Mme Joissains et les roms : nous sommes indignés 6 juillet 2011
Lors du dernier conseil municipal, Madame Joissains s’en est prise violemment aux Roms-migrants (qui viennent des pays de l’Est) et a réclamé au Président de la République de rétablir les frontières intérieures de l’Union européenne.
Oui, la mendicité nous dérange, même si on ne peut la dire agressive.
Oui, la majorité des enfants Roms du Centre Ville ne sont pas scolarisés.
Oui, les Roms-migrants constituent une population difficile à accueillir et à gérer.
Oui, il existe en France des réseaux mafieux et des gangs « bien de chez nous ». La Police les connaît. Ils ne sont pas « LA population Rom ».
Que doit faire un maire devant une telle situation ? Assurer la sécurité des citoyens, bien sûr. Mais sont-ils en danger ? distiller la peur remplace-t-il une politique ? et la sécurité de cette population que l’on redoute, qu’en fait-on ? Le rôle d’un maire est aussi d’accueillir toute population, qu’elle lui plaise ou non :
Qu’a fait la maire pour aider l’accès au travail ? Pour corriger l’effet de réglementations et de lois (qu’elle a votées) interdisant de fait à ces Roms d’être embauchés ?
Qu’a fait la maire pour la scolarisation des enfants ?
Qu’a fait la maire pour permettre à ces gens, quel que soit leur statut administratif, de disposer du minimum en-dessous duquel les conditions de vie sont infrahumaines ?
Au contraire, Madame Joissains, avec ses collaborateurs M Susini et Mme Draouzia, produit un discours où les affirmations les plus éculées, les plus basses, sont reprises comme en un temps qu’on pensait révolu. Elle parle d’agressions, de « professionnels », de » réseaux », de « méthodes », d’enfants pour lesquels « il y a forcément des produits pour qu’ils se tiennent tranquilles », de « pratiques indignes », de la peur des personnes âgées (elles ont bon dos !), etc. Elle fait un numéro de « grand cœur », « ému par le sort de ces enfants ». Mais là, quand on sait son attitude, son (in)action, sa hargne, l’écœurement est total. D’autres habitants d’Aix, et des institutions, sont préoccupés de ce sort et tous se heurtent à ce rejet orchestré par la maire.
On a voulu faire l’Europe, source de richesse. Dans le panier se trouvaient aussi des pauvres : 15 000 roms (sur environ deux millions) sont venus en France, peut-être 2 à 300 à Aix. Et il n’y a rien d’autre à faire que les rejeter, les stigmatiser, les expulser ?
Voilà pourquoi nous sommes indignés. Et la honte nous submerge.
Comme la majorité à laquelle elle appartient Mme Joissains défigure la République ; elle participe et contribue à la xénophobie, se défausse sur des groupes ethniques de l’insécurité que le régime met en scène.
Oui, il faut en finir avec cette politique de la peur et de la discrimination. Et reconstruire une République où chacun peut être fier d’être citoyen, la République « libre, égale et fraternelle » qui est la nôtre.
Ligue des Droits de l’Homme, section d’Aix-en-Provence