CERCLE DE SILENCE 9 mai 2023
Mayotte, Menton, Dunkerque… Des noms de lieux qui ont, encore et encore, illustré ces derniers jours le déni total des droits humains les plus fondamentaux par la France. Et particulièrement les droits de l’enfant.
Rappelons en effet, au moment où se déroule l’opération Wuambushu à Mayotte, que les autorités locales ne cessent, depuis de nombreuses années, d’enfermer des mineurs en centre de rétention : cela a concerné 2905 enfants en 2022 !
La France a déjà été condamnée plusieurs fois pour la mise en rétention d’enfants – la dernière condamnation, par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), date du tout début de ce mois de mai 2023 – et c’était pour des faits de bien moindre importance remontant à 2021…
A Menton, où l’Anafé, Médecins du Monde, Amnesty International France, La Cimade et Médecins sans Frontières suivent avec attention la situation à la frontière franco-italienne, un communiqué de presse récent de ces organisations signale qu’une cinquantaine de mineurs isolés ont été enfermés (de quelques heures à 2 jours à partir du 19 avril) dans des locaux privatifs de liberté attenants au poste de la police aux frontières de Menton pont Saint-Louis.
« Cet enfermement est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant. Nous avons été informés qu’au moins 5 mineurs ont été refoulés vers l’Italie jeudi matin en toute illégalité car ils auraient dû être protégés par l’Aide sociale à l’enfance. Nos associations demandent aux autorités de respecter la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire, et d’appliquer les procédures prévues dans l’accueil provisoire d’urgence. » déclare le communiqué inter associatif.
Mardyck, à quelques kilomètres de Dunkerque, a accueilli ces dernières semaines de manière très précaire quelques centaines de migrants dans un camp de fortune. Les forces de l’ordre ont commencé jeudi matin 4 mai, selon le Monde, le démantèlement de ce camp à l’aide d’un important dispositif policier, comportant une vingtaine de fourgons de CRS et la mise en place d’un périmètre de sécurité pour empêcher les associations d’y accéder. Ces associations (Utopia 56, Refugees Women Centre et Médecins du monde) précisent qu’elles y avaient dénombré « au moins cinquante familles et onze mineurs isolés ». Que vont devenir toutes ces personnes ?
Et pendant ce temps-là, Le ministre de l’Intérieur se permet de fustiger l’Italie qu’il juge incapable de gérer la pression migratoire. C’est vrai qu’en France on sait parfaitement bien la gérer cette pression, mais totalement à l’encontre des textes et conventions formellement reconnus sur le plan international.
Nous vous donnons rendez-vous au prochain cercle de silence, samedi 13 mai, de 11h30 à midi, place de la Rotonde à l’orée des Allées Provençales.
Philippe Chouard
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