaire de la jeunesse (SNPES-PJJ/FSU), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale Solidaires, Action non violente – Cop21 (ANV-Cop21), Alternatiba, Anticor, Assemblée citoyenne originaires de Turquie (Acort), Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), Association des travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens de France (ADTF), ATD Quart monde, Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (Cedetim), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), la Cimade, Collectif des associations citoyennes (Cac), Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Coordination nationale Pas sans nous, Droit au logement (Dal), Emmaüs France, Fédération des associations de solidarité avec tous-tes les immigré-e-s (Fasti), Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE),  Fédération nationale de la Libre Pensée, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Femmes égalité, Fondation Copernic, Fondation Danielle Mitterrand, France nature environnement (FNE), Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Greenpeace France, Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), Jeunesse ouvrière chrétienne (Joc), Lallab, Médecins du Monde, Memorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), les Petits débrouillards, le Planning familial, la Quadrature du net, Secours catholique – Caritas France, SOS Racisme.

Signatures individuelles, premiers signataires :

Philippe Aigrain, auteur et éditeur ;

Gérard Aschieri, ancien secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) ;

Emma Aubin-Boltanski, directrice de recherche au CNRS ;

Yves Aubin de la Messuzière, ancien ambassadeur de France, président d’honneur de la Mission laïque française ;

Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris ;

Jean Baubérot, historien et sociologue français, spécialiste de la sociologie des religions et fondateur de la sociologie de la laïcité ;

Miguel Benasayag, psychanalyste et philosophe ;

Jean-Paul Benoit, président de la Fédération des mutuelles de France ;

Laurent Cantet, cinéaste ;

Claude Calame, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ;

Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite de droit public et sciences politiques à l’université Paris Diderot ;

Dominique Clémang, avocate au barreau de Dijon, bâtonnier de l’Ordre 2018-2019 ;

Maxime Combes, économiste ;

Olivier Compagnon, professeur d’histoire contemporaine à l’université Sorbonne nouvelle ;

Marie Cosnay, autrice ;

Marie Cuillerai, professeur de philosophie à l’université de Paris ;

Mireille Damiano, avocate au barreau de Nice, ancienne présidente du Syndicat des avocats de France (Saf) ;

Jean-Michel Delarbre, co-fondateur et militant du Réseau éducation sans frontière (RESF) ;

Laurence De Cock, historienne et membre du Comité central de la LDH ;

Bernard Defrance, philosophe ;

Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie à l’université Paris 8 ;

Jean-Michel Ducomte, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Toulouse ;

Mireille Fanon-Mendes France, ancienne experte de l’Onu, présidente de la fondation Frantz Fanon ;

Didier Fassin, professeur à l’Institute for advanced study de Princeton et titulaire de la chaire annuelle de santé publique du Collège de France ;

Eric Fassin, sociologue à l’université Paris 8 ;

Benoit Garcia, vice-président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ;

Cécile Gondard-Lalanne, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de l’union syndicale Solidaires ;

Bernadette Groison, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de la FSU ;

Cédric Herrou, responsable d’Emmaüs-Roya ;

François Journet, psychiatre ;

Françoise Lorcerie, directrice de recherche émérite au CNRS, spécialiste des questions scolaires ;

Myriam Laïdouni-Denis, co-fondatrice de  l’Association nationale villes et territoires accueillants (Anvita) ;

Henri Leclerc, avocat et président d’honneur de la LDH ;

Joris Mathieu, directeur du théâtre Nouvelle génération, centre dramatique national de Lyon ; René Monzat, pour la Commission Islam et laïcité ;

Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste ;

Marie-Noëlle Orain, membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au titre de la Confédération paysanne ;

Edwy Plenel, journaliste ;

Gilles Porte, cinéaste ;

Philippe Portier, ancien directeur du Groupe sociétés, religions, laïcités du Centre national de recherche scientifique (GSRL – CNRS), directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études et titulaire de la Chaire « Histoire et sociologie des laïcités » ;

Anne Rochette, artiste et professeure à l’école nationale des Beaux-arts ;

Patrice Rolland, professeur émérite de droit public ;

Joël Roman, philosophe et essayiste ;

Frédéric Sawicki, professeur de sciences politiques ;

Barbara Stiegler, professeure des universités en philosophie politique ;

Hocine Tandjaoui, écrivain ;

Annie Tobaty, ancienne inspectrice générale de l’Education nationale ;

Maryse Tripier, sociologue ;

Anaïs Vaugelade, autrice, illustratrice et éditrice ;

Fabien Vehlmann, scénariste de bande dessinée ;

Patrice Vermeren, professeur émérite au département de philosophie de l’université Paris 8 ; Dominique Vidal, journaliste et historien ;

Patrick Viveret, philosophe et magistrat honoraire ;

Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherches émérite au CNRS.

Lire la tribune sur Libération

Paris, le 15 juin 2021

Télécharger la tribune en pdf.

Source: Tribune collective “Il est encore temps” publiée sur Libération

Contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins politiques 22 juin 2021

Lettre de la société civile, dont la LDH est signataire, à la Commission européenne

Hier, 10 ONG et réseaux européens ont envoyé une lettre ouverte à la Commission européenne pour exprimer leur inquiétude quant à l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme à des fins politiques. La Ligue des droits de l’Homme est l’un des signataires.

Les ONG et réseaux ont envoyé cette lettre en prévision de la « stratégie globale de l’UE en matière de lutte contre l’antisémitisme » que la Commission européenne présentera à la fin de l’année 2021.

Ils écrivent : « En tant qu’organisations de la société civile promouvant les droits de l’Homme et le respect du droit international humanitaire en Israël et en Palestine, nous sommes alarmés par l’amalgame croissant entre les critiques adressées à l’État d’Israël et l’antisémitisme.

Alors que cet amalgame est principalement promu par le gouvernement israélien et les organisations qui lui sont affiliées, la Commission n’a, jusqu’à présent, pas réussi à s’en distancier clairement. Pire encore, la Commission a donné un coup de pouce politique à cette tendance inquiétante. »

La lettre exprime son inquiétude quant à « l’adhésion sans réserve » par la Commission de la définition controversée de l’antisémitisme de l’IHRA, critique le « Manuel d’utilisation pratique » de cette définition et déplore le manque de transparence et d’inclusion qui caractérise depuis longtemps l’approche de la Commission dans la lutte contre l’antisémitisme.

Les 10 ONG et réseaux européens demandent à la Commission de « reconnaître, rejeter et contrer l’instrumentalisation politique de la lutte contre l’antisémitisme », de « lancer un dialogue sérieux et substantiel avec les organisations de la société civile concernées » et de « réaffirmer l’engagement de la Commission envers la liberté d’expression et l’espace civique en faveur du plaidoyer et de l’activisme basés sur le droit sur Israël-Palestine dans la prochaine stratégie de lutte contre l’antisémitisme ».

La lettre complète peut être téléchargée ici. Elle a été signée par Broederlijk Delen, 11.11.11, CNCD-11.11.11, la Coordination Européenne des Comités et Associations pour la Palestine (ECCP), la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH), medico international, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et The Rights Forum.

Paris, le 16 juin 2021

Source: Contre l’instrumentalisation de l’antisémitisme à des fins politiques

Tract LDH “élections départementales et régionales” 22 juin 2021

C’est pourquoi il est essentiel, pour notre avenir commun, de s’emparer de ce moment particulier de notre démocratie et de s’en approprier les enjeux, du débat jusqu’au vote, de la place publique aux urnes. C’est d’autant plus nécessaire que le résultat va largement conditionner de nombreuses dimensions de notre vie quotidienne. De fait, les décisions des conseils départementaux et des conseils régionaux impactent nos transports, l’éducation, la formation professionnelle, l’action sociale, l’enfance, le sort des personnes âgées, de celles en situation de handicap ainsi que les politiques de logement, du cadre de vie, de l’aménagement du territoire et de l’environnement.

Au-delà de ces aspects concrets, c’est aussi une nouvelle cartographie politique qui va se jouer, contrebalançant ou pas la crise de représentation, les discriminations multiples qui l’alimentent, les périls graves qui pèsent sur les libertés, les droits et la capacité de notre pays a mettre en échec les conceptions de haine et d’exclusion portées par les extrêmes droites et leurs admirateurs.

Notre bulletin de vote ne déterminera certainement pas à lui seul l’issue de ces combats où se jouent – au-delà de politiques solidaires – la liberté, l’égalité et la fraternité. Mais il porte une part de cet avenir.

C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme (LDH) vous engage à en faire usage les 20 et 27 juin prochains. 

Source: Tract LDH “élections départementales et régionales”

18 juin 2021 – Tribune collective « Les enfants des camps syriens sont des victimes que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents » publié sur le Monde 22 juin 2021

Appel à l’initiative de la LDH et de la FIDH, signé par plus d’une centaine de personnalités, et publié dans Le Monde.

Depuis plus de deux ans, près de deux cents enfants français sont détenus arbitrairement avec leurs mères dans les camps de Roj et d’Al-Hol au Nord-est de la Syrie.

Les conditions de vie dans ces camps sont désastreuses et la situation n’en finit pas de se détériorer. Ces enfants français, dont la grande majorité à moins de six ans, portent les stigmates de leurs blessures et de leurs traumatismes. Ils ne bénéficient d’aucun soin approprié et ne sont pas scolarisés.

De nombreux observateurs et ONG font état depuis des années de cette situation profondément attentatoire aux droits humains. Le 8 février 2021, une vingtaine d’experts indépendants des droits de l’homme auprès des Nations Unies ont appelé à une action immédiate pour « prévenir des dommages irréparables aux personnes en situation vulnérable qui y sont détenues » et ont relevé qu’« un nombre indéterminé de personnes sont déjà mortes à cause de leurs conditions de détention ». Madame Fionnuala NI AOLAIN, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste, a déclaré que « l’existence de ces camps entache la conscience de l’humanité ». Dans son rapport du 17 février 2021 intitulé Europe’s Guantanamo, l’ONG Rights and Security International (RSI) décrit avec précision l’état de santé dégradé et les profonds traumatismes de ces enfants laissés sans soins.

L’Unicef, le Comité International de la Croix Rouge, le Haut-responsable de l’ONU Monsieur Panos MOUMTZIS, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe Madame Dunja MIJATOVIC et Michelle BACHELET, Haut-commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, ont tous appelé au rapatriement de ces enfants dans leur intérêt supérieur. En France, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme et le Défenseur des droits ont adopté la même posture, sans que l’exécutif ne se décide à reconsidérer son refus catégorique de rapatrier ces enfants et leurs mères.

Aux conditions de détention indignes s’ajoutent les traitements inhumains et dégradants auxquels ces enfants doivent faire face. Ils ont interdiction de parler avec leurs familles, et l’accès aux camps est interdit aux familles françaises et aux avocats. Ces femmes et ces enfants ont tous ou presque été incarcérés dans une prison souterraine située près de Qamishli et sont restés entassés dans des cellules de quelques mètres carrés, sans pouvoir ni se laver, ni manger à leur faim, durant des semaines et parfois des mois.

Ces enfants sont innocents. Ils n’ont pas choisi de partir en Syrie ni de naître en zone de guerre ou dans ces camps. Ils sont des victimes que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents. Laisser périr ces enfants dans ces camps est indigne de notre Etat de droit et contraire à nos engagements internationaux. Les rapatrier sans leurs mères, comme le souhaiteraient certains Etats, ne répond pas à l’intérêt supérieur de ces enfants. Ces femmes ne peuvent de toute façon être jugées qu’en France et doivent répondre de leurs actes devant les juridictions antiterroristes françaises chargées de leurs dossiers. Récemment encore, les autorités kurdes ont rappelé qu’elles ne pouvaient ni ne voulaient les juger, et ont exhorté les Etats étrangers à rapatrier ces enfants avec leurs mères.

La Cour européenne des droits de l’homme, saisie du cas de trois enfants français et de leurs mères détenus arbitrairement dans les camps du Nord-est syrien, siègera le 29 septembre prochain en Grande Chambre. Le Parlement européen a quant à lui voté une résolution en février dernier appelant au rapatriement de tous les enfants européens dans leur « intérêt supérieur ». La Belgique, la Finlande et le Danemark ont rendu publique leur décision de rapatrier l’ensemble de leurs ressortissants, et l’Allemagne et l’Italie ont d’ores et déjà commencé à rapatrier des enfants et leurs mères. Les Etats-Unis, la Russie, le Kosovo, l’Ukraine, la Bosnie, l’Albanie, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan ont rapatrié ou rapatrient actuellement leurs ressortissants.

Nous appelons la France à rapatrier immédiatement ces enfants français qui, victimes de traitements inhumains et dégradants, périssent à petit feu dans les camps syriens.

Lire l’appel sur Le Monde

Paris, le 18 juin 2021

Signataires :

– Philippe ANNOCQUE, écrivain
– Pascale ARBILLOT, actrice
– Ariane ASCARIDE, comédienne
– Dominique ATTIAS, première vice-présidente de la Fédération des Barreaux d’Europe, Secrétaire générale de l’association Louis Chatin pour la défense des droits de l’enfant
– Yves AUBIN DE LA MESSUZIERE, ancien ambassadeur
– Pierre AUSSEDAT, acteur
– Geneviève AVENARD, défenseure des enfants 2014-2020, exprésidente du Réseau Européen des Défenseurs des Enfants
– Geneviève AZAM, économiste
– Patrick BAUDOIN, président d’honneur de la Fédération Internationale
des Droits de l’Homme
– Thierry BARANGER, magistrat honoraire, ancien président du tribunal pour enfants de Paris et Bobigny
– François BEL, artiste sculpteur, plasticien
– Rachid BENZINE, écrivain, islamologue
– Muriel BEYER, éditrice
– Jean-Marc BOIVIN, directeur de programme Handicap International
– Sandrine BONNAIRE, actrice
– Éric BONNARGENT, écrivain
– Jean-Marc BORELLO, président du Groupe SOS
– Ronan BOUROULLEC, designer
– Rony BRAUMAN, ancien président de Médecins Sans frontières France
– Jean-Charles BRISARD, président du Centre d’Analyse du Terrorisme
– Jean-Marie BURGUBURU, président de la Commission Nationale Consultative des droits de l’Homme
– Alain CANONNE, président d’Afrique et Création
– Ursula CARUEL, artiste plasticienne
– Philippe CAUBERE, comédien
– Jean Paul CHAGNOLLAUD, professeur de sciences politiques à
l’université Cergy-Pontoise, directeur de la revue internationale
Confluences Méditerranéennes
– Elie CHOURAQUI, réalisateur, producteur
– Lyne COHEN-SOLAL, journaliste et ancienne adjointe à la mairie de Paris
– Jean-Marie COMBELLES, comédien
– Roger CORNILLAC, acteur et metteur en scène
– COSTA-GAVRAS, réalisateur
– Boris CYRULNIK, psychiatre
– Daniel DAMART, éditeur
– Marie DARRIEUSSECQ, écrivaine- Vincent DEDIENNE, acteur, auteur, metteur en scène
– Émilie DELEUZE, réalisatrice
– Claire DENIS, réalisatrice
– Marie DERAIN, défenseure des enfants 2011-2014
– Marie DESPLECHIN, écrivaine
– Marie DIDIER, médecin, écrivaine
– Sébastien DOUBINSKY, écrivain
– Michel DUCLOS, ancien ambassadeur de France en Syrie
– Françoise DUMONT, présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme
– Anny DUPEREY, actrice
– Julie ESTEBE, écrivaine
– Marina EUDES, maitre de conférences en droit public
– Georges FENECH, ancien juge d’instruction
– Nicole FERRONI, actrice, humoriste, chroniqueuse
– Audrey FLEUROT, actrice
– Michel FORST, rapporteur spécial des Nations Unies, secrétaire général de l’Institut français des Droits et Libertés
– Cathy GALLIEGUE, écrivaine
– Julie GAYET, comédienne
– Susan GEORGE, politologue, écrivaine franco-américaine
– Jean-Pierre GETTI, magistrat honoraire, ancien président de cour d’assises
– Bernard GOLSE, pédopsychiatre, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, président de l’Association Européenne de Psychopathologie de l’Enfant et de l’Adolescent
– Romain GOUPIL, réalisateur
– Anne GRAVOIN, violoniste
– Robert GUEDIGUIAN, réalisateur
– Mia HANSEN-LOVE, réalisatrice
– Isabelle HAUSSER, écrivaine
– Adeline HAZAN, magistrate, ancienne contrôleure des lieux de privation de liberté, conseillère spéciale auprès du président d’Unicef France
– Serge HEFEZ, psychiatre, psychanalyste
– Nicolas HENIN, journaliste, ancien otage de l’État islamique
– Jacques JOSSE, écrivain
– Ismaël JUDE, écrivain
– Gabriel JULIEN-LAFERRIERE, réalisateur
– Jean-Claude LALUMIERE, écrivain
– Martine LAROCHE-JOUBERT, grand reporter
– Camille LAURENS, écrivaine
– Bertrand LECLAIR, romancier, essayiste
– Henri LECLERC, avocat honoraire, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme
– Claude LELOUCH, réalisateur
– Joëlle LOSFELD, éditrice
– Édith MASSON, écrivaine
– Gilles MARCHAND, écrivain- Lionel-Édouard MARTIN, écrivain
– Corinne MASIERO, actrice
– Marie-Castille MENTION-SCHAAR, réalisatrice
– Noémie MERLANT, actrice et réalisatrice
– Jean-Benoît MEYBECK, illustrateur, graphiste, auteur de bandes dessinées et de livres jeunesse
– Valérie MILLET, éditrice
– Ariane MNOUCHKINE, metteuse en scène de théâtre
– Vincent MONADE, éditeur, ancien président du CNL
– Richard MORGIEVE, écrivain
– Laure MURAT, historienne, écrivaine, professeure à l’Université de Californie à Los Angeles
– Jean NAVARRO, professeur honoraire de pédiatrie, ancien directeur de la politique médicale de l’APHP
– Éric OUZOUNIAN, journaliste, écrivain, père d’une des victimes de l’attentat du Bataclan
– Martin PAGE, écrivain
– Eric PESSAN, écrivain
– Sébastien PIETRASANTA, rapporteur du projet de loi sur la lutte contre
le terrorisme
– Raphaël PITTI, médecin-général des armées
– Edwy PLENEL, journaliste
– Gilles PORTE, cinéaste
– Sophie PUJAS, écrivaine, journaliste
– Bruno RAFFAELLI, comédien
– Jean-Michel RIBES, metteur en scène et auteur
– Pascal ROGARD, directeur général de la Société des Artistes et Compositeurs Dramatiques
– Jean-Luc RONGE, président de Défense des Enfants-International France
– Jean-Pierre ROSENCZVEIG, magistrat honoraire, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny
– Anne ROUMANOFF, actrice
– Laurine ROUX, écrivaine
– Emmanuel RUBEN, écrivain
– Malik SALEMKOUR, président de la Ligue des droits de l’Homme
– Georges SALINES, ancien médecin de santé publique, membre de l’Association française des Victimes du Terrorisme, père d’une des victimes de l’attentat du Bataclan
– Pierre SANTINI, acteur
– Josyane SAVIGNEAU, biographe et journaliste
– Inga SEMPE, designer
– Bruno SOLO, acteur
– Antoine SPIRE, président du Pen Club de France
– Pierre SUESSER, pédiatre, médecin de santé publique en PMI Seine Saint-Denis.
– Jeanne SULZER, responsable de la commission Justice internationale d’Amnesty International France- Sandra SZUREK, professeur émérite à Paris-Nanterre, ancienne vice présidente de l’Association Française des Nations-Unies
– Philippe TORRETON, acteur
– Anne-Karen de TOURNEMIRE, écrivaine
– Marc TREVIDIC, président de cour d’assises, ancien juge anti-terroriste
– Virginie TROUSSIER, écrivaine
– Romain VERGER, écrivain
– Marc VILLEMAIN, écrivain
– Zahia ZIOUANI, cheffe d’orchestre

Source: 18 juin 2021 – Tribune collective « Les enfants des camps syriens sont des victimes que la France abandonne en leur faisant payer le choix de leurs parents » publié sur le Monde

Génération identitaire condamnée à Aix ! 18 juin 2021

« FEUE » GENERATION IDENTITAIRE CONDAMNÉE !

Communiqué de la LDH-Aix-en-Provence

La Ligue des droits de l’Homme avait porté plainte pour provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale contre le collage d’affiches de l’association d’extrême-droite « Génération identitaire » en juin 2020 sur plusieurs panneaux de la ville d’Aix-en-Provence. Ces affiches comportaient le slogan « IMMIGRATION RACAILLE ISLAMISATION » et la mention « RECONQUÊTE ».La LDH se réjouit du jugement du Tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence de ce jour déclarant les deux militants responsables de cet affichage coupables des faits d’incitation à la discrimination qui leur étaient reprochés et les condamnant à des amendes. La LDH (ainsi que SOS Racisme et la Coordination contre le racisme et l’islamophobie) se voit allouée 1€ symbolique au titre de son préjudice moral.LDH-AIX ne cessera de lutter contre les idées d’extrême-droite et particulièrement les appels à la haine et à la discrimination des musulmans.

A Aix, le 18 juin 2021.